A se demander comment ils avaient pu transplaner sans se retrouver désartibulés, les deux frères passèrent la porte sans manquer de se casser la figure.
Rodolphus était, pour ainsi dire, plein comme une amphore. Ah ça, ça faisait longtemps qu'il s'en était pas payé une pareille. Quand il vit le soleil de sa vie, sa douce, le Mangemort ne pu s'empêcher de s'exclamer :

"Ah ! Ma chérie ! Ma femme ! Perle de mon coeur ! Si tu savais comme tu m'as manqué aujourd'hui ! Ta présence est pour moi ce qu'est la lune aux marées ..."

Rodolphus alla pour la prendre dans ses bras, mais la manqua de peu. En même temps, il la voyait en double, voir en triple. Il alla à la place, embrasser un des nombreux bibelots inutiles qui trônait dans leur maison, à savoir un vase de Chine. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Rodolphus va nous l'expliquer.

"Ce vase ! Il a appartenu à un sorcier célèbre ! Il paraît qu'il contient les âmes des soldats de l'armée impériale du seigneur Ming Fuh ! Mais siiiiiii tu sais ! Ah mince ..."

Le vase lui échappa et une espèce de brume âcre s'éleva des débris.

"J'ai cassé le vaaaaaaaase ! Je suis un moins que rien !"

Visiblement, le bris du vase l'attristait profondément. Il tomba aux pieds de sa femme, en pleurs.

"Je suis même pas l'homme qu'il te faut, tu n'es pas heureuse avec moi !"

Pleurant toujours, Rodolphus continuait.

"Mais je sais biiiieennn ! Tu voulais même pas te marier avec moi de toutes façons. Et tu vois même pas à quel point chuis malheureux ! Paske moi j't'aime !"

S'essuyant avec le dos de sa grosse main, il s'écarta d'elle, et se concentrant pour mettre un pied devant l'autre sans se casser la figure, se dirigea vers le sofa. Parce que oui ! Il aimait vraiment sa femme, lui au moins, quoi qu'on en dise. C'était pas vraiment son truc non plus de se montrer aimant ou de faire des grandes déclarations enflammées. Et s'il la partageait avec Lord Voldemort ce n'était pas de gaité de coeur, c'était parce que c'était le seul moyen qu'il avait de l'avoir un peu pour lui !

Plutôt mourir que de montrer qu'il avait des sentiments, même sous l'emprise de l'alcool, il fît en sorte que cela passe sur le dos de l'ivresse.

"Pfoooouh, j'ai un peu trop bu, j'ai pris cher moi ce soir ..."

Passant sa main sur son front, il vit le mal de tête poindre, l'assurance de passer la nuit dans son lit à tourner sur lui même. Enfin ... dans son lit ... Dans le canapé du salon quoi.

Il n'avait fallu que quelques minutes à Rodolphus pour s'endormir profondément. Il ne remarqua même pas que Rabastan avait rendu la moitié de ses tripes dans son vase ... ni qu'il était parti. Il ne faisait aucun doute qu'il oublierait tout ce qu'il avait dit à Bella dans quelques heures ... D'ailleurs, quand elle lui apporta une part de tarte, il ne comprit pas vraiment.

"Quoi, qu'est-ce que j'ai dit encore ?"

Parce que Bella ne faisait des tartes que pour deux raisons ! Quand elle était énervée, et quand ils avaient des invités. Bah oui quoi, fallait bien prévoir un truc au dessert, un repas sans tartes c'était pas vraiment un repas. Le seul problème c'était qu'elles étaient vraiment immondes.
Ils n'avaient pas d'invités en ce moment, donc c'était la dernière solution : elle était contrariée.

"J'ai déjà super mal à la tête. Tu veux m'tuer ou quoi ?"

Mais bon, comme il n'y échappait jamais, il prit sur lui de la manger. Au moins comme ça, après, il aurait la paix ... C'était étrange d'ailleurs, à moins que le whisky pur feu ne lui ai anesthésié la langue, la tarte avait plutôt bon goût cette fois. Il était évidemment plus probable que ce soit la première supposition que la deuxième.

"Rabastan est parti ? Il en a eu du dessert lui au moins ?"

Aussi collante à manger qu'à se la recevoir sur la figure, Rodolphus savait que maintenant il était bon pour une douche. Soupirant d'agacement, il s'attendait à recevoir une nouvelle semonce de la part de Bella qui lui reprochait d'être rentré ivre à la maison.

"T'es pas ma mère, juste ma femme."

Et il estimait que, pour cette raison, il n'avait aucun compte à lui rendre. Et justement parce que c'était elle, il n'avait pas à se justifier, de rien ! Non mais c'était qui l'bonhomme ici ? Pas faute d'avoir déjà accepté ce qui, pour beaucoup, était inacceptable. Pas comme s'il avait eu le choix non plus mais bon ! Ce qu'il tolérait lui donnait quand même le droit de s'en prendre une de temps en temps non ? QUand au fait qu'elle lui ai sauvé la face devant le maître, que croyait-elle ? qu'il l'avait pas cherchée ? Juste un peu. S'il fallait qu'il soit en danger de mort pour qu'elle prenne un peu sa défense de temps en temps hein.

"C'est dégoutant. Immonde !" Dit-il en se frottant.

"C'est des oeufs, du sucre, des fruits et du beurre. T'as réussi à en faire un truc encore plus corrosif que du pus de Bubobulb. Y a pas à dire c'est stupéfiant. Prodigieux."