soundtrack:

Un coup de tonnerre retentit dans le bureau de Tom Bennet. Martin, recouvert du sang d'Abigail, qui était toujours dans ses bras, venait de transplaner. Le silence pesant du bureau fit presque mal aux oreilles de l'auror. Mais ce qui se produit était pire que tout.

Abigail était désartibulée.

La panique au visage, Martin regardait son amie. Une large plaie partant de son épaule jusqu'à son coude lui fendait le bras. La douleur fut telle qu'elle la réveilla. Martin hurla alors.

TOM !!!!!!! TOOOOOOOOOOOOOOOOOM !!!!!!!!

Tom Bennet apparut devant Martin, l'air totalement perdu.

Le ministère... Prit par les mangemorts... Les aurors... Leurs familles... Leurs proches... Tous avec leurs têtes mises à prix.. Y a eu un... Un combat ! Terrible !!! Y a plein de morts, ils y sont encore !!! Y faut... Y faut prévenir Dumbledore !!!

Il posa alors délicatement Aby au sol avant de s'accroupir à ses côtés.

C'est Lestrange qui lui a fait ça, elle l'a tortutée... Tom, je t'en supplie... Y a plus que toi qui ne soit pas recherché... Va trouver Dumbledore !!!

La panique se lisait dans le regard de Martin. Il était incapable de dire ni de faire quoi que ce soit de plus. Éreinté et au bord de l'évanouissement, seule l'adrénaline le laissait dans cet état.

Tom était à son bureau, comme tous les jours. Un nombre incalculable de parchemins était dispersé sur son bureau et il s'affairait à en chercher un en particulier lorsqu'il entendit un crac sonore résonner dans la pièce. Il leva les yeux et tomba nez à nez avec un Martin Delacour ensanglanté avec un corps inanimé dans ses bras... Son sang se glaça lorsqu'il comprit de qui il s'agissait. Martin était si paniqué qu'il ne vit pas tout de suite l'avocat et hurla son nom. Tom se rua vers eux et prit le visage d'Abigail entre ses mains.
L'auror tenta de lui expliquer ce qu'il s'était passé mais il n'arrivait pas à faire une phrase complète. Tom comprit néanmoins l'essentiel.

« Merde ! Tu as transplané avec elle dans cet état ? Mais t'es complètement malade !!! Elle s'est désartibulé ! »

Tom hurlait sur Martin car en réalité il était terrorisé. Terrorisé par ce que venait de lui dire l'auror, terrorisé par ce qu'il avait sous les yeux mais par dessus tout terrorisé qu'Abigail ne s'en sorte pas. Il ne l'avait pas revue depuis près d'un an. C'était leur choix mutuel de ne pas avoir donné suite et il s'en était bien porté. Malgré quelques pensées tournées vers elle.
L'avocat enleva délicatement quelques mèches de cheveux du visage d'Aby, essuya le filet de sang qui coulait de sa bouche et jeta un coup d'oeil à sa blessure. Elle était un sale état, son bras était presque détaché de son corps.

« Ne bouges pas » ordonna-t-il à Martin.

Il se releva et transplana chez lui. Il gardait une fiole cachée dans son tiroir à chaussette. Elle était ce qu'il avait de plus précieux. Cette fiole lui avait été donnée par son père le lendemain de la mort de sa mère. Elle pouvait guérir n'importe quelle blessure. Il ne s'en était encore jamais servie et la gardait pour un cas d'extrême urgence, ce qui était précisément le cas. Cette fiole était petite, mais une seule goutte suffisait à soigner 80% de la blessure, selon sa gravité. Il revint à peine une minute plus tard et fit couler une goutte au milieu de l'ouverture du bras de la diplomate. L'effet n'était pas instantané mais très rapide. La guérison complète serait longue et douloureuse mais au moins sa vie n'était plus en danger.

Il releva les yeux vers Martin avec un air déterminé au visage. Il était bien décidé à comprendre ce qui était en train de se passer et agir au plus vite.

« Je vais chercher Dumbledore »

Et, sans se relever il transplana.

A nouveau la douleur, encore plus forte cette fois !
Abigail fut tirée de l'obscurité dans laquelle sa perte de conscience l'avait plongée par la sensation qu'on arrachait son bras de son épaule, celle-là même qui laissait son sang quitter son corps.
Elle cria de douleur, tandis qu'une voix masculine hurlait un prénom qu'elle était incapable de discerner. Ses yeux tentaient de s'ouvrir, mais le monde autour d'elle était flou, et les paroles de deux personnes qui l'entouraient maintenant, totalement inintelligibles !
On la posait au sol, déclenchant de nouvelles décharges de douleur, on lui prenait le visage, on criait. La diplomate ne comprenait rien à ce qui se passait, car la souffrance prenait toute la place. Finalement, elle sentit celle-ci se concentrer dans les tendons qui retenaient tant bien que mal son bras, et elle parvint enfin à prononcer quelques mots. Rien qu'un souffle. Un appel.

- Cal...

Elle rouvrit les yeux et crut distinguer le visage de Martin au-dessus d'elle. Etait-ce donc dans ses bras qu'elle reposait ? Elle avait crû s'évanouir dans ceux de son mari. Et que faisait-elle dans le bureau de Bennet ?
De la sueur perlait sur le front d'Abigail, et son souffle saccadé s’apaisa lentement. Ses paupières se firent à nouveau lourdes, et elle sombra encore une fois dans l'inconscience.

Martin fut soulagé lorsque Tom partit chercher Dumbledore. C'est comme si toute la pression du monde retombait d'un coup d'un seul. Martin tenait toujours Aby dans ses bras qui avait appelé Calum. Alors qu'elle avait été tirée d'affaire par Tom qui avait déposé sur sa blessure une potion, Martin craqua.

Il se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Aby était inconsciente dans ses bras et il la berçait doucement, son front posé sur celui de son amie. Il pleurait à ne plus pouvoir s'arrêter. Il évacuait toute sa journée, tout ce qu'il avait vécu, et il n'était même pas midi.

Il priait pour qu'elle s'en sorte. Il priait pour que Dumbledore arrive avec Tom. Il priait pour que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve. Mais, alors qu'il ne s'y attendait pas aussi tôt, un pop sonore retentit. Tom était revenu.

Dumbledore était là.

C'était une journée ordinaire qui avait commencé pour le directeur de Poudlard. Comme chaque matin, il s'était levé au chant de Fumseck et avait prit son petit déjeuner dans ses appartements. Deux toasts coupés en triangle recouverts de marmelade, des oeufs brouillés avec des saucisses et bien entendu son habituelle tasse de thé. Earl Grey, avec un nuage de lait et pas de sucre (naturellement).

Pourtant, Albus Dumbledore avait un étrange pressentiment. L'incroyable impression que quelque chose de grave allait se passer. Pour les vacances, Dumbledore n'avait rien fait de spécial. La dernière fois qu'il avait prit des vacances, il s'était retrouvé au milieu de "hippies", comme ces moldus s'appelaient entre eux et bien qu'il ai passé d'excellentes vacances sur les bords de la méditerranée, il avait mit un temps fou à s'en remettre.

Le professeur McGonagall aussi avait préféré rester à Poudlard, ils avaient donc pu organiser la rentrée pour cette nouvelle année sereinement.

Pourtant, ce matin là, son programme de la journée allait être chamboulé. Ce fut d'abord l'arrivée de la Gazette du Sorcier qui mit ses sens en éveil. Un nouveau ministre avait été nommé ? Allons bon, comment se faisait-il que lui, président-sorcier du Magenmagot, n'en ai pas été informé ? Il trouvait cette histoire très étrange et voulait la tirer au clair. C'est alors qu'une petite voix au dessus de sa tête se mit à lui parler.

Dites-donc, Dumbledore ! Vous qui êtes toujours au courant de tout, savez-vous pourquoi le ministère est complètement vide ? J'ai plusieurs tableaux un peu partout dans les bureaux et je n'y trouve personne ! Pourtant je croyais que la réouverture se faisait aujourd'hui ???

Nobby Leach, ancien ministre de la magie mais également ancien directeur de Poudlard (bien que cela fut relativement rapide...) venait de faire son apparition dans son cadre. Dumbledore leva la tête et fronça les sourcils.

Je n'en ai aucune idée, mon cher ami. Je viens de lire la Gazette qui fait mention de la nomination d'un nouveau ministre. Un homme fort déplaisant, je dois dire. C'est un membre du Magenmagot qui n'a jamais fait preuve de la moindre initiative et n'a jamais réellement prit part aux débats. Mais je dois vous avouer que trouver les bureaux vides ne me semble absolument pas normal.

C'est alors qu'on frappa à sa porte. Après avoir invité son ôte inconnu à entrer, Dumbledore remarqua avec étonnement qu'il s'agissait de Tom Bennet, un membre de l'Ordre du Phénix. Le directeur de Poudlard fit rapidement le lien avec le ministère.

Tom... Racontez-moi tout...

Dumbledore fronça les sourcils et soupira alors que Tom lui racontait ce qui se passait. Ainsi Jedusor avait nommé lui-même ce nouveau ministre... Il devait sans aucun doute le "mener à la baguette"... littéralement. Une fois que Tom eut terminé son discours, Dumbledore acquiesça. Il était trop tard pour qu'il se rende au ministère, mais d'après ce qu'il avait compris, les aurors allaient se retrouver au QG de l'ordre. Dumbledore devait tout organiser, c'était primordial. Dumbledore tendit donc la main à Tom et, d'un petit sourire au coin des lèvres, il ajouta.

Bien... Nous allons transplaner jusqu'à votre bureau... Être directeur de Poudlard offre certains avantages non négligeables...!

Ils disparurent alors jusqu'au bureau de Tom. Cette journée serait très certainement l'une des plus longues qu'il ai vécu jusqu'à présent.