Cela faisait maintenant deux mois que notre père était décédée, et, bien que l'information ai eu l'effet d'une bombe, ça ne m'a néanmoins pas faite verser une seule larme. Contrairement à mes soeurs, j'avais été celle qui avait le plus souffert de notre père. Peut-être parce que j'étais l'ainée? Toujours est-il que j'avais tellement pris pour leurs bêtises en me dénonçant à leur place, j'avais tellement souffert d'être séparée de ma famille pour suivre Lord Voldemort par SA volonté (même si au final, j'y avais largement trouvé mon compte), et j'avais encore plus souffert de ce mariage arrangé que la perte de notre père eut sur moi un seul effet : j'héritais du titre d'ainée des Black et donc de Chef de Famille. Mais à part ça, sincèrement...
Ma période de deuil réglementaire était révolue. J'avais assuré avec notre mère l'éloge funéraire, la veillée mortuaire, j'avais répondu à chaque lettre de condoléance qui avait été reçue, j'avais même accueillie notre mère pendant cette période de deuil. Il était vrai que notre père était mort très jeune. Il n'avait que 53 ans et avait encore la vie devant lui. Mais la maladie l'avait rattrapé, malheureusement. Notre mère était tout à fait assez alerte pour vivre seule. Elle n'avait que cinquante ans, après tout. Ma tante s'était d'ailleurs assurée qu'elle irait bien. Même si mes parents avaient été mariés par intérêt, ils s'étaient toujours sincèrement aimés. Ça n'avait pas été mon cas... Mariée de force à Rodolphus (il n'y avait pas d'autres mots, il avait presque fallu m'attacher pour me rendre à l'autel...), je refusais cette union avec mon ex-petit-ami. Depuis que le maître était entré dans ma vie, aucun autre homme ne comptait à mes yeux. J'avais donc finalement accepté Rodolphus, qui avait accepté lui-même que le maître soit une priorité pour moi. Pourtant, après quelques émois, une séparation qui avait presque été inévitable, nous avions réussi à refaire vivre la flamme qui était morte à la sortie de Poudlard. Comme quoi, il y avait toujours de l'espoir.
J'avais envoyé à Narcissa un hibou afin qu'elle me rende visite. Cela faisait un moment que je n'avais pas vue ma petite soeur et je souhaitais lui parler de Lucius. Encore une fois. A croire que je passais ma vie à m'occuper de ces deux là ! Je lui avais donné rendez-vous à l'heure du thé. Les elfes de maison avaient amené le service à thé lorsqu'on frappa à la porte. Je faisais signe à un elfe d'aller ouvrir. Debout devant la cheminée, je me retournais vers ma petite soeur qui entrait dans la pièce.
Bonjour, Narcissa. Heureuse de te voir.
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