Elle lui était tombée dessus il y avait 6 mois de cela parce qu’elle avait cru qu’il était un loup-garou. Vraiment ? Le croyez-vous ? Bon, avouons qu’il y avait parfois de quoi se tromper, surtout après une nuit blanche à travailler Calum ressemblait plus à un plantigrade qu’à un homme … Non, vraiment, au départ, ça se mettait mal entre eux. Et puis je ne sais pas … Stupéfixer des gens, les pétrifier puis les saucissonner, ça doit créer des liens parce que par la suite ils étaient devenus amis, et même bien plus que cela : des amants. Oui, le taciturne chef du bureau des Aurors avec la chasseuse de Loup-Garou hargneuse qu’elle était … Je ne sais pas trop quoi vous dire sur le début de leur idylle. Toujours était-il qu’elle posait plusieurs problèmes. Le premier étant leur positions respectives au Ministère, lui étant son patron (enfin, techniquement, Bones, mais lui-même étant le supérieur de cet abruti, cela faisait de lui son directeur, par définition ! Il lui arrivait souvent de penser qu’il aurait dû se casser une jambe le jour où il l’avait embauché tient …) Il était assez mal vu de fréquenter une employée. Qui plus était, ce qui nous amène au second problème, une employée de 15 ans que moins que lui.

Voler des moments, à droite et à gauche, se voir discrètement, chez l’un, chez l’autre, c’était bien gentil mais cette Saint-Valentin c’était apparemment hors de question de la passer sans elle. Mais bon sang, qui a décidé ça ? Que ce jour-là spécifiquement vous deviez le passer avec celle qui enchante vos jours et vos nuits ? Quelque-chose lui disait qu’il pourrait bien être l’amant le plus attentionné du monde tout le reste de l’année mais qu’il n’avait pas intérêt à se rater ce jour-là parce qu’il allait en entendre parler.
Allez prévoir quelque-chose pour votre douce sans pouvoir sortir de chez vous ou de chez elle, déjà, il faut faire preuve d’une sacrée imagination pour ce jour-là  … Ah, quelle galère tiens.

Calum s’était rendu chez elle le plus discrètement possible (non parce que ce serait trop facile si une autre employée du Ministère n’habitait pas dans le même immeuble qu’elle, du coup ce n’était pas par la rue qu’il était arrivé mais par le toit. Il faudrait vraiment qu’Emmeline se raccorde au réseau des cheminettes … et qu’elle fasse construire une cheminée dans son appartement d’immeuble Moldu. Et transplaner en pleine rue c’est hors de question, alors il ne restait plus que le toit, la lucarne et l’escalier de service avant d’enfin parvenir à sa porte à laquelle il tapa leur code secret, celui qui lui faisait dire que le sorcier était caché par un sortilège de dissimulation. Sitôt qu’elle ouvrit sa porte, il se faufila à l’intérieur et leva le sort qui le rendait invisible aux yeux de tous.

« C’est toujours une joie de venir te voir … mais c’est franchement pas simple ! » Se plaignit-il pour commencer.

Mais comme c’était un jour particulier alors qu’il allait quérir ses lèvres il glissa une rose rouge sous son nez.
Calum allait essayer d’être romantique, au moins pour ce soir.

Emmie fermait les yeux, savourant chaque seconde passée sous la douche. La chaleur de l’eau détendait ses muscles endoloris par son escapade dans les bois. De nouveaux bleus s’étaient ajoutés à sa collection, déjà bien trop importante à son goût, d’hématomes couvrant son corps. Penchant la tête sur le côté, le filet d’eau vira au rouge lorsqu’il se mélangea au sang qui coulait de la plaie à la base de sa nuque. Un picotement se fit sentir et la jeune femme ne put s’empêcher de porter la main sur sa blessure en soupirant. Résultat d’une idée stupide. Elle était quasiment sûre qu’une cicatrice en résulterait. Mais pourquoi avait-elle accepté de suivre cet idiot de Bones sur ses enquêtes ? Elle le soupçonnait de plus en plus de faire exprès de l’entraîner sur des lieux où les éléments finissaient forcément par se retourner contre elle. En conséquence de quoi aujourd’hui, elle avait complètement ruiné ses chaussures, ses vêtements étaient en loques et elle avait passé trop de temps à son goût à retirer les épines de ronce enfoncées dans la chair de son cou.
Elle envisagea sérieusement de proposer une note de frais au ministère en sortant de sa douche et en essorant ses cheveux. Le simple fait d’imaginer la tête de Calum si elle devait mettre en œuvre cette idée la fit sourire et elle eut soudain une envie irrésistible de le voir. Elle n’avait pas passé une bonne journée et son humeur n’était pas au beau fixe alors, oui elle avait envie d’entendre sa voix grave et rassurante et se réfugier dans ses bras l’espace d’un instant. Elle se fichait pas mal de leur écart d’âge et du fait qu’il puisse être « techniquement » son supérieur. Après la mort de ses parents, il était la meilleure chose qu’il lui soit arrivé. Il était le seul dans sa vie à ne pas vouloir la dissuader de chercher des réponses, à tenter de la convaincre de reprendre sa vie et d’avancer en oubliant le passé. Car elle n’avait pas envie d’oublier, de les oublier et il comprenait ça. C’est pour cette raison qu’elle ne se plaignait pas lorsqu’ils se voyaient en cachette. Si c’était la seule condition pour qu’il continue de rester auprès d’elle, alors elle n’étalerait pas son sale caractère.
Emmie continuait de se remémorer quelques souvenirs d’eux deux en sortant de sa chambre après avoir enfilé sa tenue d’intérieur, un legging  surmonté d’une grosse paire de chaussette et un sweat large qui laissait entrevoir les bretelles de son débardeur. Ainsi vêtue, elle pouvait affronter la soirée blottie dans son canapé, enfouie son un plaid moelleux à somnoler devant le téléviseur, une tasse fumante dans les mains. Son projet tomba à l’eau lorsqu’elle entendit frapper à sa porte mais elle ne put que se réjouir en reconnaissant le code sonore qui annonçait qui se trouvait devant son appartement. Elle n’hésita pas une seconde à se précipiter sur la porte pour l’accueillir, s’écartant du passage pour le laisser entrer afin qu’il puisse interrompre son sort de dissimulation tandis qu’elle refermait la porte. Emmie leva les yeux au plafond lorsqu’il émit un commentaire sur la difficulté à la retrouver chez elle et faillit lui répondre avec une remarque bien à elle lorsqu’il lui coupa le sifflet en brandissant une magnifique rose rouge juste sous son nez.

« Tu crois vraiment pouvoir m’amadouer aussi facilement ? » lui répondit-elle en attrapant délicatement la fleur entre ses doigts avant de glisser ses bras autour de son cou.

Elle avait beau essayer de paraître irrité par sa remarque, elle ne parvenait pas à dissimuler l’immense joie qu’elle ressentait à le voir juste là, devant elle. Comme attirée, Emmie vint coller son front contre celui de Calum, plongeant son regard pétillant de malice dans celui de son partenaire et venant frotter le bout de son nez contre le sien.

« Tu as de la chance que je te trouve affreusement sexy lorsque tu grognes comme ça… Et après tu ne comprends toujours pas pourquoi je t’ai pris pour un loup garou la première fois. »

Elle ria légèrement avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

Ce qui l’avait séduit chez Emmy c’était certainement son côté « jusqu’au boutiste » et sa fougue qu’il ne se gênait pas d’encourager. Il se retrouvait tellement dans sa manière de se comporter en cherchant des réponses que sa détresse, à l’époque, lui avait parlé. Lui d’ailleurs réagissait à la mort de sa sœur de la même manière et elle était la seule à le comprendre également.
Ils traquaient tous les deux la vérité et des assassins sans relâche, parfois ils s’égaraient dans les bras l’un de l’autre pour prendre un peu de réconfort et de chaleur humaine. Son tempérament, justement, lui faisait du bien. Emmeline prit la rose qu’il lui offrait et passa ses bras autour de son cou tandis que lui enlaçait sa taille. Vu sa tenue elle ne s’était pas attendu à sa venue et ça lui allait très bien. Calum était un homme simple et le romantisme n’était pas sa tasse de thé. La mine de sa belle au réveil lui plaisait bien plus que la tête qu’elle se faisait lorsqu’elle se coiffait un peu trop bien ou qu’elle se maquillait.

A sa question il répondit par un hochement de tête avant d’aller coller son front contre le sien.

« Je devrais m’inquiéter dans ce cas que tu continues à les traquer. Je ne te suffis pas ? »

Il dit cela sur le ton de la blague, bien entendu. Emmy cherchait le loup qui avait tué ses parents et on était sûr qu’il ne s’agissait pas de lui, donc il ne craignait pas grand-chose pour la place qu’il avait dans son cœur. Elle déposa sur ses lèvres un baiser papillon et tenta de lui échapper mais il la retint en lui en donnant un autre baiser plus démonstratif. Il remarqua alors qu’elle avait de nombreuses traces de coupure sur les épaules et une blessure plus importante dans la nuque.

« Eh bien, rien que ça ? Ou est-ce que tes recherches t’ont fait atterrir pour que tu te retrouves dans cet état ? »

Il la laissait mener ses investigations comme elle l’entendait mais ça ne lui plaisait pas beaucoup quand elle se blessait ou qu’elle se mettait en danger, ce qui était le cas à peu près tous les jours ces derniers temps. Il prenait très à cœur tout cela et la soutenait en toutes circonstances. Mais il faudrait voir à ce qu’elle puisse rester en vie tout de même.

« Qu’est-ce que tu as trouvé de nouveau, dis-moi ? » lui demanda-t-il en la laissant s’éloigner de lui. Il en profita pour retirer son manteau parce qu’il avait bien l’intention de rester ce soir avec elle.

Emmie ne fut pas surprise de le voir ronchonner à sa provocation, elle n’irait pas jusqu’à dire que c’était une part de lui qui la faisait craquer mais elle aimait le voir réagir. La façon dont il interpréta sa remarque l’amusa beaucoup. Bien sûr qu’il lui suffisait mais il était tout simplement hors de question de le lui avouer, elle était beaucoup trop fière pour ça. A la place, elle le fit taire d’un furtif baiser mais se fit prendre à son propre jeu. Elle devait reconnaître qu’il était doué pour lui retourner la tête. Après tout ce qu’elle avait vécu ces dernières années, elle se sentait beaucoup mieux depuis qu’il était présent dans sa vie. Prisonnière de ses bras, elle enfouit sa tête au creux de son cou lorsque leurs lèvres finirent par se séparer. Elle aimait son odeur, ce n’était pas celle d’un parfum ou autre, juste celle de sa peau, apaisante et attirante à la fois. Elle ferma les yeux une fraction de seconde, ses doigts crispé autour des plis de son manteau qu’elle venait d’attraper. Il brisa involontairement cet instant, s’inquiétant des blessures qu’elle arborait sur sa peau. Le souvenir de son après-midi mouvementé lui revint à l’esprit, avec les raisons pour lesquelles elle s’était lancée dans cette quête ridicule. Soupirant doucement, elle manifesta son agacement d’un léger coup de tête contre son torse. Elle savait bien que le sujet finirait par sortir mais pas au bout de cinq minutes. D’un autre côté, elle ne put s’empêcher de se sentir satisfaite. Il était incroyablement observateur lorsqu’il s’agissait d’elle, preuve qu’elle comptait pour lui.

« Dans un bois sombre et rempli de ronces effroyables ! Je déteste les bois… Et je déteste Bones et ses idées complètements débiles ! »

Profitant qu’il avait fini par la lâcher, Emmie se glissa hors de ses bras et fit quelques pas dans son appartement le temps qu’il se débarrasse de son manteau. Plantée au milieu du salon, elle le regarda faire, un tendre sourire sur les lèvres. Elle n’avait pas envie de parler de ses pitoyables aventures mais lui semblait bien décidé à l’interroger. Pourquoi fallait-il qu’elle ait craqué pour un fichu auror. Le meilleur en plus de ça.

« Rien… C’est ça qui est triste ! J’ai passé trois heures toute seule dans une forêt peu accueillante pour des nouilles ! »

Adossée au dossier de son fauteuil, Emmie continuait de s’extasier devant son homme qui avait terminé de se mettre à l’aise et était maintenant en train de la rejoindre. Malgré leur différence d’âge, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver irrésistible. Il avait une silhouette imposante, non pas qu’il soit musclé comme un culturiste mais il avait de l’allure. Bon, son style vestimentaire était loin d’être parfait mais c’était ça qui faisait sa personnalité. Elle ne voulait rien voir changer chez lui. Une fois à sa hauteur, elle l’attira contre elle, glissant ses mains dans son dos tout en levant les yeux vers lui.

« T’es pas venu pour que je te raconte ce que je fais avec cet idiot que tu as engagé comme auror ? »

Elle brandit sous ses yeux la rose qu’il lui avait offerte en arrivant, un sourire malicieux sur les lèvres.

« Qu’est-ce que tu as derrière la tête ? » lui demanda-t-elle en tapotant la fleur contre ses lèvres.

Elle s’agaçait, mais c’était comme ça … Il ne pouvait pas fermer les yeux sur ses blessures et il en allait de même quand elle n’avait pas le moral, ou un quelconque inconfort, bref, il veillait sur elle et l’étouffait presque mais elle était la personne la plus précieuse dans son cœur et ne pouvait pas se permettre de la perdre. En plus, elle avait apparemment fait tout ça pour rien et il était désolé pour elle, même si depuis le début il avait conscience de la laisser chercher l’équivalent d’une aiguille dans une botte de foin, il la laissait faire pour son bien.

Elle lui rappela bien vite la raison de sa présence ici et mit un terme à son interrogatoire alors qu’il aurait bien voulu savoir en quoi avaient consisté ses recherches aujourd’hui. Les mains sur les hanches il réprima un rire et eut soudain l’air un peu gêné.

« Aujourd’hui c’est le 14 février. Y a une convention sociale qui dit que les amoureux doivent rester ensemble pour le fêter alors … Puisque je t’aime et que toi, aux dernières nouvelles, tu m’aimes aussi, il me semble que ma place est près de toi non ? »

Il attrapa ses mains et l’incita à se relever pour la recevoir dans ses bras à nouveau. Leur amour était assez mal vu de par ces mêmes conventions, alors chaque minute volée en sa compagnie était précieuse et ne devait pas être gâchée. Pour autant, il n’avait rien de prévu de particulier. Il visa le petit écran Moldu qui était toujours allumé. Il avait toujours eu du mal à comprendre la fascination que cet objet pouvait exercer sur les gens mais soit.

« A moins que tu ne veuilles pas interrompre ton programme ? Dans ce cas je rentre chez moi ! »

Le petit air gêné qu’il venait d’adopter la fit complètement fondre. Il semblait qu’elle avait réussi à le mettre mal à l’aise en le questionnant sur la raison de sa présence dans son appartement. Sa curiosité n’en fut que plus grande car, la vérité, c’est qu’elle ignorait totalement quel jour particulier il semblait être. Mais ce n’était apparemment pas le cas de Calum car c’est exactement la raison qu’il lui offrit, un brin maladroite cela dit mais, Emmie s’en fichait pas mal de ça. En guise de réaction, elle pinça sa lèvre inférieure en ses dents pour réprimer un large sourire. Il avait dit qu’il l’aimait. Bien sûr ce n’était pas la première fois qu’il exprimait ses sentiments pour elle mais chaque fois qu’il l’avait fait, elle s’était sentie tellement heureuse.

Emmie ne put s’empêcher de frissonner lorsqu’elle sentit les mains de l’auror attraper les siennes pour l’attirer contre lui. Leurs doigts s’entremêlés tandis qu’elle plongeait son regard dans le sien. Il avait des yeux bleus incroyablement magnifiques. Elle avait l’impression qu’elle n’arriverait jamais à s’en détacher. Enfin ça, c’était sans compter sur son incroyable manque de romantisme car il ne put s’empêcher de briser ce tendre moment par une remarque ironique dont il connaissait parfaitement la réponse.

« C’est plus fort que toi ? » laissa-telle échapper lorsqu’il insinua qu’elle avait peut-être mieux à faire.

Et comme il faisait mine de se détacher d’elle pour partir, Emmie agrippa son bras et se colla contre lui pour le retenir.

« Reste ! Reste, reste, reste » lui répéta-t-elle amusée avant de lui sauter dans les bras pour l’empêcher de partir. « C’est toi mon programme maintenant ! »

Il aimait la faire marcher, elle sautait toujours dedans à pieds joints. Mais si elle lui avait demandé de partir il aurait été certainement très déçu mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit le cas : leurs moments volés étaient bien trop précieux.
L'Auror rit quand elle se mit à sauter en lui demandant de rester et la reçu dans ses bras. C'était ce genre de petites manières qui l'avait fait craquer chez elle, une innocence presque enfantine et en même temps elle faisait preuve d'une grande maturité dans d'autres domaines sans doute parce qu'elle n'avait plus que lui, d'une certaine manière.
Il se sentait d'ailleurs un peu responsable d'elle même s'il savait parfaitement qu'elle était capable de s'occuper d'elle toute seule mais pour le moment elle n'était rien d'autre qu'Emmeline l'élue de son coeur et ce n'était pas rien.
Cal' n'était pas le genre d'homme à se laisser aller à de tels sentiments avec la première jeune fille venue, ce n'était pas un romantique non plus. Ce n'est pas dans sa bouche que vous entendrez des mots doux.

"Oh ! Je m'améliore de jour en jour !" dit-il en prenant la rose et en caressant son visage avec.

"Tiens, j'me suis même renseigné !" continua t-il en plaisantant. "Normalement le protocole c'est costume-belle robe- fleurs - dîner aux chandelles dans un restaurant cher - surprise et nuit de folie. Alors si on fait le compte ... Costume !" Il désigna sa chemise passée de mode et il était indéniable qu'il ne s'était pas changé après le travail.

"Belle robe ..."

Il écarta les bras d'Emmeline et la fît tourner sur elle-même. Elle était en tenue décontractée, ce qui n'avait rien à voir avec une robe de soirée.

"Parfait, tu es magnifique, c'est de la haute couture ça. La fleur, elle est là ... Bon, pour le dîner aux chandelles dans un restaurant cher, j'suis un peu court ce mois-ci ... tu m'en veux pas ?"

Pour le reste, il se tue en la ramenant près de lui.

"Tu vois ? On y est presque ..."

Agrippée à son cou, Emmie dévorait son amant des yeux, un large sourire émerveillé étirant ses fines lèvres. Elle appréciait énormément les efforts qu’il faisait pour elle, pour partager des moments avec elle et, comme ce soir-là, pour lui montrer qu’elle était spéciale à ses yeux. Elle n’accordait pas beaucoup d’importance au jour de la saint Valentin. Enfin disons qu’avec lui, elle n’en éprouvait pas le besoin. Elle savait pertinemment qu’ils ne pouvaient pas faire comme les autres couples. Elle s’était faite à cette idée. Doucement, elle balaya de ses doigts une mèche de cheveux de Calum qui avait glissé sur son front pendant qu’il lui parlait des convenances. Elle l’écoutait d’une oreille distraite, appréciant chacun des traits de son visage. Des plis de son front lorsqu’il prenait cet air sérieux, jusqu’aux rides qui se dessinait aux coins de ses lèvres lorsqu’il lui souriait.

Il finit par la laisser glisser au sol, pour la faire tournoyer sur elle-même et se moquer gentiment de sa tenue domestique. Emmie ne se retint pas d’éclater de rire, portant sa main libre à ses lèvres par pudeur.

« Tu es infernal ! Tu sais ça ? »

Heureusement pour lui qu’elle ne se vexait pas de son manque total de romantisme. Il était là, c’était tout ce qui comptait après tout. Agrippée au pli de son pull, elle levait les yeux vers lui, le menton posé sur son torse.

« Plateau repas ce soir alors ? »

Se hissant sur la pointe des pieds, elle alla poser un tendre baiser sur ses lèvres, puis un autre avant de retomber sur ses pieds et d’enrouler ses bras autour de lui. Il avait raison, ils n’avaient pas besoin de sortir dans un lieu public.

«  De toute façon j’aime pas sortir au restaurant. Au moins ici, il n’y a personne qui viendra nous déranger… »

Elle inspira une grande bouffée d’air, s’imprégnant de son odeur, avant d’attraper ses mains pour l’entraîner à sa suite dans la cuisine.

« Aller viens ! On va voir ce que j’ai dans mes placards… Sinon, on pourra toujours se faire livrer un truc… »