Une nouvelle journée passée à l'hôpital, elles étaient nombreuses ces derniers temps. Mais la santé de sa petite fille, maintenant âgée de 8 mois se dégradait. En même temps, elle avait toujours été chétive ... John passait ses journées à Sainte Mangouste en compagnie de Saphira, ces derniers temps. Si bien qu'il était un petit peu sorti du circuit des affaires du Ministère. Dumbledore avait juste eu le temps de lui parler de son projet de l'Ordre du Phénix, et John d'y adhérer.

John sortait du bureau du Médicomage pâle, en tenant la main de Saphira, une jolie brune de 20 ans qui s'avérait être la mère de sa fille Elyon. Elle, elle n'avait pas une meilleure mine, et les yeux brillants. Leur bébé avait contracté une nouvelle infection qui mettait ses jours en danger, et la fillette, déjà faible, luttait pour sa survie en supportant difficilement les potions qu'on lui donnait pour l'aider. D'après cet homme, il n'y avait plus grand chose à faire à part espérer et attendre.
Saphira avait exprimé le besoin de retourner auprès d'elle, John avait besoin de prendre l'air. C'était triste à dire mais il se sentait de moins en moins capable de faire front à tout ça, et ne supportait plus cette ambiance aseptisée.

Il alla jusqu'au rez-de-chaussée où se trouvait une sorte de cafétéria. Ne se sentant pas de manger, il prit à la place un café bien noir qu'il avala d'un seul trait. Un peu rasséréné, il se posa enfin à une table et tenta de souffler un peu. Il fallait l'avouer, il était nul. Nul pour supporter Saphira et Elyon dans cette épreuve ... nul pour avancer face aux épreuves de la vie puisqu'il n'avait pas remis les pieds au Ministère depuis le début des ennuis.

Mais voilà justement qui allait le sortir de sa morosité ...

En plus un an et deux mois, c'était la cinquième fois qu'Abador et Myrrah revenaient pour Aaron, qui était toujours aussi malade. Et cette fois, cerise sur le gâteau, le médicomages avaient décrété qu'il faudrait qu'il prenne une potion une fois par semaine, dans laquelle devait être ajoutée un cheveu de sa soeur jumelle, chez qui on avait décelé des pouvoirs de vélane aux deux tiers. Rien d'étonnant à cela, puisque le belle-mère d'Abador était une pure vélane. La petite fille avait déjà les cheveux relativement longs, devoir sacrifier la chevelure argentée de sa fille faisait presque aussi mal au coeur d'Abador que de voir son fils malade. Oui mais voilà... Cela faisait maintenant trois mois qu'ils suivaient à la lettre ce traitement, et une effet secondaire inattendu fit son apparition. Les cheveux d'Aaron, à la base aussi noirs que ceux de son père, étaient devenus violets. Et d'un violet très prononcé, presque fushia.

Abador était entré dans Ste Mangouste comme une furie. Myrrah derrière, poussant une poussette double avec ses deux bébés qui étaient totalement hors du commun, même pour des jeunes sorciers, avait l'air affligée. Il attrapa le premier médicomage qui passait par là, et lui hurla littéralement dessus.

ALLEZ TOUT DE SUITE ME TROUVER LE PROFESSEUR FINMORE !!!!

Abador tournait en rond, sa femme tentant de le calmer, sans grand succès. La petite Nymphadora, dans sa poussette, avait l'air de trouver son père très amusant, et riait aux éclats. Un médicomage arriva alors, affolé, encore tout tremblant.

M...Monsieur Fillarius... Que nous vaut cet ho...

LES CHEVEUX DE MON FILS, FINMORE !!! EXPLIQUEZ MOI !!! TOUT DE SUITE !!!

Le petit sorcier tremblait de la tête aux pieds... Bégayant, il tenta d'enchainer les mots comme il le pouvait.

J...Je vais essayer de... De trouver un moyen de... Laissez moi le consulter... Je...

Abador avait l'air méprisant au possible. Croisant les bras, il dit.

Ma femme va vous suivre... Je vous attend ici. Et trouvez une solution, je vous le conseille fortement !!!!!

Le petit sorcier fit signe à Myrrah de le suivre. Abador prit avec lui Nymphadora, qui était toujours en train de rire. La petite fille commençait à marcher et était déjà d'une grande beauté. Elle se dirigea en titubant quelque peu vers des jouets amassés dans la salle d'attente. Allant s'assoir et passant sa main sur le visage, il prêta enfin attention au sorcier qui était à côté de lui. McGregor. Ce n'était pas un ami, loin de là. L'air hautain, et sans dire bonjour, il dit.

Tiens ! McMinistère !!! Comment vont les aurors? Toujours aussi inutiles?

Mesdames et Messieurs, Abador Fillarius ! Grand acteur mélodramatique. Oh quoi ? Les cheveux de son fils étaient mauves ? MON-DIEU ! Comme d'habitude, le sieur Fillarius semblait avoir des préoccupations de premier plan. Ricanant et plaignant le docteur Finmore, John sentit aussi qu'il valait mieux se faire discret s'il ne voulait pas encore se faire scotcher par Fillarius qui était pire qu'une tique carnivore quand il s'y mettait. Cela avait commencé lorsque John avait été chargé de faire quelques investigations dans les comptes du club des Harpies ... Ouais, la "divine" époque où les Aurors n'avaient pas grand chose à faire de leur temps et où ils donnaient un coup de main dans les autres service. C'est vrai ! Enfin, il ne s'en plaignait pas ... Il n'avait jamais eu à servir des salades où à servir de porte-manteau au Ministre ... Lui. Bref, depuis ce jour, Abador, c'était un peu Tom et Jerry ... en moins comique, quoi que ça dépend des fois.

Mais là, il n'était pas d'humeur. Elyon occupait toutes ses pensées et à vrai dire, il aurait bien voulu qu'elle soit en bonne santé, même avec les cheveux mauves. Il regarda la fillette qui était diamétralement opposée à la sienne. Il avait du mal à se dire qu'elles seraient un jour élèves à Poudlard, toutes les deux. Et qu'elles se détesteraient.

Avec autant d'hypocrisie que son camarade, il lui répondit.

"Voyons mon frère, les journaux ne servent pas qu'à allumer des feux de joie, il faut aussi les lire, vous avez appris pourtant je crois non ? Ils ont arrêté quelqu'un. Joli coup non ? Et à priori, il y aura bientôt une troisième personne. Mais à vrai dire, c'est pas le centre de mes préoccupations vous voyez ..."

Ca non, il n'était pas d'humeur à plaisanter, et espérait que Saphira reviendrait vite.

"Alors, le petit Aaron a déjà des problèmes capillaires ?"

Que Fillarius le veuille ou non, tous les hommes étaient frères. Tous appartenaient à la même espèce et tous avaient le même but. C'était dans cette idée que John avait été élevé et qu'il élevait Elyon.
Mais il ne releva pas la remarque de Fillarius, de toutes façons, il avait dit ça pour l'embêter, par pour exprimer des relans de sentiments fraternel envers lui. Il sait que la moindre idée d'avoir un lien de sang avec lui le rendrait malade, et rien que pour voir cet air de dégoût il était capable de dire n'importe quoi.

Mais n'empêche c'était pas le moment. Et aujourd'hui, plus qu'un autre jour, il n'avait aucune envie que Fillarius ne lui marche sur les pieds. Toutes ses pensées étaient tournées vers Elyon, et il n'écoutait même plus l'homme assis à ses côtés. De toutes façons, il ne l'avait jamais tellement impressionné ... Et il ne sentait pas le besoin de dire qu'il avait lui-même envoyé un quart de ses occupants à Azkaban, en temps que bon disciple de Maugrey. Mais il était vrai que le vieil Auror, tout aussi fou qu'il était aujourd'hui, faisait figure d'autorité au Ministère et que quand on voyait les dernières recrues ... notamment Bones, et plus récemment, Schacklebolt ... on pouvait s'inquiéter un peu.
A vrai dire, il n'avait pas vraiment envie de répliquer ... Il devrait, à priori, se mettre en binôme avec Bones dès son retour et il n'avait pas hâte du tout ...

En plus, il s'en contrecarrait des problèmes de son fils ... C'était juste que ... c'était drôle, et ça entachait un peu l'image de cette famille qui se voulait si parfaite et irréprochable. Alors ... Il s'en délectait.

Par contre, il tiqua quand il s'agit soudain d'Eilidh ... et les allusions faîtes aux origines Moldues de sa fiancée. Comme si on pouvait accabler Saphira des problèmes de santé de leur petite fille ...

"Je ne vous permets pas Fillarius ... et je trouve ça extrêmement déplacé de la part de quelqu'un qui se présente ici et dont le fils, il y a 6 mois de ça, n'était pas en meilleure santé qu'elle. D'ailleurs c'est dû à quoi ? La consanguignité ?"

Il haussa les épaules et pouffa. John faisait partie de ces sorciers qui pensaient que le sang s'appauvrissait s'il n'était pas mélanger, et avoir du sang de Moldu n'était pas une tare. Ted Tonks en était la preuve vivante, sa fille était métamorphomage, ce qui était un don très rare.
En revanche, toutes les anciennes familles de sang pur étaient parentes, de près ou de loin ...

"Dieu merci" pensa John quand Fillarius affirma qu'ils n'étaient pas cousins, même au second degré. Mais il pouvait aisément réfuter ses accusations. Sa famille était peut-être de Sang Pur, mais il n'avait pas de lien avec Saphira. Sa famille n'avait jamais exclu les Moldus, et c'était une ouverture d'esprit qu'il partageait avec les Prewett, la famille de Molly.

"Moi au moins, je n'ai pas épousé quelqu'un de ma famille." répondit-il simplement.

Ils furent dérangés par l'arrivée du guérisseur qui s'occupait du petit Aaron. John eut du mal à ne pas rire quand il entendit que les effets secondaires de son traitement expérimental seraient irréversibles. L'Ecossais, néanmoins, gardait sa mine sérieuse. Mais au fond de lui il était mort de rire.

"Au moins le sien est en bonne santé" pensa t-il.

Lui aurait volontiers souhaité qu'Elyon le soit aussi, même avec des cheveux verts. Mais non pourtant la fillette avait une belle tignasse brune alors que lui-même était roux et sa petite amie blonde. Il donna une accolade amicale sur le dos de Fillarius. Ce n'était pas vraiment de la haine qui les liait en fait ... ils se cherchaient. C'est tout.

"Allez ça va s'arranger. Il aura juste une couleur de cheveux ... flashy ? On vit avec vous savez."

Dans le cadre de la porte, Saphira apparut. Elle avait les joue rouges et John devina qu'elle avait pleuré comme ça lui arrivait souvent ces derniers temps.
Il salua tout le monde d'un coup de tête et la rejoignit.