Ouais ouais, je vous jure et franchement pas des moindres. Mon entraîneur m'avait fait du chantage une proposition que je ne pouvais pas refuser. Si on gagnait contre les Frelons de Wimbourne (accessoirement, mon ancienne équipe), je gardais la place de capitaine et je pourrais candidater pour intégrer l'équipe d'Angleterre. Paraît que ses derniers temps je me serais un peu trop laisser aller. Bon, c'est pas tout à fait faux, c'est clair, mais j'avais pris des bonnes résolutions. Plus de plans foireux. Plus de coups d'un soir (seulement un plan régulier sans sentiments, du sexe seulement en tout bien tout honneur), et on ne revoit plus ses ex. Ouais, ça faisait un mois que je m'y tenais, franchement, c'était pas si mal ça aurait pu être pire.

Franchement, sur ce coup-là, j'avais tout déchiré ! J'avais défoncé la tronche du batteur adverse (un ami en fait mais dans un match de Quidditch je pourrais tuer mon propre frère) et on avait marqué pas mal de point, même si on avait pas chopé le Vif d'Or on avait gagné avec 10 points d'avances. Score assez serré. Ca nous faisait remonter dans le classement.

D'ordinaire, j'aurais été fêter ça. De l'hydromel, un mec dont je ne connais pas le prénom, pour finir la tête dans les latrines. Mais le regard que m'avait jeté Fillarius m'avait monté qu'en fait il valait mieux pas que je fasse ma maligne et que les choses sérieuses commençaient vraiment. Du coup je comptais suivre l'emploi du temps qu'il m'avait imposé.
Répondre à une Interview de la gazette et rentrer me coucher après avoir mangé un demi poulet. Oui, repas riche en protéines, on a rien sans rien.
Parce que dès demain, je me préparerais pour les sélections de la coupe des 4 nations.

Douchée, un peu arrangée, j'allais dans le petit bureau où aurait lieu l'interview.

Je regardais en flânant le palmarès des Harpies, plutôt bien fourni depuis que Fillarius les entraînait. J'étais fière d'avoir été sélectionnée par Fillarius, parce que c'était vraiment une grande équipe, composée qui plus était que de femmes, donc il n'y avait jamais des histoires de drague à deux balles. On était toutes là pour la même raison. Sauf que du coup, je me souvenais plus que Gil' bossait à la Gazette moi. Enfin, j'avais zappé, je ne voulais plus lui parler depuis qu'on avait couché ensemble ça faisait partie de mes bonnes résolutions. Je ne voulais pas replonger.

Coup de bol, c'est lui qui devait faire ce boulot. Et quand il entra dans la pièce, je me sentis devenir pâle. Parce que j'avais pas été sympa la dernière fois que j'étais allée chez lui ... Ou un peu trop ... enfin bref on s'était pas quitté en bons termes et on avait certainement dit des trucs qu'on regretterait tous les deux à un moment donné si on devait se revoir. Et c'était justement ce que j'avais voulu faire, ne pas le revoir.
Sauf qu'il était là, et à ce que je voyais il était aussi ravi que moi.

"Ok, génial. On dirait une blague de mauvais goût là. Bon, enfin c'est pas grave hein, on va faire nos boulots ..."

J'essayais de me donner bonne conscience mais j'en menais pas large. Lui en plus il m'aidait pas du tout. Il disait rien, il était planté là devant la porte comme un radis. J'avais pas répondu à ses lettres, j'avais pas non plus cherché à le voir, enfin bon hein, mon comportement pouvait se résumer en un mot : garce.

Je soupirais en le regardant, parce qu'au fond il me manquait cet abruti. Comme ami.

"Chuis désolée Gil. J'ai rien d'autre à te dire de mieux que ça. "

Levant les yeux au ciel, agacée par cette attitude, je me laissai lourdement tomber sur ma chaise. Il ne me donnait que ce que je méritais cependant, c'était moi, en premier, qui avait refusé de parler avec lui de ce que nous avions fait alors c'était probablement un juste retour des choses. Je décidais néanmoins de jouer son jeu ...

"Ouais, je sais qui t'es. Lauréat du concours du sourire le plus charmeur, organisé tous les ans par Sorcière-Hebdo. Comment est-ce que je pourrais oublier ça ?"

Il sortit alors parchemin, plume, et déposa la plume qui se mit en équilibre toute seule ... Il allait utiliser une plume à papote. Un truc qui écrivait tout seul même quand on ne disait rien ... Bref. Il était temps que cette interview de carnaval termine, et j'avais hâte de partir de là. Alors autant commencer le plus tôt possible ...

"Ouais chuis prête."

Mais mon visage était aussi fermé que mes bras l'étaient autour de moi. J'étais pas tellement décidée à lui faciliter le boulot.