Une journée de plus au royaume de l'ignorance. Rayane et Calum ne s'étaient pas adressé un seul mot depuis la nuit qu'ils avaient passé ensemble. Hormis quelques « bonjour » discrets. A vrai dire, elle faisait tout pour l'éviter. Ne sachant pas où ils en étaient tous les deux la sorcière préférait ne pas aller au conflit ou même à la discussion de peur d'entendre des choses qu'elle redoutait. Mais elle non plus ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Il lui manquait, c'était un fait. Mais peut-être que l'effusion de sentiments qu'elle avait ressenti ce soir là n'étaient que passager, peut-être qu'elle n'était pas amoureuse de lui tout compte fait. Elle essayait de s'en convaincre, ce serait tellement plus simple ! Mais malheureusement, dès qu'elle l’apercevait son cœur faisait un bond dans sa poitrine et elle n'avait envie que d'une seule chose : se blottir contre lui.
Rayane faisait de son mieux pour s'occuper et oublier cet homme qui n'en valait sûrement pas la peine et qui était sur le point de trahir la promesse qu'il lui avait faite. Alors elle travaillait sans relâche. C'était son remède, et c'était aussi bénéfique pour son addiction à la boisson. Depuis la nuit que Calum avait passé chez elle, elle n'avait pas touché un seul verre. Elle au moins respectait ses promesses.

Le courrier arriva à la même heure que d'habitude, les hiboux déboulant sur son bureau manquant de tout envoyer valser, comme d'habitude. La sorcière tria toutes les lettres, envoya les notes de services là où elles devaient aller, fit léviter le courrier de chacun des aurors jusqu'à son bureau. Puis vint le moment tant redouté d'aller apporter son courrier au chef du bureau des aurors. Elle pourrait très bien employer la même technique que pour les autres, mais c'était une habitude qu'ils avaient pris tous les deux. Même s'ils ne s'adressaient pas la parole cela leur permettait de se voir au moins une fois dans la journée. Rayane ne toqua pas non plus cette fois ci à la porte et rentra directement. Elle s'était habitué à le voir assis derrière son bureau, à lui adresser un sourire qui trahissait toute l'affection qu'elle avait pour lui et de repartir. Mais cette fois lorsqu'elle leva les yeux vers la place assise derrière le bureau, il n'y était pas. Cela arrivait parfois, qu'il soit en déplacement à l'heure du courrier, mais c'était rare. Elle jeta un rapide coup d’œil à la pièce et le découvrit à quatre pattes par terre. Visiblement il cherchait quelque chose. La situation était plutôt comique et Rayane aurait rit volontiers si leurs rapports n'étaient pas aussi froids.

« Euh... Calum ? Tu cherches quelque chose ? Tu veux que je t'aide ? », dit-elle sur un ton timide et hésitant.

Calum était assis à son bureau et réfléchissait tout en faisant rouler son alliance. Comment organiser la suite des opérations ? La petite Vance avait fichu une sacrée mouise en se présentant chez les Lestrange et elle avait mis trois personnes en danger. Le pire dans tout ça c'était que l'idée de Martin était loin d'être mauvaise ... Mais tellement agacé, il était parti se retrancher dans son bureau. La présence de Ray' était quelque-chose de passablement dur à gérer pour lui.

Il essayait de se concentrer mais il n'y arrivait pas. Donnant une pichenette sur l'anneau d'or, il voulu le faire tourner comme une toupie mais il ne réussit qu'à l'envoyer valser deux mètres plus loin. En grommelant, il se résigna à le chercher en espérant que celui-ci n'avait pas roulé sous un meuble. Il ne l'avait pas quitté depuis le jour de son mariage, le quitter lui paraissait complètement inconcevable, même s'il avait l'impression que son mariage avec Abi battait de l'aile parfois.

Il l'aperçut sous une armoire à documents et tendit le bras pour le récupérer quand soudain la porte s'ouvrit sur Ray' et alors qu'il allait refermer ses doigts dessus, il arrêta son geste ... et prit une boule de parchemin qu'il avait trouvé à côté.
Ayant conscience de la vision peu orthodoxe qu'il lui offrait, il se releva et défroissa le papier qu'il venait de ramasser.

"Oui, mais non. C'est bon, je l'ai retrouvé ... lui dit-il sans parvenir à la regarder dans les yeux.

Il lui désigna d'un signe de tête son bureau.

"Pose ça là ..." dit-il en parlant du courrier. "Je le prendrai plus tard."

Et tandis qu'elle s'exécutait, il ne put s'empêcher de la regarder. Il avait peur pour elle maintenant qu'il savait que l'endroit où elle vivait était menacé d'une attaque imminente.
Il s'en servit comme excuse pour poser sa main sur son épaule.

"Pour la bourde de ton amie ... Je ... On va faire en sorte qu'il ne vous arrive rien ... alors t'inquiète pas ..."

Il devrait retirer sa main mais il n'y arrivait pas. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de l'embrasser. En fait il était soulagée qu'elle soit dans son bureau, saine et sauve.

"Ray ... tu me manques ..."

Dès que Rayane fut dans la pièce, Calum se releva avec une boule de parchemin froissé dans les mains. Elle crut au début qu'il l'invitait cordialement a s'en aller lorsqu'il lui commanda de déposer le courrier sur son bureau. Mais elle sentit son regard dans son dos. Elle était complètement perdu quant à leur relation privée comme professionnelle. Rayane allait fuir ce climat tendu et gênant lorsque son chef s'approcha d'elle et lui posa une main sur l'épaule. C'était le premier contact physique qu'ils avaient depuis une semaine. Son cœur fit une fois de plus un bond dans sa poitrine et son estomac se noua. Calum prétextait son geste par l'événement qui les avaient réunis dans la meme pièce la veille : la bourde d'Emmy.

Sans se retourner, elle répondit d'un ton neutre :

 - - Je ne m'inquiète pas.

C'était vrai. Il en fallait beaucoup à la jeune sorcière pour qu'elle s'inquiète de sa propre sécurité. Elle préférait perdre son temps à s'en faire pour ses proches plutôt que pour elle. Calum dit quelque chose d'inattendu. Elle lui manquait... Bizarrement Rayane se mit a ressentir un soulagement intense. Il lui manquait lui aussi, mais elle avait préféré refouler ce sentiment.
Elle se retourna vers lui et plongea son regard dans le sien.

- Je te manque ? Mais... Tu ne m'a pas adressé la parole de la semaine... Je pensais que.. Enfin que tu regrettais.

Elle baissa la tête, honteuse et murmura :

- Le problème c'est que.... Tu me manques aussi. Beaucoup. Mais c'est mal, je ne veux pas.

Rayane finit par le regarde de nouveau et réduisit la distance qui les séparait.

- Le fait est que... Je ne peux pas lutter contre ce que je ressens. Être loin de toi m'est insupportable.

Elle posa une main sur sa joue, attendant une réaction.

Assis sur son bureau à côté d'elle, il regardait vers le sol offrant ainsi une vision rare du chef des Aurors qui baissait les yeux. C'était la première fois que Calum McLean avait l'impression de subir une situation et qu'est-ce qu'elle était grotesque en plus de ça ...
Elle avait raison c'était mal, il ne fallait pas le faire, même pas y songer et encore moins l'envisager parce que ...

Elle posa sa main sur sa joue et planta son regard bleu dans le sien. Tout son corps tendait vers elle et il ne voulait qu'une chose : la prendre dans ses bras, l'embrasser et se sentir vivant. Malgré les apparences, Cal n'était pas un homme impulsif et ne perdait jamais son discernement. Si quelqu'un entrait dans le bureau et les surprenait cela pouvait être lourd de conséquences. Alors doucement, il retira la main de la jeune fille et jeta un coup d'oeil entendu vers la porte, mais embrassa ses doigts avant de la lâcher.

Il retourna à nouveau le regard, vers le mur cette fois, tandis qu'elle restait non loin de lui, sa présence était intolérable. Il se mit à tapoter nerveusement le bord du bureau. Des ce soir, il devrait veiller sur l'endroit où elle vivait c'est à dire, y passer une bonne partie de la nuit. Son calvaire était loin d'être terminé.

Il poussa un soupir de soumission, scella sa porte d'un coup de baguette puis attira la jeune fille à lui pour prendre doucement ses lèvres ...
Et là, il se sentit revivre, il retrouvait ce qu'il cherchait lorsqu'il embrassait Aby et le réaliser était une chose horrible.

Son attitude n'était pas celle d'un homme fou de désir, prêt uniquement à assouvir un besoin charnel. Il avait cette tendresse dont elle était la seule à pouvoir bénéficier.

"Il semblerait que je ne serai jamais très loin, maintenant ..."

Et il embrassa à nouveau ses lèvres avant de la prendre dans ses bras. Il atteignait un sentiment de plénitude tel que ce serait presque un soulagement si quelqu'un entrait maintenant dans son bureau. Évidemment, il ne se doutait pas qu'il était épié nuit et jour, depuis quelques temps, par un Mangemort que personne pas même lui ne soupçonnait et qui attendait son heure avant de se révéler.

Calum verrouilla la porte de son bureau d'un coup de baguette et embrassa Rayane, comme ça sans prévenir. Au debut elle se laissa faire, sans vraiment réaliser ce qui était en train de se dérouler, puis elle lui rendit son baiser en entourant son visage de ses mains. Ce baiser était tendre et aimant. Dans les bras de Cal, la jeune sorcière avait le sentiment d'être réellement importante, de compter pour quelqu'un.
Dès que leurs lèvres se touchèrent, Rayane se sentit vivante. Cette semaine loin de lui avait été éprouvante et difficile, mais maintenant qu'elle l'avait retrouvé tout allait pour le mieux. Calum la prit dans ses bras et elle le serra fort, enfouissant sa tête dans son cou.

Pour simple réponse elle déposa un baiser dans son cou en le serrant contre elle de plus belle. Ils passèrent quelques minutes comme ça, en silence, appréciant simplement la compagnie de l'autre. Ces moments là étaient et seraient si rares que chaque secondes avec lui était un cadeau. Rayane se recula finalement pour placer son visage à la hauteur de celui de son amant. Elle plaça une main sur sa joue et la caressa de son pouce, les yeux plongés dans les siens.

- Comment on va faire, Calum...

C'était plus une réflexion à haute voix qu'une question pour lui. La sorcière ne savait tellement pas comment réagir face à cette relation. Il était marié, plus vieux de dix ans et en plus c'était son patron ! C'était tellement compliqué ! Mais le plus compliqué dans tout ça c'est que Rayane semblait percevoir de l'amour dans les yeux de Calum lorsqu'il la regardait. Pour lui non plus ce n'était pas simplement une aventure, une simple relation basée sur le sexe. C'était bien plus, les sentiments s'en mêlaient. Et ça, c'était le summum de la complexité.

- Tu sais que ce n'est pas bien... Tu le sais aussi bien que moi. On ne devrait pas, non non non.

Elle plaça son front contre le sien en soupirant. Ils étaient dans une impasse. Un gros cul de sac. Ils dallaient qu'ils aient une discussion, il fallait qu'ils discutent de leur avenir, ensemble ou séparé. Elle leva les yeux vers lui mais ne put se résoudre à briser un tel moment de complicité et de douceur. Alors, plutôt que d'affronter la réalité, Rayane plongea sur lui et prit ses lèvres d'une manière désireuse, envieuse d'oublier tout le reste.

Calum enveloppa Rayane de ses bras et caressa l'arrière de sa tête tout en fourrant son nez dans ses cheveux, respirant son odeur, comme pour s'imprégner d'elle. Travailler à côté d'elle était un supplice : il était obligé de la voir, d'être désagréable avec elle ou de l'ignorer, de peur que tout ce qu'il ressentait pour elle ne se voit.

"Je ne sais pas." Lui répondit-il.

Réellement perdu, il ne se serait jamais cru capable de s'éprendre ainsi d'une autre femme que de la sienne et ne s'imaginait pas un seul instant quitter Abigail : Il avait prêté serment, c'était pour la vie, à aucun moment cela ne pouvait être remis en cause.
Pourtant son attachement à Rayane était indéniable et alors qu'elle était toujours dans ses bras, il regardait la porte fermée qui les séparait du monde extérieur.

- Tu sais que ce n'est pas bien... Tu le sais aussi bien que moi. On ne devrait pas, non non non.

"Je sais ... tais-toi." la supplia t-il.

Il n'avait nullement besoin qu'on lui rappelle comme sa trahison était grave, elle l'empêchait assez de dormir comme ça, ruinait le peu de soirées qu'il passait avec Abi, rendait le fait de la regarder dans les yeux insupportable. Le chef des Aurors encadra son visage de ses mains et caressa sa joue avec son pouce avant d'embrasser ses lèvres. Encore une fois il aurait voulu qu'elle soit sienne ...

Il garda un moment son front contre le sien avant de s'en détacher, embrassa ses mains et finit par les lâcher avant de détourner son regard d'elle. Enfonçant ses mains dans ses poches, il regarda distraitement son courrier qu'il ouvrirait une fois qu'il serait parti.

Il commença à parler mais sa voix était mal-assurée.

"Qu'est-ce que tu veux ... toi ?"

Rayane baissa la tête lorsque Calum lui demanda de se taire. Oui c'est vrai que c'était dur de revenir à la réalité comme ça et de parler de choses qui fâchent. Mais il fallait bien que quelqu'un se dévoue ! Il était marié, enfin ! Il fallait à tout prix qu'elle se ressaisisse. C'était mal mal mal, très très mal. Et le pire c'est qu'elle en avait conscience, mais un simple regard dans sa direction lui faisait perdre tous ses moyens. Alors quand il l'embrassa de nouveau elle ne put se résigner à le repousser. Au lieu de ça elle encouragea ce baiser, et passa sa main dans ses cheveux.

Cette fois ce fut lui qui mit un terme à leur étreinte. Il se recula et mit les mains dans ses poches, ce que Rayane prit comme une grande distance qu'il mettait entre eux. Elle fit quelques pas en arrière et alla s'appuyer contre le mur, en face de Calum.

- Je n'en sais rien, dit elle plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu. Tu es marié, tu es mon patron. C'est beaucoup trop compliqué.

Elle regardait par terre, ayant peur de croiser le regard de l'homme qu'elle aimait. Elle se doutait que ces révélations - qui n'en étaient pas mais qu'elle évoquait pour la première fois en sa présence - allaient avoir l'effet d'une bombe.

- Mais... Je n'y arrive pas Calum.

La sorcière enfoui sa tête dans ses mains, trop honteuse d'avouer ce qu'elle était sur le point de lui dire.

- Dès que je te vois, dès que j'entend ta voix ou que je sens ton odeur j'ai envie d'être auprès de toi. J'ai envie de t'embrasser a chaque secondes, j'ai envie de t'avoir à mes côtés du matin où je me lève jusqu'au soir où je me couche. Tu ne sais pas ce que c'est....

Elle releva ses yeux larmoyants vers lui et dit d'une voix tremblante :

- Tu ne sais pas ce que c'est de ne pouvoir être auprès de la personne que tu aimes. Parce que oui, Calum McLean, je t'aime.

Elle n'avait pas voulu lui avouer ses sentiments, elle ne voulait pas qu'il voit sa faiblesse. Mais maintenant c'était trop tard, c'était sortit tout seul, sans préméditations. Alors, plutôt que de s'enfuir elle continua.

- A mon grand malheur. Je n'ai pas envie d'être amoureuse de toi, je n'ai pas envie d'avoir la nausée dès que je t'imagine dans ses bras a elle. Tu crois que c'est facile pour moi ?

Rayane n'avait pas envie de pleurer, de pleurnicher comme une enfant a qui on refuse son jouet. Mais son émotion était si forte que des larmes se mirent à couler sur ses joues, sans pour autant que sa voix ne change. C'était des larmes de colère mêlées à celles de la tristesse. Tout n'était que brouillon dans sa tête et dans son cœur.

- Alors oui, c'est un fait, j'ai des sentiments pour toi. Mais s'il te plait, Cal, si tu ne les partages pas, laisses moi en paix. Laisses moi refaire ma vie, changes moi de service, ne viens plus chez moi. Oublie moi, je t'en prie.

Stoïque, le chef des Aurors faisait dos à la femme qu'il aimait pendant que celle-ci faisait l'étal de ses sentiments. Heureusement qu'il ne m'a regardait pas. Heureusement qu'il ne lui montrait que son dos. Il se tordit les doigts, il lui manquait son alliance. Il ne pouvait pas s'empêcher de le remarquer et pourtant la porter en cet instant ne lui avait jamais semblé aussi absurde.

Il remit les mains dans ses poches avec le sentiment de se trouver dans une impasse. Lui répondre positivement et trahir Abigail ? Ne rien lui promettre d'autre qu'une relation qu'elle ne pourrait pas supporter ? La laisser croire qu'il ne l'aimait pas et qu'il voulait juste coucher avec elle ? Il ne valait pas mieux que Lupin.
Serrant les dents, ses poings dans ses poches, en colère contre lui même, Calum ne pouvait se résoudre à se retourner pour la regarder dans yeux.
Il ne pouvait plus les regarder dans les yeux, toutes les deux, sans ressentir le poids de sa trahison.

Finalement il se mit à parler et tourna vers elle un regard douloureux en se maudissant d'être le responsable de ses larmes.

"Je ne te le dirai pas. Je ne te dirai rien. Tu souhaites changer de service ? Retrouver ton ancienne place ? Très bien, je peux arranger ça. Y a des larbins dans tous les département." dit-il avec son tact habituel.

Sans lâcher son regard, il continua :

"Je le souhaite. Je souhaite qu'un jour tu refasses ta vie, que tu rencontres un homme qui te rendra heureuse, avec qui ça sera simple. Avec qui tu pourras te marier parce qu'il ne le sera pas déjà et qui ne s'enfuirait pas. Si ça peut te permettre d'aller mieux je souhaite que tu m'oublies. En ce qui me concerne ... c'est peine perdue.

Et il devrait vivre avec, c'était la punition qu'il s'infligeait. Ray quand à elle méritait d'être aimée, mais pas par quelqu'un comme lui.
Il s'approcha d'elle et même si à aucun moment il ne lui dit qu'il l'aimait, le baiser d'adieu qu'il lui offrait était chargé d'amour, de tendresse. De t'as de choses dont il ne s'estimait pas digne.

Rayane s'était attendue à tout comme réaction, mais pas à celle là. Pas à un rejet pareil, pas à des insultes. Elle resta bouche bée devant tant de.... par son absence de réaction en fait. Il n'avait pas haussé un sourcil, il n'avait pas l'air surpris d'entendre ces mots dans la bouche de son employée, ni même énervé ou touché de quelque manière que ce soit.
Rayane, en revanche, était profondément touchée. Il l'avait blessée, alors qu'il s'était juré de ne jamais le faire, de toujours la protéger. Et en plus de cela il l'avait ouvertement traitée de « larbin », cet homme n'avait vraiment pas de finesse.

Calum s'approcha néanmoins d'elle et l'embrassa tendrement, déversant tout son amour dans ce baiser. Ce qui finit de perdre complètement la jeune sorcière. Elle ne lui rendit pas son baiser, se contentant d'attendre qu'il ait finit. Elle était raide comme un piquet, malgré l'effet que lui faisait les lèvres de Cal contre les siennes. Ce baiser la rendait encore plus triste, il sonnait comme un baiser d'adieu. Une contradiction de plus dans son comportement.
Une fois qu'il se fût détaché d'elle, Rayane ouvrit enfin la bouche.

« Bien sur que tu ne diras rien... Tu me laisse prendre la décision, tu es incapable de faire quoi que ce soit qui puisse être définitif. »

En disant ça elle avait baissé les yeux, mais là, son regard se pointa dans celui de son supérieur qui ne l'était plus en cet instant. Il était simplement un autre homme qui se jouait d'elle.

« Je ne sais pas pourquoi j'ai cru que tu étais différent... Au final tu n'es qu'un homme parmi tant d'autres. Incapable de prendre une décision et qui se cache derrière des « je ne veux que ton bonheur ». Sauf que Calum, tu ne t'en tireras pas à si bon compte. Je ne ferais rien, je ne changerais pas de service. Je resterais ici à te livrer ton courrier, comme les larbins le font si bien, il me semble que tu l'a remarqué. »

Elle ne pleurerait pas, en ce moment elle était plus énervée que triste. A chaque mot, elle faisait un pas vers lui. A la fin de sa phrase elle était très proche de lui. Elle empoigna le menton de Calum fermement entre son pouce et son index et tira dessus pour qu'il ait ses yeux à la hauteur de ceux de Rayane. Elle approcha doucement son visage, mais au moment où leurs lèvres allaient se toucher, elle lui décocha une violente baffe. Sa main s’aplatit sur sa joue en un claquement sonore. Elle se recula, puis avec un haussement de sourcil et sur ton emplie de dédain elle lui dit :

« Tu t'attendais à quoi ? Ca c'est pour t'être joué de moi alors que j'étais au fond du gouffre. Tu devrais avoir honte d'avoir profité de ma faiblesse ainsi. Quel personne es tu pour faire ça... »

Et sur ces dernières paroles qu'elle dit dans un soupir haineux, elle tourna les talons. Sans un regard pour Calum, Rayane claqua la porte du bureau sans se retourner.

Calum avait assez de flegme pour ne rien laisser paraître devant Ray' mais le baiser d'adieu avait été celui de trop, déclenchant la colère de a jeune femme contre lui. Il était presque soulagé qu'elle le haïsse de la sorte, même qu'elle aie du ressentiment, parce que ça voulait dire que leur courte histoire avait compté pour elle autant qu'elle avait compté pour lui. Quant à la gifle, il ne l'avait pas volée non plus mais ce n'était pas pour ça qu'il s'y était attendue. Il avait mal à l'égo plus qu'à la joue, mais ce qui fût encore plus insupportable, c'était de voir qu'elle pensait qu'il s'était joué d'elle.

Il s'accrocha au bureau mais la tentation fût grande de la retenir et de lui expliquer que ce n'était pas vrai et qu'il l'aimait ... Mais il y avait du monde dehors. Après son départ, il ferma la porte et marcha sans le vouloir sur son alliance. Décidément ... En soupirant il la ramassa et la repassa à son doigt. Il aurait du se sentir mieux de la retrouver, mais ce n'était pas vraiment le cas. Par contre, il était clair que c'était mieux comme ça. Si Ray' pensait qu'il était le dernier des fumiers ce n'était pas plus mal.

Il avait fait une grave erreur en couchant avec elle et en s'éprenant d'elle, comme si on pouvait contrôler ça ! Il se promit qu'il ne s'égarerait plus jamais.