C’était une belle journée qui s’annonçait pour un mois de mars. Le soleil brillait par la fenêtre entrouverte de la chambre d’Emmie, laissant monter les clameurs de la vie Londonienne jusqu’à ses oreilles. La jeune femme aurait sans doute été de bonne humeur si son esprit n’était aussi préoccupé. D’abord sa voisine et amie Ray qui lui avait caché sa dépression et puis cette maudite lettre de menace tombée de nulle part. Elle n’avait encore rien dit à personne, complètement perdue d’être destinataire d’un tel courrier. En attendant de trouver quoi faire, Emmie avait rangé la lettre dans son sac à main et continué son petit train-train quotidien.

Emmitouflée dans sa grosse écharpe de laine, Emmie transplana dans le hall du ministère, se noyant dans la foule des employés en route pour leur poste. Elle n’aimait pas la foule, encore moins depuis la nuit à Godric’s Hollow où le chaos avait régné. C’est d’ailleurs suite à cet incident qu’elle avait atterri ici. Un auror grincheux était venu la voir pour lui proposer un job au bureau des aurors. Elle n’était pas vraiment un auror, ni même une apprentie d’ailleurs, mais elle y songeait de plus en plus.

Les grilles de l’ascenseur s’ouvrirent dans un grincement désagréable à l’étage du département de la justice. Saluant poliment le reste des sorciers qui ne sortaient pas de la cabine, Emmie se laissa emporter par le mouvement de foule à ce niveau. En passant devant le bureau de Ray, elle lui sourit timidement. La petite blonde s’en voulait encore de ne pas s’être aperçue plus tôt de la détresse de son amie. Elle avait la sensation de l’avoir laissé tomber et elle se sentait mal à l’aise à chaque fois qu’elle la croisait. Comme si elle ne méritait pas d’allait lui parler.

Emmie continua donc son chemin dans le couloir, saluant poliment les autres employés de l’étage qu’elle n’avait encore vu. Elle croisa même le petit nouveau insupportable qui lui prenait souvent la tête. Comme s’il était un expert en loup garou. Quel idiot !

Elle arriva enfin devant le bureau de son supérieur, Martin Delacour. Sa porte était entrouverte, ce qui ne la surprit pas tellement. Emmie trouvait Martin beaucoup trop gentil. Au départ, elle ne s’en souciait pas vraiment mais à force, elle avait fini par trouver ça extrêmement agaçant. Il disait oui à tout et à tout le monde. Enfin surtout à elle vu qu’ils travaillaient ensemble. Et bizarrement ce qui agaçait notre blondie encore plus que l’attitude soumise de Martin, c’était que d’autres qu’elle, se servent de lui en sachant pertinemment qu’il ne dirait pas non.

« Bonjour patron… »

Le ton de sa voix tomba soudain en apercevant Martin après avoir poussé la porte. Assis à son bureau, en face d’elle, elle découvrit son supérieur effroyablement pâle, le regard perdu dans le flou. L’inquiétude la gagna, parce que oui, elle s’inquiétait toujours pour lui, et elle se précipita vers lui sans prendre le temps de refermer la porte derrière elle.

« Monsieur… Tout va bien ? »

Le regard perdu dans le vague le plus certain, Martin était aussi pâle qu'un fantôme resté trop longtemps dans le noir.

Il faut dire que sa journée avait plutôt mal commencé. Alors qu'elle s'annonçait pourtant si bien... Comme tous les matins, il s'était levé dès qu'il avait ouvert les yeux et avait commencé par s'étirer. Comme tous les matins, il avait ensuite prit son journal déposé par un hibou devant sa fenêtre. Comme tous les matins encore, il avait prit son petit déjeuner à la française, parce qu'il ne supportait pas de manger salé de si bonne heure, et avait été remplir la gamelle de son dalmatien qui lui avait sauté dessus d'un air joyeux, et s'était rendu près de la cage de ses trois bourssouflets (allez, juste pour vous faire plaisir...) et il s'avérait... Qu'ils n'étaient que deux. Il l'avait cherché partout, avait retourné la cage, avait même regardé sous les meubles. Il l'avait appelé... Rien à faire. Impossible de mettre la main dessus.

C'est alors qu'il vit, frappant au carreau de sa cuisine, un hibou grand duc, une lettre à la main. Il n'y avait pas de destinataire, simplement son nom écrit dessus. La lettre de menace était courte mais concise.

"On a ton boursoufflet. Abandonne toute recherche en ce qui concerne le seigneur des ténèbres ou les mangemorts, ou nous l'exécuterons."

Prit d'une peur panique, Martin emporta avec lui la cage des deux malheureux restants, son chien, et fila au ministère.

Lorsqu'Emmie arriva dans son bureau, la cage était posée dans un coin sur une étagère, alors que le dalmatien, allongé sagement à ses pieds, regardait son maître d'un air inquiet. Il était en train de chercher toutes les manières dont il pourrait récupérer la malheureuse créature qui n'avait rien demandé à personne lorsqu'Emmie le fit sortir de son état semi-comateux.

Hein...? Je... Emmie, c'est horrible, j'ai reçu une lettre de menace... UNE LETTRE DE MENACE !! MOI !!! C'est une catastrophe.

C’était bien la première fois qu’Emmie surprenait son patron dans un tel état de détresse. Habituellement, il l’accueillait toujours avec l’un de ses airs bienheureux qui l’agaçait les mauvais jours. Non, là, on pouvait lire la panique sur son visage et c’était très inquiétant. Elle maudit le reste du personnel de ne pas s’en être aperçu avant qu’elle n’arrive. Tous des sans cœurs !

Sans prendre le temps d’enlever son manteau, Emmie s’était précipitée vers Martin, sursautant légèrement en apercevant le dalmatien sortir de sous le bureau pour aller à sa rencontre. Cette fois c’est sûr, l’heure était grave s’il avait besoin d’emmener sa ménagerie au travail. Accueillant l’animal calmement, elle alla se poster à côté de son maître.

La réponse de son patron à son interrogation la perturba au point qu’elle ne trouva rien à dire tout de suite. Elle était surprise qu’effectivement cet homme puisse être menacé, lui qui ne faisait jamais rien qui puisse contrarier quelqu’un.

« Vous êtes sûr ? Qu’est-ce qu’elle dit cette lettre ? Si ça se trouve, c’est juste une mauvaise blague… Une très mauvaise je vous l’accorde mais peut-être que ce n’est pas la peine de se mettre dans un tel état… »

Appuyée contre le bureau, Emmie caressait tranquillement la joue du dalmatien qui était venu s’asseoir à côté d’elle et s’appuyait contre sa jambe. Une lettre de menace… Contre Martin Delacour… Si ce n’était pas une blague, les serviteurs du lord noir étaient beaucoup plus cruels qu’elle ne le pensait pour torturer une personne comme son patron.

Portant soudain sa main devant son nez, Emmie sentit des larmes lui monter aux yeux. Elle avait la gorge qui la démangeait, et ça, plus les yeux qui piquaient, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose. Son regard se posa sur l’étagère où se trouvait une cage vide. Evidemment… Emmie était allergique aux poils de boursoufflet… Elle s’éloigna précipitamment du bureau, se ruant sur la seule fenêtre de la pièce pour l’ouvrir. De l’air, il lui fallait de l’air.

« Patron ? Pourquoi vous avez cette cage vide ici ? »

La tête à moitié dans la rue, Emmie tendait son doigt dans la direction de l’objet menaçant sa santé.

Martin fronça légèrement les sourcils en voyant l'attitude d'Emmie. Regardant la cage ave. Étonnement, il prit soudain un air désolé lorsqu'il comprit le problème.

Ça ?! Oh ce sont mes boursouflets ! Les deux petits sont cachés, on ne les voit pas. Mais le plus gros est... Vous êtes allergique, c'est ça ?! Je sui...désolé, non, vraiment, je... Attendez, on va régler le problème.

Sortant sa baguette de sa poche, il fit apparaître autour de la cage une sorte de dôme qui coupait totalement les deux créatures de l'atmosphère de la pièce, sans pour autant les priver d'air. Un petit sourire aux lèvres, il dit, tout en se confondant encore en excuses.

Voilà. Vous ne devriez plus être gênée... Je suis vraiment sincèrement désolé... je ne savais pas que... Si j'avais su... je...

Mais Martin n'avait plus la force de se confondre en excuses comme il le faisait habituellement. Il se laissa tomber dans son fauteuil mollement, tout en se passant la main sur le visage. Il releva ses grands yeux bleus vers la jeune femme. Il transpirait la détresse et, d'une voix un peu tremblante, il expliqua à la jeune femme la raison de son malheur.

J'en avais trois... l'un d'eux, le plus vieux, a disparu... et j'aireçu une lettre menaçant de le tuer si je restais auror, en quelque sorte... J'aurai mieux fait de rester en France et fabriquer des chaudrons comme mon père et mon frère...

Emmie le regarda isoler la cage à l’aide d’un sortilège très efficace. Deux minutes plus tard, elle sentait déjà les démangeaisons disparaître au creux de sa gorge. Elle était en train de refermer la fenêtre lorsque l’auror se confondit en excuses.

« Ne vous excusez pas pour ça, vous l’avez dit vous-même, vous ne saviez pas… »

Martin était vraiment un personnage à part. La jeune femme ne connaissait personne d’autre capable de s’excuser pour quelque chose dont il n’était pas responsable, hormis peut-être Remus Lupin. Son chef avait le don de l’agacer en se montrant aussi docile et gentil. Non pas qu’elle aurait préféré qu’il soit irascible et sadique, mais un peu plus de caractère ne l’aurait pas dérangé. Elle avait toujours la sensation d’être une marâtre autoritaire lorsqu’elle avait à faire à lui. Et le service des aurors commençait à s’en rendre compte d’ailleurs.

Sa crise allergique étant passée, la jeune femme retourna se planter devant son patron, qui venait de s’affaler dans son fauteuil de bureau. Elle l’écouta attentivement lui expliquer ce que contenait la lettre qu’il avait reçu, ne se permettant aucun commentaire sur le ridicule de la menace qu’on lui avait faite. Emmie n’avait jamais eu d’animaux de compagnie et supportait la présence du dalmatien de son patron lorsqu’il l’emmenait avec lui uniquement parce qu’il était de nature facile. Mais de là à comprendre qu’on puisse se mettre dans un tel état pour une boule de poil dénuée de parole et de bon sens.

Discrètement, Emmie leva les yeux au plafond, se retenant de ne pas soupirer d’exaspération. Elle ne voulait pas qu’il s’apitoie un peu plus sur lui-même mais il fallait reconnaitre que la situation était légèrement ridicule. Mais, la jolie blonde prit sur elle de faire la moindre réflexion et s’approcha de lui, posant une main qui se voulait rassurante sur l’épaule de son supérieur.

« Ne dites pas ça monsieur ! Vous n’allez quand même pas leur donner raison ! Aller… Reprenez-vous un peu ! »

Elle finit par s’éloigner de lui pour prendre la lettre de menace afin de l’examiner. Portant toujours son sac à l’épaule, elle finit par sortir celle qu’elle avait reçu de son côté.

« La même écriture… Et pas d’expéditeur non plus… Quelle ironie ! »

Une lettre dans chaque main, Emmie était penchée au-dessus du bureau perdue dans ses réflexions. Elle avait le dos à Martin, parlant à haute voix plus pour elle-même que pour partager ce qu’elle venait de constater.

Martin avait beau s’apitoyer sur son sort, il n'en oubliait tout de même pas qu'il était auror. C'est vrai, quoi, alors... Il s'appuya sur les bras de son fauteuil et se mit debout, marchant jusqu'à Emmeline. Passant sa tête au dessus de son épaule, il regarda la lettre qu'avait reçu Emmie. Fronçant les sourcils, il dit, d'un ai étonné.

Mais... Vous aussi vous en avez eu une ?! D'autres ont été menacé ?

Il commença à faire les cent pas dans son bureau, réfléchissant. Il fallait trouver "qui" avait bien pu envoyer ces lettres anonymes. Non pas quel organisme, mais qui "précisément".

Il exposa son idée à Emmeline, d'un air sérieux qu'il était rare de voir sur son visage.

Bon. Il faut qu'on trouve qui l'a écrit. Essayez de trouver toutes les personnes qui sont fichées parmi les "mages noirs" ou toute autre organisation qui pourrait réunir des plus totalitaires. Particulièrement sur les personnes fichées "mangemorts". Et tournez vous aussi vers toutes les personnes qui pourraient être des partisants. Et il faudra chercher tous les documents écrits qui sont signés des mains des éventuels suspects. Ca va être un travail long et fastidieux, il va sûrement falloir qu'on reste ici cette nuit.

Il leva la tête vers Emmeline d'un air un peu désolé, mais il était très déterminé. Martin avait beau être connu pour être un gentil garçon, il n'en restait pas moins une personne très intelligente et douée pour la magie. Ce n'était pas pour rien qu'il était devenu auror, et ça, les gens avaient tendance à l'oublier.

Je suis désolé, Emmeline, mais il va falloir oublier tous vos projets pour la soirée. Nous n'avons pas de mission à l'extérieur aujourd'hui. Je sais que nous aurions du nous intéresser à votre affaire, mais la situation actuelle nous oblige parfois à nous occuper de missions de dernière minute en priorité. Et si vous pouviez ramener du café...? Ou non... Je vous dois bien ça !

Sa baguette à la main, il pointa sa baguette sur une vieille cafetière qui avait visiblement beaucoup trop servi...

Emmie sursauta en entendant la voix de son patron aussi proche de son oreille. Perdue dans ses réflexions, elle ne s’était pas rendu compte qu’il avait quitté son siège pour la rejoindre. Lorsqu’il s’étonna qu’elle soit elle aussi victime d’une lettre de menace, elle se contenta d’hocher la tête pour valider cet état de fait, prenant soin de plaquer le morceau de parchemin contre elle afin qu’il ne puisse pas lire ce qui y était écrit. Elle n’en avait parlé à personne dans son entourage proche et ne souhaitait pas non plus s’étendre là-dessus avec son patron. Heureusement pour elle, l’auror ne semblait pas vouloir se montrer trop curieux. Non pas qu’elle ne lui faisait pas confiance mais, elle avait toujours pris l’habitude de régler ses problèmes par elle-même, sans jamais demander d’aide. Elle n’était même pas sûre de savoir faire.

Gardant un œil sur le sorcier qui faisait les cent pas devant elle, la jolie blonde prit le temps de ranger son bien en sécurité dans son sac. Elle venait de terminer de s’affairer lorsqu’il se tourna vers elle pour lui exposer la marche à suivre. Voyant qu’ils n’étaient pas près de repartir, Emmie prit enfin le temps d’ôter son manteau, qu’elle jeta négligemment dans un coin de la pièce tout en hochant la tête pour signifier à son patron qu’elle suivait son raisonnement. Elle ne disait pas un mot, se contentant de prendre des notes avec assiduité sur ce qu’elle serait amenée à chercher. Pour une fois qu’elle recevait des ordres concrets de sa part, elle en était ravie. Lorsqu’elle entendit ses excuses, elle daigna enfin lever le nez de ses notes pour croiser son regard, l’air exaspérée.

« Emmie ! S’il vous plaît patron, pour la quinzième fois, appelez-moi Emmie… Il n’y a que mon arrière-grand-mère qui m’appelle encore Emmeline… » lui demanda-t-elle blasée. « Et ne vous en faites pas pour moi, on est en milieu de semaine… Je n’ai donc pas de projet pour la soirée ! Sinon vous vous plaindriez que j’arrive en retard demain matin ! »

Il avait beau être devenu soudainement très sérieux, Emmie l’avait déjà vu prendre ses responsabilités d’Auror, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle n’avait plus fait d’histoire quant au choix de son mentor au département. Le voyant brandir sa baguette sur la cafetière du bureau, Emmie leva la main pour stopper son geste avant qu’il n’ait le temps de lancer son sortilège.

« Oh non, ne vous donnez pas cette peine ! Je ne bois pas de café ! Trop amer pour moi… »

Que voulez-vous, Emmie était une jeune femme pénible ! Reprenant la lettre de menace qu’avait reçue son patron entre ses mains, la jolie blonde réfléchit un instant à ce qu’il venait de lui demander. Comparer l’écriture du parchemin avec d’autres exemplaires qu’ils avaient fiché au ministère était loin d’être une mauvaise idée mais c’était aussi chercher une aiguille dans une botte de foin.

« Dites… Avant de remplir votre bureau des fichiers sur les éventuels mangemorts connus… On pourrait commencer à faire une liste des personnes susceptibles de nous en vouloir… Peut-être que nous avons des ennemis en commun… Même si… j’ai un peu de mal à concevoir qu’on puisse avoir des ennemis ! »

Depuis Godric’s Hollow, Emmie avait pris conscience du danger qui régnait tout autour d’eux mais de là à ce qu’elle attire l’attention sur sa propre personne. Martin avait probablement raison, il ne devait s’agir de quelqu’un qui leur en veuille en particulier mais plus pour effrayer le département des aurors.

« Mais au fait… Comment ont-ils fait pour entrer chez vous et… kidnapper votre… boursoufflet ? Il n’y avait pas de traces d’effraction ? Vous avez demandé à une équipe de regarder s’il n’avait rien laissé sur place pouvant les incriminer ? »

Martin haussa les épaules et, un petit sourire au coin des lèvres, il se fit tout de même couler un café. Montrant une boite à côté de la cafetière, il dit, d'un air un peu détaché.

D'accord... D'accord ! Il y a du thé ici aussi si vous préférez, EMMIE. Parfait alors, si vous êtes tout à fait opérationnelle, on commence.

Prenant sa tasse qui était prête, il but une gorgée du café brûlant et fit une petite grimace avant de poser sa tasse à côté de lui. Reprenant la lettre des mains d'Emmie et lui lançant au passage un petit regard réprobateur de lui avoir prit le bout de papier, il regarda de nouveau la lettre, les sourcils froncés. Emmie, comme quasiment tout le monde, d'ailleurs, avait de tels préjugés sur Martin que s'en était affolant.

Détrompez-vous, j'ai beaucoup plus d'ennemis que vous ne pouvez l'imaginer ! J'ai déjà envoyé quatre mages noirs à l'ombre d'Azkaban... Et ces derniers temps, j'ai été chargé des perquisitions chez les susceptibles partisans de Vous-Savez-Qui.

Prenant une plume qui trainait sur son bureau, il le trempa dans l'encre et commença à noter une liste, sur un parchemin.

Il y a les Malefoy... Un jeune couple fraîchement marié... La femme est enceinte, mais on sait qu'elle fait partie de la famille Black qui n'a pas forcément les mains blanches... Ha ! Haha ! Les Black n'ont pas les mains blanches ! Les B... Ahem, bref... Ah et il y a eu les Lestranges, on a eu des dénonciations pour Bellatrix Lestrange qui aurait été à priori vue lors de la bataille de Godric's Hollow, plusieurs témoins prétendent qu'elle se serait battue contre Remus Lupin, mais les témoignages se sont révérés contradictoires et la perquisition à son domicile n'a rien donné. Cette baraque fiche la frousse, mais rien n'était considéré comme l'impliquant directement pour cette organisation... Ni elle ni son mari. Mais j'ai tout de même gardé un oeil sur eux... Oui, ce seraient sûrement les personnes les plus susceptibles de m'en vouloir...

Martin réfléchissait encore, essayant de se souvenir de ces dernières semaines.

Il y en a sûrement d'autres, mais qui...? Là comme ça, je n'arrive pas à mettre la main dessus. Et vous, vous verriez quelqu'un qui pourrait vous en vouloir personnellement?

La gentillesse et la dévotion de son patron faisait souvent oublier à Emmie qu’il était aussi auror, et qu’en tant que tel, il avait une certaine notoriété mais surtout un certain bagage vis-à-vis de personnes dangereuses. Elle se mordit la langue lorsqu’il lui rappela qu’il avait œuvré à mettre plusieurs mangemorts à Azkaban. Il avait raison, il avait sans doute pas mal de monde qui pouvait lui en vouloir au point de lui nuire sur le plan personnel.

Il lui avait repris son bien, réfléchissant à haute voix sur ceux qui aurait pu être les auteurs des lettres qu’ils avaient reçues tous les deux. De son côté, Emmie restait silencieuse, écoutant attentivement ce qu’il était en train de lui dire. Elle ne releva même lorsqu’il fit un jeu de mots ridicule sur le nom d’une famille qu’il soupçonnait, trop concentrée sur la gravité de la situation. La jeune femme ne connaissait pas vraiment les Black. Enfin, ce nom lui était familier. Il y avait eu plusieurs élèves de sa maison qui portait ce nom mais Emmie n’y accordait pas d’attention à l’époque.

L’allusion à l’assaillante de Remus durant la bataille de Godric’s Hollow la fit néanmoins réagir. Elle ne connaissait pas son nom et avait à peine aperçu son visage mais elle n’oublierait jamais sa voix, stridente et cruelle. Emmie n’avait encore jamais eu aussi peur que lorsqu’elle s’était retrouvée à se défendre contre cette sombre sorcière.

« Monsieur… Cette Bellatrix… Vous auriez des photos ? »

Assise sur un siège en face du bureau de l’auror, Emmie avait le regard perdu dans le vague. Elle était plongée dans ses sinistres souvenirs, frissonnant légèrement et se triturant les doigts nerveusement. Elle ne pouvait pas croire que cette femme s’en était sortie aussi facilement. Relevant finalement la tête vers son patron, elle plongea son regard dans le sien, inspirant profondément avant de reprendre la parole, pour se donner du courage.

« Cette nuit-là, je suis intervenue pour aider Remus ! J’ai vu la sorcière qui l’a attaqué mais j’ignore son nom… »

S’il y avait quelqu’un qui pouvait lui en vouloir ce ne pouvait être qu’elle.

« Je ne travaille pas ici depuis longtemps et à part les potentiels loup-garous que l’on interroge pour retrouver le meurtrier de mes parents… Je ne vois qu’elle qui puisse m’en vouloir personnellement… Elle n’avait pas l’air très contente que je m’interpose entre elle et Remus ! »

Martin, qui était toujours concentré sur sa lettre et qui parlait plus pour lui-même que pour Emmeline, releva rapidement la tête, surpris par cette nouvelle. Il n'en avait pas eu vent et la jeune femme n'en avait pas parlé. Il faut dire qu'ils ne travaillaient pas encore ensemble lorsque cette bataille avait eu lieu. Il y avait plusieurs suspects qui n'avaient malheureusement pas pu être identifiés et on n'avait malheureusement pas pu donner suite.

Il réfléchit quelques instants et, hochant la tête de droite à gauche, il dit.

Non... Non nous n'avons pas de photos d'elle... C'est une femme très exubérante, souvent habillée en noir, de manière assez excentrique. Elle a de longs cheveux noirs et une mâchoire assez carrée. Et elle a une voix très particulière... Nasillarde... De folle. J'ai toujours trouvé cette femme particulièrement effrayante. Elle m'avait menacé avec un poignard lorsque j'étais venu pour la perquisition, je me souviens. Mais rien n'avait pu les incriminer. Vous croyez que vous pourriez la reconnaître...? Il faudrait trouver un prétexte à nous rendre chez elle...

Martin se pencha a nouveau vers sa lettre avant de relever la tête,l'air perplexe. Cette histoire le travaillait.

Emmie... Est-ce que vous avez parlé de ça à qui que ce soit avant moi ? Ca aurait peut-être pu faire avancer l'enquête...

Ce n'était pas réellement un ton réprobateur, mais ça y ressemblait un peu. Martin et Calum, entre autre, avaient passé des nuits blanches sur cette bataille et savoir qu'Emmie possédait une indication aussi importante l'énervait un peu. Le seul témoignage qu'ils avaient pour cette bataille, c'était celui de Ted Tonks, mais il avait été rejeté, puisqu'il semblerait qu'il avait été le seul à voir Bellatrix Lestrange sur place. Et la perquisition qui avait suivi de ce témoignage n'avait pas été suffisamment intéressante pour qu'on donne une suite à cette affaire. Remus Lupin, quant à lui, avait été incapable d'identifier son attaquante, l'endoloris qu'il avait reçu n'avait pas permis de lui laisser des souvenirs clairs. Ainsi, la perquisition de la baguette de Bellatrix avait été impossible. Mais si Emmeline la reconnaissait... Ca changerait peut-être tout.

Emmie n’avait rien dit à personne sur ce qui s’était passé cette nuit-là. D’abord parce qu’elle n’avait pas vraiment quelqu’un à qui confier ses peurs et aussi parce que les personnes en qui elle avait confiance avait assisté à la fin de son duel avec la sorcière. A l’époque, elle ne connaissait pas encore l’existence du seigneur noir et de ses acolytes. Enfin, elle savait qu’il se passait des choses mais seulement ce qu’en disait la presse. Trop accablée par la perte de ses êtres chers pour se soucier de ce qui l’entourait.

« Personne ne sait, non ! Enfin… Ce n’est pas un secret d’état… Remus m’a vu… Ainsi que Willow et Rayane mais… Après Godric’s Hollow… Je voulais juste oublier… Et ne pas en parler c’était plutôt une bonne idée… Je ne suis pas Auror, ni même une apprentie d’ailleurs… A ce moment-là, je ne savais pas comment tout ça fonctionnait… Je ne le sais toujours pas réellement d’ailleurs ! »

Même si Martin ne lui avait fait aucun reproche, Emmie ne pouvait s’empêcher d’être mal à l’aise avec tout ça. Triturant nerveusement ses doigts, elle fixait gênée un point du sol juste à côté de ses chaussures. Dans cette position, elle devait probablement ressembler à une gamine qui vient de se faire sermonner. Elle s’en rendit compte d’ailleurs car elle releva la tête et riva ses yeux sur son patron, déterminée.

« J’imagine que j’aurais dû en parler mais… Je ne suis pas comme vous… les aurors… Cette nuit-là, j’étais terrorisée… J’ai fait ce que j’ai pu pour rester en vie… pour protéger ceux à qui je tiens… Je n’avais… Jamais affronté quelqu’un pour de vrai… en risquant ma vie… Et j’ai détesté ça… Je voulais juste passer à autre chose… »

Malgré toute la volonté de paraître inébranlable et détachée à ses propos, sa voix tremblait et les mots pesaient lourds dans sa bouche. Serrant les poings sur ses genoux, Emmie se retenait de flancher, sentant les larmes lui monter aux yeux. Toutes sa courte vie, elle avait toujours fait en sorte de ne pas exposer ses émotions au grand jour. Mais tout ça avait volé en éclat depuis plus d’un an et elle ne pouvait pas s’y faire.

Inspirant profondément, elle renifla discrètement avant d’esquisser un sourire à son patron. Elle ne cherchait pas à le mettre en colère, bien qu’elle ne l’ait jamais vu s’emporter non plus. Il avait réussi à la déstabiliser, à la rendre vulnérable alors qu’elle ne s’était jamais sentie comme ça face à lui. Il fallait qu’elle se reprenne et vite.

« Mais… Je comprends que ce n’était pas la meilleure chose à faire… De me taire. Alors… Je suis désolée… Et… Je pense que je reconnaîtrais cette sorcière si j’étais en sa présence. »

L’idée ne l’enchantait pas du tout, bien au contraire mais Emmie commençait à comprendre qu’en cette période sombre, elle n’avait plus tellement le loisir de ne pas intervenir. Elle le devait, ne serait-ce que pour Ted et Andie qui avaient failli perdre leur fille cette nuit-là. Cette femme était dangereuse et Emmie ne pourrait sans doute pas se le pardonner si une autre famille venait à souffrir alors qu’elle aurait pu l’en empêcher.

Et voilà, Martin culpabilisait. Il voyait bien qu'il avait profondément touché la jeune femme avec ce ton un peu réprobateur qu'il n'avait pas l'habitude d'employer. Il avait tendance à oublier qu'Emmie n'était pas aurore, et il ne faisait pas toujours preuve de beaucoup de tact lorsqu'il s'agissait des missions. Il écouta la jeune femme tout en culpabilisant un peu. Une mine triste sur le visage, il prit la main de la jeune femme pour la réconforter.

Oh... Je... Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas vous heurter... Non, sincèrement. Ecoutez, vous allez me décrire la sorcière que vous avez vue cette nuit là et nous allons tâcher de l'identifier. Quant aux photos... Je vais essayer d'en trouver une aux archives, je suis sûr que nous avons sa tête quelque part... D'accord ? Il vaut mieux tard que jamais. Nous allons reprendre tous les éléments dont nous disposons et nous allons rassembler les pièces du puzzle. Croyez moi, je suis sûr que nous réussirons à mettre la main dessus.

Il esquissa un sourire réconfortant à la jeune femme tout en la regardant avec beaucoup de douceur afin qu'elle retrouve sa bonne humeur. Martin n'avait pas tendance à s'étendre sur sa vie privée, mais il sentait que la jeune femme avait besoin de retrouver un peu de confiance en elle.

Vous savez, lorsque j'étais à Beauxbâtons... J'ai toujours été le vilain petit canard... Très intelligents, certes, mais qui n'avait pas beaucoup de copains... Et puis j'avais mon frère, qui était tout mon opposé.. Grand, fort, populaire, joueur de quidditch... Mais bête comme ses pieds... Alors lorsqu'il a quitté l'académie, il a repris l'entreprise de mon père... C'était ce qu'il avait de mieux à faire ! Et, dans ma famille, ils étaient persuadés que je deviendrais comptable de l'entreprise, en vivant dans l'ombre de mon frère... Mais lorsque je leur ai annoncé que je partais pour l'Angleterre, pour devenir Auror... Ils sont restés idiots... Ma mère en a même été malade.

Esquissant un petit sourire mêlé d'un rire, il hocha la tête de droite à gauche doucement, avec une petite once de nostalgie dans la voix.

Ha... Ma mère... C'est comme lorsque j'ai ramené ma première copine à la maison, elle était choquée, parce qu'elle était persuadée que je préférais les hommes... Et puis, lorsque je suis devenu auror, j'ai été moi aussi jeté dans le grand bain, comme vous. Je suis devenu l'apprenti de Fol'Oeil juste après Calum. Et je peux vous dire que cet homme me faisait encore plus peur que les mages noirs. Mais il a réussi à me faire sortir du cocon dans lequel j'étais, il a réussi à faire de moi un grand sorcier. Et je peux vous dire, la première fois que j'ai sauté dans le grand bain, j'en étais encore à la partie théorique de mon apprentissage. J'ai été traumatisé pendant des jours après ça... Enfin bref... Tout ça pour dire, Emmie... Il ne faut pas s'arrêter aux apparences, à ce que vous pensez être capable de faire ou ne pas faire. Vous êtes une grande sorcière, j'en suis convaincu. Vous avez été effrayée, c'est vrai. Mais beaucoup d'autres auraient paniqué à votre place, et je pense que vous vous en sortez très bien. Je ne vais pas vous mettre au devant de la sorcière que nous soupçonnons, surtout si vous avez reçu une lettre de menace. Mais nous allons tout faire pour la confondre, et tout ce que vous aurez fait ce jour là n'aura pas été vain. Je vous le jure.

Emmie n’avait pas du tout prévu la réaction qui se voulait rassurante de son patron. Elle ne put s’empêcher de se crisper lorsqu’il lui saisit la main, n’étant pas tellement habitué à ce genre de démonstration. Mais ne voulant pas le vexer en réagissant un peu trop excessivement, elle ne fit rien de plus que de lui offrir un sourire un peu crispée pour tenter de le convaincre qu’elle allait bien. Décidément, ils faisaient un duo complémentaire tous les deux. Le manque de sensibilité dont elle pouvait faire preuve, c’était lui qui le manifestait un peu trop à son goût.

Il repartit dans des excuses à son encontre, se mortifiant de l’avoir blessé. Mais en même temps, il avait eu raison. Elle n’avait pas agi comme elle aurait dû, par peur, par ignorance mais elle aurait tout aussi bien pu en informer Ted qui aurait fait remonter l’information. D’un autre côté, elle n’avait pas non plus voulu l’accabler après ce qu’il avait vécu mais ce n’était pas une excuse.

En parlant d’excuse, Emmie était plutôt gênée que rassurée d’entendre les souvenirs de son patron. Apparemment c’est ainsi qu’il avait souhaitait lui remonter le moral. Alors il avait cru qu’elle s’apitoyait sur son sort avec sa confession. Oups ! Mais au moins elle eut la confirmation que Martin n’était pas gay. Oui, ça, c’était un bruit de couloir plutôt assourdissant… Bien qu’elle se contrefiche de son orientation sexuelle. Elle se garderait bien de dévoiler cette information d’ailleurs, on pourrait lui demander comment elle pouvait en être sûre et elle ne voudrait pas que d’autres rumeurs plus gênantes viennent s’ajouter au tableau.

Pinçant toujours ses lèvres en un semblant de sourire, Emmie finit tout de même par retirer sa main de celles de son patron. Sa gentillesse était vraiment agaçante lorsqu’il en faisait trop comme maintenant. Mais elle devait avouer qu’elle lui était reconnaissante. Il était sans doute la première personne à tenter de la rassurer après ce qu’ils avaient tous vécus.

« Vous êtes vraiment un type bizarre patron, vous savez… mais… merci, pour… vous savez… avoir essayé de me remonter le moral… Je crois que c’est ce que j’avais besoin d’entendre enfin… pas la partie sur votre vie mais… merci ! »

Toujours assise, Emmie avait les bras croisés sur sa poitrine et lui offrait cette fois un franc sourire. Elle n’avait pas l’habitude qu’on la réconforte, bien trop fière pour montrer qu’elle n’allait pas bien. Mais elle commençait à se faire à ce type avec qui elle travaillait et qui était toujours pleins de bonnes intentions envers la terre entière, sans jamais rien attendre de personne.

« Et si on arrêtait de s’apitoyer sur mon sort et qu’on s’y mettait, hum ? Je vais m’occuper des photos… Le service presse en a peut-être d’elle qui sait ! Et si jamais on ne trouvait rien… On peut toujours aller lui rendre visite ! Après tout… Je suis une grande sorcière non ? J’ai pas grand-chose à craindre alors… Surtout avec vous dans les parages. »

Emmie n’avait surtout plus grand chose à perdre.

Martin répondit à Emmie par un sourire en coin. Bizarre? Peut-être. Après tout on lui avait dit toute sa vie qu'il était différent, alors ça ne le choquait même plus.

Emmie semblait avoir reprit un peu du poil de la bête et suggéra qu'ils arrêtent de s’apitoyer sur leur sort. Martin acquiesça d'un signe de la tête et appuya les commentaires de sa collègue.

Vous avez parfaitement raison, l'heure n'est plus aux jérémiades. Il faut que nous avancions dans cette affaire. C'est une bonne idée, allez donc au service presse, même si je ne suis pas certain qu'ils possèdent de photos d'elle. Et faites attention, plusieurs membres de ce service sont de la famille Black, il ne faut surtout pas éveiller les soupçons, surtout si on s'aperçoit que vous venez sous mes ordres. D'accord ? Moi de mon côté je vais me rendre aux archives... Je sais exactement ce que je vais y chercher... La copie du contrat de mariage de ces chers Lestrange...

Martin prouvait encore une fois qu'il n'était pas si idiot que ça. Les révélations d'Emmeline lui avaient peut-être permis de creuser la bonne piste, et d'ailleurs il avait du mal à en voir une autre. C'est comme si chaque élément se mettait en place dans sa tête. Il ne lui manquait plus que les preuves. Frappant dans ses mains et se les frottant, il regarda Emmie avec un large sourire et ajouta.

Allez... C'est parti, on y va !!!

C’était toujours agréable d’entendre de son patron que l’on venait d’avoir une bonne idée, surtout sur une affaire. Penchant la tête sur le côté, Emmie offrit un large sourire à son interlocuteur ponctué d’un haussement de sourcil provocateur, avant de remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Le service presse gardait sans doute des exemplaires de nombreux numéros de leurs journaux dans leurs archives, avec un peu de bonne volonté la jeune femme finirait bien par trouver la perle rare. Celle qui lui dévoilerait le visage de la sorcière contre qui elle avait tenu tête.

Posant ses mains sur les accoudoirs du fauteuil Emmie prit appui pour s’y extirper avec dextérité, se plantant devant son patron qui continuait infatigablement son discours de mise en garde. Rien à voir avec le grand chef et ce n’était pas plus mal. Avec son sale caractère et sa fierté, elle aurait bien eut du mal à travailler avec ce Calum.

« Vous inquiétez pas patron ! Je serais prudente… Je n’aurais qu’à prétendre que je cherche des photos d’archives d’anciens élèves de Poudlard pour… Je ne sais pas… Une rétrospective des différentes promos qui s’y sont succédé par exemple… »

Le doigt sur le menton, Emmie réfléchissait le nez en l’air. Il avait raison, il valait mieux qu’elle ne joue pas carte sur table. Des rumeurs prétendaient que le seigneur noir avait des alliés au ministère. Cherchant de nouveau l’approbation de son supérieur, la jeune femme se concentra de nouveau sur son visage.

« Oh ne vous en fait pas… Je sais me montrer convaincante ! » lui confia-t-elle avant de lui adresser un clin d’œil. « Je suis une ancienne Serpentard après tout… »

Elle n’attendit aucune remarque de sa part, lâchant enfin sa position pour aller récupérer sa veste. Les couloirs du ministère n’était absolument pas isolés et Emmie détestait avoir froid. Le vêtement entre ses mains, elle lui adressa un sourire entendu lorsqu’il claqua dans ses mains pour signaler qu’il était temps de s’y mettre.

« Tout de suite patron ! »

Emmie passa à côté de lui et se dirigea vers la porte. Au moment de sortir, elle se retourna une fraction de seconde pour le voir s’affairer dans le bureau. Martin était décidément trop gentil… Elle presque honte d’être aussi caractérielle avec lui. Presque ! Soupirant, elle reprit son chemin vers les archives de presse d’un pas sûr.