CONTEXTE :

Il s'agit d'un flashback antérieur au temps du jeu du forum.

2 janvier 1981.

Alors qu'une nouvelle année commence, les employés du ministère, de retour après la fermeture annuelle du centre névralgique du monde magique, constatent que l'entrée à leurs bureaux leur est impossible, les ascenseurs étant bloqués par de lourdes grilles magiques. Alors qu'une rumeur commence à monter au sein des employés, il semblerait qu'ils aient été tous réunis pour une convocation générale. Devant la grande fontaine qui centre le hall, une estrade a été dressée. Derrière, de grands panneaux sont recouverts d'immenses voiles blancs les cachant pour l'instant aux yeux des employés du ministère.

Deux hommes, les bras croisés, le regard neutre, se trouvent sur l'estrade. Dans la foule sont dispersés plusieurs invités inattendus portant à leur bras la marque des ténèbres. On leur a ordonné de rester pour l'instant dans la foule sans se faire remarquer.

Vous avez trouvé votre place et vous savez où vous devez vous trouver ? Très bien. Alors que la partie commence.

Les vacances de noël avaient permis de faire une pause à la jeune sorcière qui était débordée par le travail. Quelques nouvelles tâches lui avaient été assignés et même si elle arrivait à suivre le mouvement et être à jour dans son travail, elle était dans un état d'épuisement sévère. Alors ces deux petites semaines de répit, qu'elle avait prit, lui avaient permis de faire un break et de se reposer. Elle les avaient passé chez ses parents, loin de Londres, à la campagne. Rayane s'était ressourcée et avait coupé tout lien avec l'agitation Londonienne et le Ministère de la Magie.

Ses vacances terminées, la jeune sorcière était rentrée chez elle avec quelques jours d'avance. Elle en avait profité pour aller faire un tour  sur le chemin de traverse, comme au bon vieux temps. Ce temps là lui semblait bien loin maintenant. Elle se souvenait encore de cette époque où elle allait faire un coucou à son amie Emmeline qui travaillait dans la boutique de madame Guipure, où elle allait boire une bonne bierraubeure avec Willow. Elle avait l'impression que c'était il y à des années, et pourtant....

Ce matin là, Rayane se rendait à son bureau, comme à son habitude. Rien d'anormal jusque là, mis à part que c'était la rentrée et la nouvelle. Mais alors qu'elle arrivait dans le grand hall du ministère de la magie en compagnie de nombre de ses collègues sorciers, la jeune femme pût constater qu beaucoup de changement avaient été opérés. Les ascenseurs menant aux étages étaient condamnés par des grilles, personne ne pouvaient y accéder et donc aller travailler. Tout semblait être fait pour que personne ne puisse sortir de l'établissement. Plusieurs dizaines de sorciers étaient maintenant rassemblés devant la grande fontaine et attendaient que quelqu'un leur fasse signe d'aller travailler, ou qu'on leur explique ce qu'il se passait.
Rayane, elle, s'était faufilée à travers la foule pour rejoindre le premier rang, attendant qu'il se passe quelque chose.

Ce 2 janvier, Calum McLean reprenait le chemin du Ministère avec une impatience notable. Accompagné d'Abigail qui était aussi impatiente que lui, il ne disait pas un mot, perdu comme toujours, dans ses réflexions. Son porte-document était rempli de parchemins et de pièces à convictions, pourtant ses enquêtes n'avaient pas vraiment avancé. Noël, depuis le décès d'Ailsa, n'était plus une période heureuse et l'Auror était passé dans le camp des rabat-joie des fêtes.
Ils était tous les deux allés à Tobermory où vivait encore la plus grande partie de sa famille mais ils avaient consacré ce temps à leurs neveux orphelins dont le père sombrait petit à petit dans une grave dépression. En dépit de la volonté générale, Calum et Abigail avaient refusé tout net de prendre en charge Malcom et Agneas bien qu'ils ne manquaient pas d'affection pour eux. Leur situation n'était pas assez sûre, les Aurors et leurs familles étaient perpétuellement menacés et il avait finalement été décidé que les deux enfants resteraient pour le moment avec la seconde sœur de Calum qui était loin d'être la plus apte à s'occuper d'eux, comme beaucoup des McLean celle-ci était débordée par le travail. Mais au moins, elle pourrait leur offrir la sécurité dans leur foyer.

Donc cette fin d'année n'avait pas été heureuse, mais ce n'était pas la routine qui allait contribuer à alléger la peine générale, bien au contraire. L'attitude de Calum avait sensiblement changé durant cette période et les derniers évènements lui avaient montré ce qui était réellement important. Aussi, sans pour autant faire preuve d'une affection débordante, il restait bien près d'Abigail et s'était arrangé pour qu'ils arrivent ensemble au bureau ce matin-là.

Il fût tiré de ses pensées par l'allure de la foule des employé qui ralentissait et formait un attroupement inhabituel devant les grilles qui étaient fermé. Calum ne dit rien, mais serra au fond de sa poche sa baguette et, de l'autre main prit celle d'Abigail qu'il rapprocha de lui.

- Reste-la. lui dit-il entre ces dents.

Devant eux, deux sorciers se trouvaient et attendait que la rumeur qui parcourait cette sorte d'assemblée plénière se taise. Il ne les connaissait pas et c'était bien ça qui éveillait ses soupçons.

Prendre des vacances n'était plus dans les habitudes d'Abigail depuis longtemps. Sa carrière était le centre de sa vie, elle n'était pas du genre à aimer mettre son cerveau de diplomate au repos plusieurs jours d'affilée et elle faisait assez de déplacement pour son travail pour ne pas ressentir le besoin de partir lors de jours de congé..qui n'en était pas réellement d'ailleurs, car elle consacrait toujours quelques heures au travail.

Néanmoins, cette fois elle avait dû poser une semaine de vacances afin d'accompagner Calum en Ecosse régler les problèmes que posait le veuf d'Ailsa. La diplomate avait un contact régulier avec sa belle-famille, parfois plus que Cal lui-même, qui la considéraient comme l'une des leurs, il était donc tout naturel qu'elle participe aux discussions concernant les enfants...d'autant plus quand on lui demandait de les recueillir ! Elle avait beaucoup de tendresse pour ses neveux, et même si elle savait que sa soeur de coeur l'aurait souhaité, Aby et Cal n'avait pu accepter la demande de la famille. La sûreté des enfants n'aurait pu être assurée, et le couple n'avait pas le temps de se charger de leur éducation, pas avec leurs carrières respectives. La sorcière avait donc tempéré en promettant de passer régulièrement s'enquérir des enfants et de leur bien-être, et d'aider leur gardienne du mieux qu'elle le pourrait à distance. Heureusement, l'âge d'aller à Poudlard approchait pour eux.

Pour une fois, s'éloigner du Ministère et de son travail avait fait du bien à Abigail. La responsable diplomatique avait dû affronter les conséquences d'un événement bien particulier un mois auparavant : Cassandre, son apprentie, s'était suicidée. Au fil de l'année qui s'était écoulée, Aby et sa protégée avaient forgé une relation de confiance, et l'Irlandaise voyait en elle une novice très prometteuse. Elle avait été peinée d'apprendre sa mort, mais cela n'avait duré que quelques secondes, et le choc avait remplacé la tristesse lorsqu'elle avait appris que la jeune fille était en réalité une Mangemort infiltrée.
Ce genre de découverte avait bien évidemment des conséquences, et tout le département avait été soumis à une investigation afin de débusquer d'éventuels espions supplémentaires. Abigail avait dû subir l'humiliation d'être mise sous enquête spéciale, étant donné que Cassandre était sa subalterne directe ; tous ses dossiers avaient été suspendus le temps que celle-ci soit menée, son bureau soumis à perquisition, plusieurs de ses affaires saisies. Elle avait fini par être lavée de tout soupçons, cependant le coup que cela portait à sa réputation s'était fait ressentir et la diplomate devait désormais entreprendre tout un travail de restauration de son honneur professionnel.

La belle sorcière attaquait donc la nouvelle année avec une charge de travail doublée par l'urgence de rétablir ses relations qui avaient été mises à mal par sa mise sous enquête.
Était-ce pour marque son soutien que Cal avait choisi d'aller au Ministère en même temps qu'elle ce matin ? Ou parce qu'il prenait particulièrement au sérieux les dernières menaces de mort reçues par les aurors à l'encontre de leurs proches ? Aby n'en avait aucune idée, en tout cas la présence de son mari à ses côtés la soulageait ce jour-là.

Alors que la foule s'amassait toujours plus et que la Diplomate se penchait légèrement de côté pour regarder par-dessus l'épaule de la grande sorcière juste devant elle, elle s'entit Calum s'emparer de sa main et la rapprocher de lui. La jeune femme lui jeta un regard interrogateur, mais le ton qu'il employa pour lui intimer de ne pas bouger l'avertit que l'auror était sur ses gardes. Elle connaissait assez Cal pour reconnaître l'expression de la tension qu'il masquait et cela suffit à interpeller Aby et à la convaincre de ne pas le contredire.

Plongeant elle aussi la main dans sa poche pour saisir sa baguette, sans la sortir toutefois, elle se pencha vers Cal pour lui demander à voix basse, en indiquant les deux sorciers sur l'estrade :

- Tu les connais ?

Les vacances avaient fait le plus grand bien à Martin. Il était retourné en France pendant une courte semaine, afin de voir toute sa famille. De retour dans la grande demeure familiale qui bordait la méditerranée et donnait une magnifique vue sur la principauté de Monaco, il avait pu revoir son cher frère, sa magnifique belle-soeur et leur tendre petite fille, Fleur, qui venait de fêter ses quatre ans. Il avait pu prendre des nouvelles de ses animaux de compagnie qui vivaient une vie paisible loin du tracas londonien. Sa mère avait bien entendu prit un malin plaisir à lui demander "pourquoi" il était toujours célibataire, à le rabaisser quand l'occasion lui était présentée, mais surtout à le surcouver, comme elle le faisait à chaque fois.

Son père, pour une fois, s'était un peu intéressé à autre chose qu'à son entreprise de chaudrons et avait posé beaucoup de questions à Martin sur son travail, ce qui était suffisamment rare pour être souligné. C'est donc gonflé à bloc que Martin s'était rendu au travail ce matin là. Il avait fait un petit détour avant de venir au ministère par Sainte Mangouste et avait changé les fleurs dans le vase de Willow. Elle était toujours dans un profond coma et ne serait probablement jamais de retour parmi eux, mais elle restait néanmoins magnifique, et Martin se sentait affreusement coupable de son état.

Lorsqu'il arriva au ministère, il ne put s'empêcher de constater cette foule qui s’amassait déjà devant la grande fontaine. De loin, il aperçu la grande perche jonchée sur ses talons qu'était Aby. A côté d'elle se tenait Calum, bien entendu. Martin réussit à se faire un passage jusqu'à eux et, avec son habituel sourire, il leur dit.

Hey, salut vous deux ! Alors ces vacances ? Vous savez ce qui se passe ? Pourquoi on peut pas aller vers nos bureaux ?

Les ascenseurs étaient lourdement fermés et Martin fronça les sourcils. Que s'était-il passé en l'espace d'une petite semaine ???

Calum se tenait coi. Sur ses gardes, il tenait fermement la main de sa femme sans perdre de vue les deux individus. Concentré à l'extrême, même l'arrivée de Martin dans son espace vital ne parvint pas à le distraire.

Hey, salut vous deux ! - Salut.  Alors ces vacances ? - Bien. Vous savez ce qui se passe ? Non. Pourquoi on peut pas aller vers nos bureaux ?

D'un regard il le fît taire.

- Ne les lâche surtout pas des yeux.

Le chef des Aurors tendait l'oreille et se montrait attentif à tout ce qui se passait autour d'eux, rapprochant encore Abigail de lui. Il répondit enfin à sa question.

- Non, je ne les connais pas.

Et c'était bien ça le problème. Il était sûr que ces personnes ne travaillaient pas au Ministère d'habitude et ça ne lui disait rien qui vaille. D'un rapide coup d'oeil, il vérifia qu'elle tenait comme lui sa baguette dans sa poche et finit par poser une main sur son épaule puis reporta son attention sur leurs orateurs.

HJ : BON ALLE C'EST QUAND LA BAGARRE !

Les vacances pour Anna était la période qu'elle détestait le plus. Que fait selon vous une infiltrée pendant ses congés de noël ... Et bien voyez-vous pas grand chose.

Celle-ci ne pouvait rendre visite à sa famille sans éveiller le moindre soupçons des deux camps, qui plus est cela faisait depuis l'incident avec Willow que sa famille et ses collègues mangemorts c'étaient enfouis dans un profond mutisme. Anna était envahie d'une grande frustration, plus les jours avancés,  plus c'était la peur qui s'agrandissait en elle. Avait-elle déçue tout les siens et plus grave avait-elle déçue le Seigneur des Ténèbres ?

Les jours s'écoulés lentement et  elle se sentait de plus en plus seule, abandonnée par les siens. Elle avait tenté quelque fois de sortir mais les rues envahies par l'effervescence des fête de fin d'année, la chaleur, la joie et l'animation qui s'en dégagé la mettait mal à l'aise et finissait pour une raison mystérieuse à la fâcher.

La demoiselle avait passé le reste de ses vacances dans cet état, elle était elle même surprise d'avoir hâte de retourner au bureau au moins là elle pourrait ne plus penser à tout ses états d'âmes et se rendre utile pour les siens, il fallait absolument qu'elle trouve le moyen de racheter sa faute auprès de son Seigneur.

Le matin où elle se rendit au travail elle fit un détour inattendu. Anna savait dans quel chambre avait était hospitalisé Willow et s'y rendit sans vraiment sans rendre compte.

Arrivée dans la chambre d'hôpital celle-ci était déserte, elle s'approcha devant la preuve de son échec  et l'observa silencieusement, comme un prédateur scruterait sa proie endormie, les mouvements de sa poitrine confirmaient qu'elle persistait à respirer, remplit de rage Anna chuchota en direction de la malheureuse:

- Tu aurai du être morte ! C'est de ta faute tout ce qui m'arrive !

Elle fit demi-tour aussi rapidement qu'elle était venue et repris la direction du bureau.

La colère qui bouillonnait en elle la rassurait en quelque sorte, cela lui prouvait qu'elle était toujours en vie et qu'elle pouvait encore réparer ses erreurs.

Ce matin là elle arriva en retard au travail ce qui n'était pas dans ses habitudes.

Anna eu une drôle de sensation en arrivant dans le hall du ministère, elle ne fut pas longue à remarquer l'agitation et les barrières qui allaient l'empêcher de se rendre à son bureau. La jeune femme ne voyait pas de là où elle était la cause de cette agitation matinale. Comme un reflexe avant d'aller affronter cette foule qui s'étendait devant elle, celle-ci glissa sa main dans la poche pour toucher du bout des doigts sa baguette.  Après avoir circuler tant bien que mal dans cette foule, elle se stoppa net et écarquilla les yeux quand elle aperçue l'estrade et les deux silhouettes qui étaient dessus, elle les connaissait que trop bien. Que faisait-il ici ? et pourquoi ne l'avait-on pas mise au courant de se qui se tramait ?

Cela n'augurait rien de bon pour elle. Anna baissa rapidement la tête et y ajusta la capuche de la cape pour dissimuler son visage, ils ne devaient pas s'apercevoir de sa présence. Même si elle connaissait le danger qui l'a guetté en restant là elle ne put s'empêcher de rester stoïque pour découvrir ce qui allé se passer.

Allongée sur son lit, Emmie fixait silencieusement les rainures du parquet de bois posé au plafond de sa chambre. Malgré l’obscurité qui régnait dans la pièce, elle parvenait à distinguer chaque spirale formée dans le bois. Posé sur la table de nuit à côté d’elle, le petit réveil n’avait pas encore sonné. Encore quelques secondes à attendre avant de pouvoir sortir du lit sans que personne ne remarque qu’elle n’avait en réalité presque pas dormi. Comme chaque nuit depuis l’attaque des mangemorts… Comme chaque nuit depuis ce qui était arrivé à Willow… Les doigts entremêlés, posés sur son ventre, Emmie sentit sa respiration s’accélérer en repensant à cet épisode de sa vie, serrant finalement sa mâchoire à s’en faire mal. La culpabilité la rongeait tout comme la douleur de savoir son amie inconsciente. Elle se sentait tellement responsable de tout ça. De les avoir mises elle et Ray en danger, de n’avoir pas su empêcher ça...

Ses yeux lui piquèrent étrangement au moment où retentit la sonnerie stridente de son réveil et elle accusa le fait d’avoir regardé trop longtemps devant elle sans cligner des yeux. Reniflant discrètement, elle finit par repousser les couvertures aux pieds du lit et s’en extirpa sans traîner pour filer sous la douche. Elle n’était pas retournée chez elle depuis le début des vacances. Ray étant partie en famille, elle n’avait pas supporté l’idée de devoir passer les fêtes seules dans cette maison qui lui rappelait ses erreurs. Au lieu de ça, Emmie avait accepté de passer ces deux semaines chez des amis inquiets de la savoir seule à ruminer.

Elle ne mit pas longtemps à se préparer, attendant cette rentrée avec une véritable impatience. Plutôt travailler que rester inactive à gamberger de mauvaises pensées. À pas feutrée, elle passa rapidement dans la cuisine s’offrir une grande tasse de thé fumante avant de retourner dans sa chambre pour récupérer ses affaires. Son sac était déjà prêt si tant est qu’il n’avait jamais été réellement défait de toutes les vacances. Elle le hissa sur son épaule, attrapa sa baguette posée au pied du lit et jeta un dernier coup d’œil à la pièce. Toute la maisonnée dormait encore et elle s’imprégna une dernière fois de la quiétude des lieux avant de disparaître dans un plop discret.

Elle réapparut une fraction de seconde plus tard, au milieu d’un grand couloir déjà bondé de monde. Un sorcier la frôla en passant à côté d’elle, manquant de renverser le contenu de sa tasse mais elle ne lui fit aucune remarque et se mit elle-même en marche vers le hall du ministère de la magie. Elle mit quelques minutes à se rendre compte qu’une foule s’y tenait agglutinée, immobile, attendant fébrile que quelque chose se produise. Intriguée, elle choisit d’avancer parmi les sorciers pour se rapprocher du centre et ainsi comprendre de quoi il retournait. Sans s’en rendre compte, elle s’arrêta à quelques pas de Ray et lorsqu’elle l’aperçut finalement, elle hésita à aller la voir. Leur relation était différente depuis l’accident de Willow mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Finalement son regard fut attiré par les deux sorciers qui se tenaient face à la foule, debout sur une petite estrade. Leurs visages lui étaient inconnus et elle eut un mauvais pressentiment qui la poussa à serrer plus fermement sa baguette entre ses doigts.

Autant dire qu'Abigail n'était pas rassurée : l'attitude de son mari laissait entendre qu'il pressentait un danger, et de toute manière ce rassemblement impromptu ne lui disait rien qui vaille.
Martin arriva sur ces entrefaites, apparemment plus curieux qu'inquiet. Elle lui rendit son salut en tentant de paraître naturelle, mais Cal s'était déjà empressé à faire taire l'auror français tout en se rapprochant encore plus d'elle et la prenant par l'épaule.

- Ce ne sont pas des représentants étrangers en tout cas, je ne les ai jamais vu à la Coop'.

La jeune femme raffermit son emprise sur sa baguette dans sa poche. Elle n'avait aucune intention de sombrer dans la paranoïa, et espérait que ce n'était pas le cas de Cal non plus, mais avec les lettres de menaces qu'ils avaient reçues dernièrement, mieux valait rester sur ses gardes lors d'événement inhabituel.

Aussi, elle ne se gêna pas se rapprocher de son époux quand celui-ci le lui intima, ayant toujours considéré qu'il la protégerait mieux que personne en cas de danger.

soundtrack:

La journée de Bellatrix commençait à MERVEILLE. Elle n'était pas rentrée chez elle depuis un moment et avait passé ses fêtes de fin d'année en tête à tête avec le maître. Ils n'avaient néanmoins pas mit de sapin dans le QG, allée des Embrumes, et le maître ne s'était pas déguisé en père-noël pendant qu'elle s'était affublée d'une robe rouge extrêmement courte, de collants rayés rouge et blancs et de chaussures rouges à talon. Bien que cette idée aurait certainement mit un peu de gaieté là dedans !!! Mais non, "le noir c'est digne, le noir c'est sombre, le noir ça fait peur"... Alors... C'était comme ça et puis c'est tout.

Un claquement sec retentit au niveau des cheminées qui permettaient au personnel du ministère d'avoir accès à leur lieu de travail. Cinq silhouettes se profilèrent alors. Devant cette petite troupe, Wilbur Wandwon, un petit sorcier chauve à l'embonpoint assez développé, marchait d'un air relativement absent. Derrière lui, Bellatrix Lestrange, baguette à la main, semblait le tenir en laisse. On ne pouvait voir qu'elle le tenait par un sortilège impardonnable, c'était pourtant ce qu'il était en train de se passer.

Derrière Bellatrix, trois sorciers masqués à la carrure imposante, refermaient la marche. Les frères Lestrange accompagnés de Dolohov donnaient à cette petite troupe un air tout à fait effrayant.

La foule se séparait pour les laisser passer. Bella passa alors à côté des aurors McLean et Delacour et jeta au chef des aurors un regard malicieux, accompagné d'un sourire sadique. Le temps semblait s'être ralenti, alors que l'homme et la femme se toisaient du regard. Une fois qu'elle fut passée, elle tourna alors la tête vers l'estrade qu'ils gravirent tous les cinq.

Les quatre mangemorts se placèrent derrière Wandwon, qui prit place devant eux. Bellatrix, légèrement en retrait, semblait murmurer un dialogue imprononçable. Ce dialogue ressortait alors de manière audible de la voix du nouveau ministre de la Magie.

Mes chers amis ! La politique actuelle du ministère n'a été que trop laxiste. Nous n'avons que trop longtemps laissé le ministre de la magie agir pour le plus grand bien de soit-disant sorciers qui ne l'ont jamais réellement été ! Une aire nouvelle commence à ce jour !

Un grand remaniement va être mit en place, dans chaque département magique, un nouveau responsable va désormais trouver ses quartiers ! Aussi, entant que nouveau ministre de la Magie, je m'engage à vous offrir la sécurité qui vous est due, selon votre rang social. Mais pour cela... Il est primordial d'éliminer... La vermine...

Rodolphus Lestrange tira alors une longue corde. Les grands voiles qui recouvraient alors les panneaux dévoila une quinzaine de portraits qui n'étaient autres que des avis de recherche.

Un élan de stupeur se fit alors entendre dans tout le grand Hall. Il s'agissait en réalité du bureau des aurors au grand complet, de leur personnel ou ancien personnel, ainsi que certains de leurs proches. La stupeur était grandissante. Tout autour de la foule et dans la plus grande discrétion, une trentaine de sorciers, mangemorts de second rangs, mercenaires, mages noirs peu fréquentables, se placèrent autour du personnel, les empêchant ainsi de fuir. Une fois l'effet de surprise passé, le nouveau ministre continua.

Ces personnes, potentiellement dangereuses, sont accusées de meurtres pour certaines, mais également de complicité pour d'autres. Elles sont accusées de haute trahison au ministère. C'est pourquoi nous souhaitons... Les éliminer sur-le-champ ! ARRETEZ LES !!!!

Il y eut alors le plus grand chaos possible et imaginable. Les sorts commencèrent à fuser de toute part, et la foule commença à courir dans tous les autres. Certains criaient, d'autres répondaient à coup de sortilèges. Bellatrix bondit alors de l'estrade, sa baguette à la main. Elle n'avait plus qu'un objectif : retrouver McLean et le tuer de ses mains.

Calum gardait une main sur l'épaule de sa femme et chuchotait de temps à autres quelques remarques à Martin situé sur sa droite. L'Auror était sur le qui-vive, tendu comme un félin prêt à bondir.
Un homme fendait la foule, Wilbur Wandwon, nommé récemment Ministre de la Magie, marchait droit et d'un pas raide. Un peu trop au goût de l'Auror qui se poussa néanmoins pour le laisser passer ainsi que son cortège. Une femme brune aux paupières lourdes en faisait partie et ils se défièrent du regard, l'espace de quelques instants. Plus tendu que jamais il attendait, des explications, peut-être, de l'homme qui les gouvernait et les représentait tous. Vaste blague.

Wandwon monta sur l'estrade et sa présence seule ordonna à la foule des employés le silence, où était-ce l'air menaçant des trois gorilles derrière lui ? Le petit Ministre n'avait jamais eu d'autorité sur un boursoufflet alors sur une foule ... Toutefois c'est bien sa voix qu'on entendit.

Mes chers amis ! La politique actuelle du ministère n'a été que trop laxiste. Nous n'avons que trop longtemps laissé le ministre de la magie agir pour le plus grand bien de soit-disant sorciers qui ne l'ont jamais réellement été ! Une aire nouvelle commence à ce jour !

Calum prit un air sévère et fustigea Wandwon du regard, il avait énormément de respect pour son prédécesseur. Les temps étaient difficile et ce n'était pas en tenant de tels propos qu'il fédérerait les masses ... Ce discours, dans la bouche d'un ministre et même d'un homme comme Wandwon était trop étrange, ne pouvait pas être vrai.
Il allait en glisser un mot à Martin quand le discours reprit.

Un grand remaniement va être mit en place, dans chaque département magique, un nouveau responsable va désormais trouver ses quartiers ! Aussi, entant que nouveau ministre de la Magie, je m'engage à vous offrir la sécurité qui vous est due, selon votre rang social. Mais pour cela... Il est primordial d'éliminer... La vermine...

Calum devint blanc et cette déclaration causa la rumeur dans la foule. Il n'eut guère le temps de faire de commentaires car déjà, des grandes affiches se déroulaient.

ARRETEZ LES !!!!

Aussitôt, Calum sortit sa baguette et lança le charme du bouclier qui se dressa entre le trio qu'il formait avec Abigail et Martin, contre le reste des sorciers. Il n'avait aucune idée de l'endroit où se trouvaient Wayne, Vance et Ray'. Les sorts fusèrent dans tous les sens, ils n'avaient pas 36 solutions, il leur fallait partir, rejoindre les cheminées et aller ailleurs, ils étaient trois contre des dizaines de sorciers.

"Barrez-vous !" Cria t'il à Martin et Abigail en contrant un sort de désarmement lancé contre lui.

C'est alors qu'un des gorilles lui fonça dessus et le renversa. Etourdi par le choc, Calum en perdit sa baguette tandis que le poing de Rodolphus Lestrange s'écrasa contre son visage. Si Calum était passé maître en duel depuis longtemps, il n'était pas le meilleur en ce qui était de se battre comme un Moldu et la force de Lestrange surpassait la sienne. Mais il réussi néanmoins, grâce à un coup de pied savamment placé, à se défaire du colosse et à se fondre dans la foule en évitant ses sortilèges.
Si une partie des employés obéissaient aveuglément aux ordres, ce n'était pas le cas de tous et il réussi à de dissimuler aux yeux des Mangemorts grâce à quelques collègues des archives - plus jamais il n'en dirait du mal.

Mais l'Auror avait maintenant un terrible handicap : il n'avait plus sa baguette et il était hors de question de prendre celle de quelqu'un d'autre : ce serait le vouer à une mort certaine. S'il voulait sauver sa vie, il n'avait guère le choix, il devait battre en retraite. Mais pas sans Abigail.

Rayane adopta une attitude blasée quand elle découvrit que le nouveau Ministre de la Magie s'apprêtait à faire un discours. « Sûrement un autre long et ennuyeux discours pour asseoir sa nouvelle autorité... » se disait-elle. Elle eût le temps d'apercevoir qu'Emmeline n'était pas loin d'elle mais n'alla pas la voir pour autant. Les deux jeunes femmes étaient en froid et Rayane avait beaucoup de mal à faire le premier pas vers son amie.
Croisant les bras, tapant du pied en signe d'impatience et les sourcils froncés, la jeune sorcière attendait la fin de cette intervention pour pouvoir reprendre son travail et ruminer tranquillement, seule. Mais c'était sans compter les avis de recherches et la pagaille qui s'en suivit. Il serait difficile de décrire le profond choc que ressenti Rayane quand elle aperçut son visage marqué d'un gros « WANTED ». Elle ne l'avait pas vue venir celle là ! Mais malgré son désespoir, elle n'eût pas plus le temps de chercher le pourquoi du comment que des sorts fusèrent dans tous les sens. L'un manqua de peu sa cible et lui effleura l'oreille. Aussitôt elle glissa sur le sol, attrapa sa baguette et jeta un coup d'oeil à Emmie. Elle alla la rejoindre furtivement.

« Emmie il faut que tu te mettes à l'abri ! Ne restes pas ici, tu es en danger ! » lui hurla-t-elle.

Un sort arriva droit sur elles mais Rayane le dévia à l'aide d'un Protego.

« SAUVES TOI EMMELINE !! » lui cria-t-elle avant de disparaître.

Un mangemort s'approcha de Rayane et lui lança un expeliarmus qu'elle réussit à éviter. Elle mit le mage noir à terre grâce à un petrificus totalus et c'est au moment où elle tourna la tête pour transplaner qu'elle aperçu Calum McLean. Il était seul, sans baguette, totalement sans défense. Un éclair de couleur verte jailli de la direction opposée et se dirigeait tout droit vers l'ancien chef des aurors. Sans réfléchir, Ray plongea vers Calum et réussit au dernier moment à faire dévier le sort, lui sauvant la vie par la même occasion. Ils se retrouvèrent à terre, mais ne prirent pas le temps de s'épancher. Ils se relevèrent aussitôt et la sorcière plaça son chef derrière elle, en guise de protection.

« Restes derrière moi » lui ordonna-t-elle.

C'était bien ridicule car elle était bien plus petite et menue que lui, mais autant qu'elle détestait cet homme, elle ne pouvait décemment pas le laisser mourir. Elle avait trop besoin de le savoir sauf, malgré elle.

Martin était vraisemblablement le seul à ne pas être inquiet, comme d'habitude. Il leva les yeux au ciel lorsqu'il vit Cal agir de la sorte. Il regarda Aby en soupirant, tout en haussant les épaules. Mais ce qui suivit, Martin ne s'y attendit pas du tout.

Le nouveau ministre, déjà, il ne l'avait pas vu venir. Le discours, non plus. Mais alors cet avis de recherche... Martin avait failli se faire dessus en voyant sa photo placardée en gros ! Il avait du mal à déglutir et senti des sueurs froides poindre sur son front.

Mais il n'eut pas le temps de dire ouf que la pagaille totale se fit lorsque le ministre ordonna d'attaquer. Martin bondit alors sur sa baguette et attrapa Aby par le bras, par réflexe. Cal avait déjà prit un poing dans le nez pas une grosse brute que Martin n'avait pas eu le temps de dire ouf. Rayane arriva alors à sa rescousse, mais Martin ne lâchait toujours pas Aby. Il effectuait avec elle un petit balai, lui faisant éviter plusieurs obstacles. C'est dans ce moment là qu'on comprenait pourquoi il était auror. Il l'attrapait par la taille, lui faisait éviter plusieurs sortilèges, avant de la faire basculer en arrière, afin qu'elle évite un éclair rouge qui fonçait sur elle. Alors qu'il la ramenait vers elle, l'air paniqué au visage, il lui dit.

Fais attention à toi, ok ???? Faut que je trouve Emmie !!!

Martin lâcha alors sa meilleure amie, qu'il savait capable de se débrouiller seule. Il réussit à terrasser un sorcier qui l'attaquait sûrement en espérant toucher la prime sur sa tête. Sautant par dessus un sorcier pétrifié, il hurlait dans la foule.

EMMIE !!!! EMMIE, T'ES OU ?????

Martin s'inquiétait toujours pour elle, d'autant plus depuis l'échec cuisant de l'affaire "Willow", Martin se sentait redevable envers la jeune femme. Il finit par apercevoir la chevelure blonde comme les blés de sa jeune adjointe. Il la rejoignit alors, jetant derrière l'épaule de la jeune femme un stupéfix qui toucha en pleine poitrine un mercenaire à l'air particulièrement mauvais.

Emmie !!!! Ca va ???? Faut absolument qu'on quitte cet endroit !!!!!

[Sountrack : https://www.youtube.com/watch?v=gh3VJ1E36W4 ]

Abigail eut un très mauvais pressentiment en voyant le nouveau Ministre de la Magie s'avancer flanqué de trois gorilles et d'une femme qui toisait la foule d'un air trop satisfait pour être honnête...et qu'Aby connaissait pour avoir partagé une salle commune avec elle à Poudlard. Qu'est-ce que Bellatrix faisait là ?
Wandwon était un homme sans aucun charisme, et Abigail se doutait que nombre de pots de vins étaient à l'origine de sa nomination. Ce qui n'arrangeait pas ses affaires, car en général un Ministre mou du genou était une plaie pour les Relation Internationales : ça ne décidait rien, ça n'osait rien, ça ne savait que faire la carpette devant les Communautés Magiques étrangères. Malheureusement pour la diplomate, elle n'allait pas tarder à découvrir que c'était le moindre de ses problèmes.

Ses grands yeux gris se plissèrent au fur et à mesure du discours et elle se rapprocha imperceptiblement de Calum. Un remaniement, des nouveaux Chefs de Département...mais qu'était-ce donc que cette histoire ?!
Elle eut la réponse à sa question en découvrant que sa tête était mise à prix, tout comme celles des employés du bureau des Aurors ! Le choc la figea sur place et sa main se crispa sur sa baguette ; c'était impossible, c'était un mauvais rêve !
Elle sentit ses tripes se retourner lorsque le Ministre donna l'ordre de les arrêter, et l'intérêt d'avoir épousé un auror d'élite prit tout son sens. Cal avait réagi avec une rapidité hallucinante et les protégeait déjà d'un sort de bouclier. Le jet de lumière qui vint s'écraser contre celui-ci réveilla l'instinct de survie d'Abigail et elle sortit sa baguette de sa poche au même moment où Cal leur hurlait de se sauver. Martin lui empoigna le bras et l'entraîna avec lui à travers le chaos causé par l'attaque, la protégeant efficacement des sorts qui fusaient dans tous les sens et prouvant qu'il savait réagir avec une efficacité redoutable dans une situation comme celle-ci.

Cependant, Abigail n'était pas la seule à avoir besoin de sa protection, et malgré la tête qui lui tournait légèrement après avoir été poussée dans tous les sens, elle en hocha vigoureusement lorsque son ami l'enjoignit à faire attention alors qu'il allait retrouver sa protégée.
Car oui, Abigail savait également se servir de sa baguette et ayant été évidemment entraînée par Cal au début de leur mariage. Il lui avait appris quelques bases qu'elle n'avait jamais pensé utiliser un jour, mais qui se révélèrent indispensables dans cette bataille.

Elle évita un nouvel éclair rouge à l'aide d'un Protego, et repoussa son agresseur en l'envoyant voler quelques mètres plus loin. Les sorciers et sorcières couraient en tout sens et l'empêchait de se mouvoir correctement, de plus elle ne voyait plus Calum ni Martin et n'avait aucune idée de la posture dans laquelle ils pouvaient bien se trouver.
D'un tour sur elle-même, elle évita une espèce d'armoire à glace qui brandit sa baguette dans sa direction, mais au même moment un de ses collègues affolé passa entre eux. "Douglas, attention !", mais le sorcier se prit un jet de couleur verte en pleine poitrine et s'effondra lourdement contre elle, ses yeux vitreux grands ouverts. Abigail tomba sous le poids du mort et eut tout juste le temps de stupefixier son assassin avant que celui-ci ne fasse de même avec elle.
Repoussant violemment le corps inerte, elle se releva, essoufflée et tremblante et chercha des yeux la sortie la plus proche, mais au même moment elle aperçut à quelques mètres de là son époux qui filait sans baguette entre les maléfices.

- Cal !, s'écria-t-elle avec effroi, mais elle n'eut même pas le temps de le voir disparaître au sol car déjà elle devait affronter une nouvelle ennemie.

L'Auror était dans une fâcheuse position de vulnérabilité et il détestait ça. Il lui fallait une baguette au plus vite sans quoi on piétinerait bientôt son cadavre. Ray le sauva in extremis du sortilège de mort le rendant redevable à vie, il aurait maintes occasions de s'amender plus tard. Il la remercia d'un signe de tête et obtempéra sans discuter puis la suivit sur quelques mètres mais la foule mouvante eut vite fait de les séparer. Il savait que ça irait, pour elle, il l'avait déjà vu faire.
La chance mit sur sa route le corps d'une jeune femme, Grace Weckham qui de son vivant travaillait au département des mystères. Elle n'aurait désormais plus besoin de sa baguette et Calum la lui prit en promettant de la restituer à sa famille des qu'il le pourrait. La baguette ne répondait pas à toutes ses exigences mais il était au moins en capacité de se défendre et de survivre dans toute cette cohue.

Il aperçut alors Martin et s'efforça de progresser vers lui du mieux qu'il pouvait mais il de retrouva aux prises avec Dolohov qui se battait comme un diable, néanmoins et malgré l'insubordination de sa baguette d'emprunt, il réussit à le désarmer et récupéra la sienne avant de le stupefixer.
Il avait de nouveau perdu Martin des yeux mais fort heureusement il n'était pas loin d'Abigail qu'il tenta de rejoindre.

Bellatrix n'avait pas encore jeté un seul sortilège. Elle cherchait Calum du regard et finit par le trouver grâce à son cher et tendre époux qui lui avait magistralement collé son poing au visage et l'avait par la même occasion désarmé. Telle un tigre mirant sa proie avant de lui sauter dessus, Bella regarda la scène de loin. Dolohov essaya de l'avoir, mais il fut désarmé et pétrifié par sa propre baguette. Bella entendit alors un cri un peu plus loin. La femme de McLean hurlait dans sa direction.

La sorcière esquissa alors un magnifique sourire. Pointant sa baguette sur Abigail, et d'une voix tonitruante extrêmement haut perchée, elle hurla.

ENDOLORIIIIIIIIIIIIIIIIIS !!!!!!

L'éclair toucha la jeune femme en pleine poitrine. Bellatrix éclata alors d'un rire caverneux alors que la sorcière se tordait de douleur sur le sol.

ALORS, MCLEAN !!!! QUI PEUT PROTEGER TA PETITE FEMME MAINTENANT, HEIN ?????

En un coup de baguette, elle mit fin à son sort et fit léviter la sorcière avant de la projeter contre un mur, à cinq mètres du sol, comme une poupée en chiffon.

Bellatrix continuait de rire à gorge déployée. Rodolphus arriva derrière elle et, levant la main pour l'arrêter, sans se retourner, elle lui dit.

Non. C'est entre lui et moi. N'interviens pas !!!!

Bellatrix toisait du regard le chef des aurors. Elle espérait le repousser dans ses retranchements, c'était exactement ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas tué la sorcière, mais il lui serait extrêmement compliqué de se remettre d'une telle chute.

Les évènements s'enchaînèrent à une vitesse folle. Il entendit son nom, puis une sinistre incantation et vit le corps qu'il avait si souvent serré contre lui se tordre de douleur. Pour avoir subit quelques fois le sortilège de torture, Calum ne le souhaitait à personne, la douleur était telle que vous ne pouviez que souhaiter mourir.
Il aurait pu tuer Dolohov et tous ceux qui s'étaient dressé contre lui depuis le début de la bataille et ce n'était pas la clémence qui les avait épargné. Vouloir la mort de quelqu'un c'était un sentiment extrêmement fort, extrêmement noir. Calum l'avait ressenti une fois, dirigé contre l'assassin de sa soeur. Mais là c'était toute sa colère, toute sa rage qu'il dirigeait contre la sorcière qui faisait voler le corps d'Abigail.
Il hurla quand il aperçut son corps disloqué comme celui d'une poupée de chiffon et bouscula tous les gens qui se trouvaient entre lui et elle. Il s'agenouilla près d'elle mais n'osa pas la toucher, il était dans une colère telle qu'il craignait de finir de la briser. Quelques personnes se rassemblèrent autour d'elle dans la volonté de lui porter secours, mais Calum ne pouvait se résoudre à la laisser.

Non. C'est entre lui et moi. N'interviens pas !!!!

Il devina que quelqu'un avait tenté de s'imiscer dans le duel qui avait commencé au moment où son regard avait croisé celui de Bellatrix. Il dut alors se résoudre à confier Abigail aux soins de ceux qui tentaient de l'aider.

Partez tout de suite ! Leur ordonna t-il, même s'il savait qu'il lui serait extrêmement difficile de la retrouver par la suite, il valait mieux qu'elle quitte cet endroit au plus vite, elle avait besoin de soin.

Je t'aime Abi. Survis ... dit-il en caressant sa joue avant de se jeter à corps perdu dans son combat contre la femme qu'il s'était juré de tuer.

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Quand Anna aperçue Bellatrix sur l'estrade, elle l'a reconnue aussitôt, elle se pétrifia d'angoisse. Bellatrix détestée Anna et c'était réciproque. Depuis que la jeune femme avait commencé son infiltration auprès des aurors la mangemorte c'était mise en tête comme beaucoup d'entre eux de le faire payer à Anna.

C'est Anxieuse  qu'elle écouta le discours du nouveau premier ministre.

Puis tout bascula quand elle vit les tentures se dérouler et sa tête apparue mise à prix. Un tremblement l'a parcouru alors qu'elle restât stoïque choquée par ce qui venait de se passer. Alors qu'un immense brouhaha se déclencha autour d'elle, Anna resta étourdie par l'annonce. Les mangemort, son propre camp, son propre sang venait de signer son arrêt de mort, et son Seigneur qui habituellement la protégeait n'avait rien fait pour empêcher ce qui venait de se produire sous ses yeux.

Elle vit des nouveaux mangemorts rentrer dans le hall parmis eux, aucun ne connaissait sa double identité.

Anna ne resta pas plus longtemps sans bouger, un jeune auror qui voulait apparemment la peu de son chef de service lui rentra dedans. Anna s'écroula par terre et sa capuche tomba, révélant son visage à l'impudent qui quelques minutes plus tôt était parti abattre Calum. Maintenant il l'a fixé avec un sourire mauvais.

Anna le reconnaissait ce jeune homme était loin de la porter dans son cœur, il était jaloux de l'ascension anormale d'Anna chez les Aurors. Il pointa sa baguette sur elle.
Anna guidée par son instinct de survie retrouva rapidement ses réflexes de duelliste et dégaina sa baguette rapidement pour désarmer son adversaire. Si elle devait mourir se ne serait pas de la main de ce ridicule auror. Elle se leva d'un bon et flanqua un coup de tête dans le nez de son agresseur pour lui faire perdre pied, on entendit le craquement des os de son nez qui se brisèrent puis elle le pétrifia.

- Calum est à moi !

Elle arracha sa cape et la jeta au sol, elle ne ferai que la gêner.
Anna avait perdue la confiance en elle, qu'elle avait eu lors de la bataille de Godric Hollow. Là les mangemorts en fasse d'elle voulaient sa  mort et apparemment ils n'étaient pas les seuls. Mais l'adrénaline et la rage qui grondait en elle lui suffirent à mettre au tapis tout ceux qui se dressait sur son chemin.

Elle devait retrouver Mclean sinon quelqu'un aurait sa peau avant elle et ça elle ne pouvait le permettre. Elle aperçue alors la jeune femme blonde s'élever au dessus de la foule, de loin Anna crut reconnaître l'épouse de son chef. Elle courut alors dans sa direction il ne devait pas être loin.

Mais sa course s’arrêta à mi-chemin lorsqu'elle rentra dans un mangemort au allure d'armoire à glace.

Anna reconnaissait l'individu, elle le connaissait même depuis l'enfance, son jumeau prenait toujours un malin plaisir à le torturer.

Elle jura quand elle s’aperçut que le intention de l'homme n’était pas de lui tailler un brin de causette autour d'une tasse de thé.

Elle voulut lui lancer un sort mais cette fois si il fut plus rapide qu'elle, il  lui attrapa le poigné et lui tordis. Anna laissa échapper sa baguette. La peur l'envahie alors quand le géant lui asséna une puissante baffe qui l'a cloua au sol, un goût cuivré envahis alors sa bouche. Il ramassa la baguette de la jeune fille et murmura:

- Endoloris

Le corps d'Anna se recouvrit de spasmes alors qu'une douleur intense la submergeait, elle serra les dents pour ne pas crier et rester impassible, il n'aurait pas la satisfaction de la voir souffrir. Mais des larmes commencèrent à rouler le long de ses joues alors qu'elle se sentait partir. Le géant se saisie du corps inerte de la jeune femme plus réellement en force de se défendre et l'a hissa sur son dos tel un sac à patate.

Anna perdit connaissance alors que sa tête rebondit violemment contre le dos du Mastodonte, et dire qu'elle avait soigné les blessures de cette enfoiré quand son frère le frappait ...

Un frisson parcourut l’échine d’Emmie lorsqu’elle aperçut, fendant la foule en silence, les trois individus qui suivaient de prêt le Ministre de la Magie. Quelque chose de sinistre était en train de se tramer, elle pouvait le pressentir. Elle aurait souhaité faire passer ses craintes pour de la paranoïa. Après tout ce qui c’était passé cette année, quoi de plus normal que d’avoir peur pour n’importe quoi. Le simple fait de se tenir seule dans cette foule de sorciers la terrifiait mais elle fut totalement tétanisée lorsque son regard se posa sur la sorcière qui se tenait debout auprès de Wilbur Wandwon. Bellatrix Lestrange. Elle n'entendit rien du discours qui fut prononcé avec ferveur dans le hall, seuls les battements de son cœur qui martelaient contre ses tempes emplissaient ses oreilles. Comment pouvait-elle être ici ? Et pourquoi ?

Autour d’elle, les sorciers commençaient à s’agiter. Inquiète, Emmie leva de nouveau son regard vers l’estrade au moment où de gigantesques panneaux étaient révélés aux yeux de tous. Malgré la foule qui se trouvait devant elle, la jeune sorcière réalisa, choquée, qu’il s’agissait d’avis de recherche et, parmi eux, il y en avait un où trônait son portrait. Pourquoi ? Elle n’eut pas le temps de trouver de réponse que le ministre hurlait à plein poumons et, devant la pluie de sortilèges qui explosa simultanément, elle ne parvint qu’à s’accroupir, les bras au-dessus du visage.

Qu’était-il en train de se produire ? Le chaos qui régnait autour d’elle lui rappela trop bien cette horrible nuit à Godric’s Hollow. Sa baguette dans la main, Emmie regardait autour d’elle, pâle. Les sorciers courraient dans tous les sens, se livraient des duels et, pour certains, tombaient lourdement sur le sol pour ne plus se relever. Parmi eux, elle aperçut une jeune sorcière brune qui travaillait au département des mystères, inerte. Elle voulut aller vers elle lorsque Ray surgit devant elle et lui ordonna de se mettre à l’abri. Elle la regarda comme si c’était la première fois qu’elle la voyait jusqu’à ce que son amie les protège d’un sort qui leur était destiné. Ray avait raison, il fallait qu’elles partent, qu’elles quittent cet enfer. Mais la jeune femme avait déjà de nouveau disparu dans la foule.

« RAY ! »

Elle fit quelques pas maladroit dans ce chaos, cherchant son amie. Un homme fonça sur elle, le visage dissimulé sous un capuchon et brandit sa baguette dans sa direction. Le temps sembla se figer l’espace d’une seconde lorsqu’elle vit les lèvres de son assaillant prononcer l’incantation et elle ferma les yeux, attendant l’instant où le sortilège l’atteindrait. Un sifflement résonna à son oreille, balayant ses cheveux et Emmie rouvrit les yeux, juste à temps pour voir un éclair rouge frapper le mangemort en pleine poitrine avant que le visage de son chef n’envahisse son champ de vision. A son inquiétude elle ne put d’abord que lui répondre par un hochement de tête, serrant toujours fermement sa baguette dans sa main. Elle allait le suivre sans broncher lorsqu’elle réalisa ce que cela signifiait.

« Non… On peut pas… Ray est quelque part… Je peux pas… Pas sans elle ! »

Elle avait déjà perdue Willow, elle ne pouvait pas se sauver en laissant Rayane derrière elle. Elle ne pouvait pas partir sans savoir si elle aussi s’était mise en sécurité. Mais soudain, un rire hystérique se fit entendre à quelques mètres d’eux. Un rire qu’elle avait déjà entendu et qui lui glaça le sang. Instinctivement, elle attrapa le poignet de Martin et le serra au creux de sa main en fixant l’endroit d’où le rire provenait. Mais elle ne vit pas tout de suite Bella. Juste une fine silhouette qui s’élevait dans les airs avant d’être propulsée violemment contre un mur, la faisant sursauter de peur.

« Mais qu’est ce qui se passe ? »

Elle était perdue, tétanisée et incapable de réagir correctement face à tout ça.

Dans la foule amassée devant les grilles, une silhouette se mouvait avec lenteur, dissimulée sous une lourde cape noire. Elle ne semblait pas s’intéresser à ce qui se passait au centre du hall, préférant glisser tel une ombre entre les sorciers amassés devant l’estrade qui y était dressée. De temps en temps, on pouvait voir une main ferme et calleuse surgir de sous l’étoffe pour repousser avec langueur les personnes se dressant face à lui. La tension était palpable dans le brouhaha qui montait dans l’alcôve. Et puis soudain, un groupe de sorciers fendit la foule vers le centre, sombre et menaçant. En remarqua cette procession, la silhouette stoppa son errance et fixa enfin les quatre personnes nouvellement arrivées.

Le visage tendu vers ses comparses, Evan affichait un large sourire cruel. Ses yeux bleus brillaient d’une excitation malsaine et il jubilait à chaque mot qui résonnait au-dessus d’eux. Il n’avait qu’une hâte, que l’ordre qui sèmerait le chaos soit enfin donné. De là où il se trouvait, il pouvait parfaitement distinguer l’expression satisfaite qui ornait le visage de sa cousine Bella. La cruauté semblait dans les gênes tout comme la folie meurtrière et cette idée l’amusa un peu plus. Il était temps que quelque chose se passe. Evan n’en pouvait plus de rester inactif depuis le fiasco de l’autre fois.

Et puis soudain, rendant la foule muette une fraction de seconde, les avis de recherche furent dévoilés. De sa place, Evan se délecta des visages déconfits et pâles qui se muaient autour de lui, reflet de la peur qu’ils étaient parvenus à enraciner dans leur cœur. Il n’y avait rien de plus agréable à admirer qu’une expression de terreur. Immobile, il les regarda s’agiter puis s’enfuir en hurlant, un sourire carnassier étirant ses lèvres tandis qu’il en suivait certains du regard. Ils avaient pour ordre de retrouver les sorciers recherchés mais personne ne lui avait demandé d’éviter les dommages collatéraux. Fermant les yeux, il huma l’air comme s’il en appréciait les nuances, se gorgeant des hurlements qui résonnaient tout autour de lui puis, tel un chef d’orchestre il brandit sa baguette devant lui et lança un sortilège sans articuler l’incantation. Comme s’il l’avait lui-même engendrait, une onde de choc se propagea sur quelques mètres, renversant les sorciers qui tentaient de fuir autour de lui. Satisfait, il applaudit sa sinistre besogne en enjambant les corps malmenés qui gisaient maintenant sur le sol. Le murmure des gémissements le rendait extatique et il s’attela à trouver de nouvelles victimes. Pourquoi pas ce sorcier ventripotent qui semblait asthmatique face au besoin vital de s’enfuir du chaos. Le dos légèrement courbé, Evan bondit dans sa direction, tel un enfant qui se prépare à faire peur au détour d’un muret. Il n’était plus qu’à quelques centimètres derrière lui lorsqu’il agita sa baguette et lui brisa les chevilles. Sa victime s’effondra lourdement devant lui, accompagnant sa chute d’un cri strident et empli de désespoir. Il savoura sa vilenie et tourna autour du sorcier gémissant pour observer avec triomphe les yeux écarquillés par la peur qu’il lui adressa avant de le transformer en véritable torche humaine. Le hurlement qui suivit fut comme un doux chant aux oreilles du jeune mangemort mais il ne put s’empêcher d’être déçu de ne pas voir le sorcier en feu, traverser le hall en courant. Il n’aurait peut-être pas dû lui briser les chevilles tout de suite… Dommage !

Le rire dément de sa cousine le sortit de sa contemplation et il se montra soudain curieux de voir ce qui pouvait bien rendre Bella aussi satisfaite. Il était presque arrivé à sa hauteur lorsqu’il aperçut, du coin de l’œil, la chevelure flamboyante d’Anna. Instinctivement, il tourna son attention vers elle et découvrit avec nonchalance que cet idiot de Wilkes en avait contre elle. Mais peut importe, Anna savait se défendre. Il allait se remettre à marcher en direction de Bella, indifférent à ce qui pourrait advenir de Wilkes ou d’Anna lorsque sa curiosité le pousse à tourner d’un quart de tour et à se rapprocher d’eux. Evan se trompait, Anna n’était pas en mesure de l’emporte contre cet idiot bâti comme une armoire à glace et il fut profondément déçu de le voir user de ses poings pour la mettre pratiquement chaos. Quel manque de style ! Indigne d’un sorcier. S’il ne voulait pas utiliser de sorts qu’il se serve au moins d’un objet tranchant que diable !

Les bras croisés contre son torse, il regarda, blasé, le triste spectacle qu’offrait Anna allongée sur le sol, à subir bien malgré elle les effets de l’endoloris. Elle ne hurlait pas ni ne se débattait non plus. Elle avait eu tellement l’habitude et c’est sans doute cela qui mit Evan en colère. Il était le seul, avec le jumeau de la jeune fille, à avoir le droit de s’amuser avec elle de la sorte. Penchant sa tête à droite puis à gauche, provoquant ainsi un agaçant craquement à chacun de ses mouvements, le jeune homme se glissa derrière Wilkes au moment où celui-ci jetait la jolie rousse sur son épaule comme un vulgaire sac de linge. Il apprécia une fraction de seconde la vue du regard surpris que lui jeta le mangemort en le découvrant derrière lui avant de lui lancer à son tour un puissant endoloris qui le fit s’effondrer par terre.

« Rien de personnel mais… C’est une affaire entre elle et moi maintenant ! »

Sans se soucier du sort de son comparse, Evan s’accroupit à côté d’Anna en prenant une moue faussement désolée en la voyant évanouie. Du bout de sa baguette, il souleva une lourde boucle rousse pour observer l’étendue des dégâts physiques qui ornaient son visage poupin.

« On dirait que quelqu’un a passé une mauvaise journée… »

Relevant la tête vers l’autre mangemort, Evan leva sa baguette contre son visage gémissant avant de lancer un sortilège qui la fit tournoyer jusqu’à ce que sa nuque se brise dans un craquement sinistre. Quelle déception ! Aucun d’entre eux n’était digne de fanfaronner. Des faibles et des lâches aussi inutiles que tous les autres sorciers dont ils se croyaient supérieurs. Se passant une main sur le visage, le jeune homme baissa de nouveau le regard vers Anna, toujours inconsciente.

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi idiote ! »

Avisant les corps étendus à côté d’eux, il se penchant finalement sur l’un d’eux pour se saisir d’une cape sale et à demi déchirée. Il n’allait pas s’encombrer d’elle, il y avait tellement à faire ici mais il ne pouvait pas non plus la laisser là alors que son visage était placardé sur un avis de recherche. Sans aucune tendresse, il jeta l’étoffe sur le corps étendu d’Anna, la dissimulant aux yeux des autres avant de se relever et de retourner à sa première préoccupation sans hésitation.

Martin avait enfin retrouvé Emmie, ce qui était une excellente chose. Il avait déjà un poids en moins. Mais elle était inquiète pour son amie, ce que Martin pouvait tout à fait comprendre. Heureusement, il savait parfaitement où elle se trouvait.

Ne t'en fais pas pour elle, elle va bien, elle est avec Calum ! Viens, il faut qu'on rejoigne les autres et qu'on se casse d'ici au plus vite !!! Ils veulent nous tuer !

Mais alors, un rire éclata dans le hall. Martin leva la tête, pétrifié. Il savait qui avait rit. Il l'aurait reconnue entre mille. Bellatrix Lestrange était là, juste devant lui, à faire souffrir quelqu'un. Martin, qui ne lâchait par Emmie, essaya de se frayer un passage dans la foule, espérant ainsi en découdre avec la mangemorte. Mais ce qu'il vit l'arrêta net.

Blanc comme un linge, il vit Aby se fracasser contre un mur avant de tomber lourdement.


ABY, NON !!!!!!!!!

Martin couru alors vers son amie. Il l'avait laissée seule. POURQUOI l'avait-il laissée seule !!! Martin se sentait pâlir. C'était de sa faute à lui si elle était dans cet état, et à personne d'autre. Martin n'eut par le temps d'arriver jusqu'à elle que déjà Calum était à son chevet. Un objet métallique traversait son épaule et Martin senti son coeur remonter dans sa gorge.

Je suis là, Cal ! On va s'occuper d'elle, d'accord ? Emmie et moi on va s'occuper d'elle.

Martin tourna alors son regard vers Bellatrix Lestrange que la scène semblait beaucoup amuser. Il regarda alors de nouveau son ami, posant sa main sur son épaule.

Tue-moi cette espèce de grosse salope !!!

Il se tourna alors vers Emmie et lui dit, d'une voix aussi calme que possible.

Quand tu es prête, on transplane. Si tu veux, essaye de retrouver Rayane, je ne bouge pas d'ici ! D'accord ?

Aby n'était pas en état de supporter une transplantation, pourtant ils n'auraient pas le choix. C'était ça ou la mort.

D'abord il y eut la douleur. Elle eut l'impression de se faire poignarder en pleine poitrine, puis la sensation se diffusa au reste de son corps à la vitesse d'un éclair. Abigail s'effondra sur le sol, se tordant et hurlant, terrassée par la souffrance. Elle n'avait pas vu le sort arriver, n'ayant aucune chance face à cette folle furieuse. Elle ne comprenait plus rien, elle ne sentait plus que son corps qui semblait se déchirer de l'intérieur et elle en vint à souhaiter qu'on l'achève pour que cela s'arrête. Abigail, qui avait toujours méprisé les lâches qui s'ôtaient la vie, ne pensait plus qu'à ça en cet instant : qu'on la tue, que la mort vienne mettre fin à cette torture !

La douleur disparut d'un seul coup, mais le corps d'Abigail était encore secoué de soubresauts. Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle, car elle se sentit décoller du sol et projetée violemment contre un mur, sa tête heurtant durement la pierre et finissant de la sonner complètement. Ce n'est pas la chute au sol qui la fit revenir à elle, mais le nouvel éclair de souffrance dans son épaule quand celle-ci s'empala sur un morceau de grille tordue et arrachée de son socle. Les pulsations cardiaques de la jeune femme s'emballèrent quelques secondes puis décélérèrent dangereusement. Une tâche d'un rouge écarlate s'étalait de plus en plus le long de son vêtement, et la chaleur du sang fut vite remplacée par le froid qui s'insinuait dans ses veines au rythme ralenti de sa respiration.

Tout était flou autour d'elle, elle ne discernait plus l'agitation ni le chaos, le corps disloqué comme un pantin abandonné au sol. Ses paupières étaient de plus en plus lourdes et elle se sentait partir. Allait-elle mourir ainsi ? Quel gâchis.
La sensation de doigts contre sa joue la ramenèrent un instant, et même si sa vision était troublée et que ses yeux se fermaient doucement, elle reconnut le contact de la peau de son mari. Et sa voix, comme assourdie, qui lui ordonnait de ne pas laisser la mort l'emporter.

- Je t'aime Abi. Survis...

Ses paroles résonnèrent un instant dans sa tête...puis les ténèbres l'engloutirent.

Le rire de Bellatrix raisonnait dans tout le hall du ministère de la magie. Autour d'elle, plusieurs mangemorts commencèrent à se regrouper, formant un demi-cercle autour des aurors regroupés. Bellatrix sourit encore plus lorsque Delacour dit à McLean de la tuer avec des termes peu sympathiques.

Autour d'elle, tous étaient masqués . Généralement, Bellatrix était l'une des rares à ne pas le porter. C'était entre-autre parce qu'elle ne menait pas une double vie, contrairement à beaucoup d'entre eux.

La baguette levée, son regard de folle affiché sur le visage, elle se tenait en position de duel, ses deux bottines fermement ancrées dans le sol. Vêtue d'un pantalon proche du corps, bien plus pratique pour le duel, elle semblait presque invincible, entourée des mangemorts qui formaient sa garde personnelle.

Alors, McLean ! Aies un peu d'honneur !!! Pour ta chèèèèère et tendre femme !! Debout ! DEBOUT !!!

Bellatrix attendait que son adversaire fasse feu. Car c'était l'essence même de la mangemorte. Elle faisait tout pour inspirer la colère, le mal et la haine à son ennemi. Il se retrouvait alors du côté obscur de la magie et avait forcément beaucoup plus de mal à maîtriser ses émotions et donc ses pouvoirs.

Après tout... Seul un fou qui se connait peut maîtriser la magie noire.

Qu'est-ce qui l'énervait le plus ? Le rire de la sorcière ou la façon désagréable de parler d'Abigail ? Jamais Calum n'avait haï quelqu'un avec autant d'ardeur. La colère le submergeait et il perdait le contrôle de lui-même. Crispant sa main autour de la baguette de Dolohov il se mit à lancer des sorts en cascade, mais aucun d'eux n'atteint son but. Et Bellatrix Lestrange rigolait, se moquait de lui ! Il avait beau avoir gagné l'allégeance de la baguette du Mangemort, ce n'était pas comme avec la sienne, ils ne se correspondaient pas.

Dans un périmètre de 10 mètres autour d'eux, les combats cessèrent. C'était comme si l'issue de la bataille dépendait entièrement du duel qui avait lieu entre Calum et Bellatrix. Le chef des Aurors déchu ne se faisait pas d'illusion : blessé qu'il était, et rongé par la colère, sans sa baguette, il était clairement en situation d'infériorité. Il n'attendait qu'une chose : d'être sûr qu'Abigail soit en sécurité avant de rejoindre ses amis.

Son poignet fermement agrippé par son chef, Emmie fut forcée de le suivre lorsqu’il se précipita vers le centre de leur attention. Elle était terrorisée et aurait préféré fuir dans la direction opposée plutôt que de devoir se rapprocher de celle qui produisait ces éclats de rires si terrifiant.

« Non, non, non pas là-bas… S’il te plaît ! »

Elle eut beau le supplier, la jeune sorcière n’eut d’autre choix que de le suivre jusqu’à ce que la silhouette qu’elle avait aperçue quelques secondes plus tôt voltigeant dans les airs soit violemment projetée contre un mur. L’Auror s’immobilisa l’espace d’un instant et Emmie manqua de le percuter. Son hurlement la fit sursauter et elle le regarda s’éloigner en courant, interdite, avant de finalement le rejoindre auprès de la jeune femme étendue sur le sol. Elle l’avait déjà vu quelque fois au bureau des Aurors et à la façon de Calum la berçait elle se souvint rapidement du lien qui les unissaient. Sa femme. Agenouillée à côté de Martin, Emmie jeta finalement des regards autour d’eux, à la recherche de Ray. Son chef lui avait juré qu’elle serait là mais elle ne la voyait nulle part. La panique la mortifia un peu plus et elle eut la soudaine impression de ne plus pouvoir respirer. Elle paniquait de nouveau. Autour d’eux, tout n’était que chaos et désespoir. Et puis il y avait eux… Ces silhouettes encapuchonnées qui accompagnaient Bellatrix. Leur attention était tournée vers eux. La voix de Martin s’éleva de nouveau à côté d’elle et leurs regards se croisèrent lorsqu’elle se tourna vers lui.

« Ok… »

Emmie n’était pas sûre de ce qu’elle devait faire. La dernière fois qu’elle avait pris une initiative, ça avait failli mal se terminer. Mais d’un autre côté, elle ne pourrait jamais se pardonner de n’avoir rien fait pour retrouver Rayane dans tout ça et ce serait pire si jamais il lui arrivait quelque chose.

« Je… Je vais chercher Ray… D’accord ? Et dès qu’on revient, on s’occupe d’elle ! »

Hésitante, elle finit par se relever puis se faufila parmi la foule à la recherche de son amie.