"Bonjour, j'avais commandé une batte en bois de hêtre de l'Oural ... Mon nom c'est ..."

"Mademoiselle Whisp, oui bien sûr ! Il y a eu un malentendu avec votre commande ! Malheureusement votre article ne sera pas livré avant deux jours."

"Ah ? Ce n'est pas grave je ..."

"Ne le prenez pas mal !"

"Mais non ... "

"La maison vous offre l'article de votre choix, même le plus cher !"

"Heu ..."

Voilà, c'est comme ça que je me retrouvais dans mon magasin préféré à me demander ce que je pourrais bien prendre. Ma notoriété et ma réputation m'avaient précédé du coup sans demander, j'avais le droit d'avoir des cadeaux. Mais aussi bizarre que ça puisse paraître, j'avais pas l'habitude de recevoir. Du coup non seulement j'étais gênée, mais en plus, je ne savais pas quoi prendre. Ma famille avait beau être riche, j'avais parfaitement conscience de la valeur de l'argent. Et puis, j'avais juste besoin d'une nouvelle batte parce que la mienne avait pris un mauvais coup depuis le match contre les Canons de Chudley. Donc avoir une nouvelle tenue, des nouveaux gants, un nouveau casque ... ça ne me servirait à rien.
Un nouveau balai ? Non, j'estimais que le préjudice subit n'étais pas assez important, et j'étais attachée à ma flèche d'Argent. Le nouveau Comète 420 ne me faisait pas rêver.

Je m'étais rapidement retrouvée à flâner en pensant à ma vie d'avant. Le magasin était désert, mais parfois je sentais sur moi des regards de sympathie, ou de haine, si c'était les supporters adverse. J'acquiérais une certaine célébrité, mais je ne réalisais pas vraiment ... En fait, j'avais beaucoup plus d'occasions de faire la fête qu'avant, et des gens que je ne connaissaient pas étaient sympa avec moi ... mais c'est tout.

J'avais pas vraiment changé, enfin je croyais. Le seul truc qui m'embêtait, c'était que mes exploits ... disons ... "intime" étaient relatés dans la presse. Ce Lockhart s'était bien foutu de moi quand j'y repensais. Mais bon, je me fichais déjà bien avant ça de ce qu'on pouvait penser de moi, ça n'allait pas changer avec la notoriété.

Bon ! Choisissons quelque-chose à ramener ... Je ne voulais pas prendre quelque-chose de trop cher, alors je visais les jambières. Une paire en plus, ce ne serait pas de trop. Parfois dans un match, on pouvait en utiliser trois ... si les batteurs adverses étaient vraiment très énvervés, mais quand ils ne l'étaient pas je me chargeais de les mettre en forme.
Je repérais ce qu'il me fallait et voulu l'attraper mais j'étais un peu petite. Oui, 1m55, c'est un peu petit selon moi. Ma taille n'était pas mon point fort, et dans des situations comme celle-la, m'humiliait un peu.

"Nom d'une fiente de troll !"

Une main surgit alors de derrière moi et prit ce que je voulais prendre.

"Merci ... Ah, c'est pas vrai ..."

Devant qui je me retrouvais ? Mon ex. La dernière personne que je voulais voir. D'habitude j'en avais un peu rien à faire de revoir les garçons que j'avais rencontré à Poudlard ou ailleurs, mais lui c'était particulier. Lui, j'avais été amoureuse de lui, et ça avait mal fini.

Je revenais de rendre visite à James et Lily, comme je le faisais presque tous les jours, et James me parla qu'il devait se rendre au magasin de Quidditch pour venir chercher le nouveau Comète 420. Il avait reçu un hibou, la veille mais son horaire de travail au Ministère à la Coopération des Jeux et Sports Magique ne coïncidait pas avec les heures d'ouvertures de la boutique de Quidditch. Il était aussi pire qu'un enfant, incapable d'attendre la fin de la semaine pour se le procurer. Il le voulait le plus tôt possible. Ayant ma journée de libre, je me proposai d'aller le chercher pour lui. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un ami ?!

Après le déjeuner, que je passais souvent en leur compagnie, je me rendis à la Boutique de Quidditch prendre la commande de James. J'avais à peine franchis la porte, que les souvenirs de Poudlard refirent surface. Premièrement, la Magasin d'articles de Quidditch, tout comme Zonko, étaient les deux boutiques, que moi et les autres maraudeurs fréquentions le plus. Deuxièmement, juste devant moi, mon ex-ex-ex-ex...enfin la dernière petite amie que je fréquentais lors de ma dernière année à Poudlard. À moins qu'il ne s'agisse de l'avant dernière ou l'avant-avant dernière ?! Je ne me rappelle plus trop mais ce n'était pas vraiment important. Annasophia avait été la seule que j'avais vraiment aimée.

Je l'observai un moment et constatai qu'elle était toujours aussi belle. Je souris en la voyant essayer de prendre une paire de jambières, entreposées un peu trop haut pour elle. Je m'avançai et attrapai ce qu'elle tentait désespérément de prendre, avant de me faire face et me remercier.

Lorsqu'elle constata qu'il s'agissait de moi, elle paru déçue. Sa réaction me piqua un peu, mais je n'en fit rien paraître. Je lui offrit mon plus beau sourire et la saluai gentiment.

- De rien... Moi aussi je suis très heureux de te revoir Ann. Comment vas-tu ?

C'était un peu bête comme question d'approche mais c'était sortie tout seul. Je m'attendais à une réponse désagréable de sa part, étant donné l'expression qu'elle avait sur le visage en me voyant mais venant d'elle, je m'attendais à tout

Me retrouver devant lui me faisait presque l'effet d'une douche froide. J'avais pas envie de lui parler, j'avais pas envie de penser à lui et de remuer tout ça. Je m'en étais enfin remise, pas la peine d'en remettre une couche hein ...
A l'époque je m'étais montrée fière. J'avais rompu avec lui sans cérémonie, sans montrer de sentiments, en levant la tête, mais cette histoire m'avait proprement déglinguée. J'avais pas supporté que d'autres filles lui tournent autour, ni qu'il préfère aller avec ses amis plutôt qu'avec moi et plus simplement encore, je ne l'avais pas supporté lui !
Mais voilà qu'il me parut déçu. A quoi s'attendait-il ? A ce que je l'accueille avec le sourire ? "Oh salut, comment ça va ça faisait longtemps ?!" alors que nous nous étions habilement évité pendant un an.

"Bien. J'ai pas envie de te voir."

Là je ne pouvais pas être plus directe. Il n'avait jamais été mon genre de faire des ronds de jambe de toutes façons, même avec lui. Et surtout avec lui ! Que ce soit sur n'importe quel sujet, je n'avais jamais rien laissé passer.

Dit comme ça, on croit que tous les torts me reviennent, et c'est vrai que j'en avais beaucoup. Tendance à me venger, à me fâcher, à lui faire du chantage affectif, oui je lui avais clairement pourri la vie. Mais n'allez pas croire que l'inverse n'était pas vrai. Si j'avais rompu avec lui c'était simplement parce que j'avais eu le courage de le faire : nous n'étions pas heureux ensemble.

Pourtant j'avais vraiment été très amoureuse de lui. Je m'étais même fâché définitivement avec mes parents à cause de lui, bien que ce serait arrivé un jour où l'autre. On avait même passé des bons moments ensemble.

Le revoir, non, ça ne me faisait pas plaisirs parce que je commençais à m'en remettre, et à passer à autre chose. Et j'avais pas envie, mais alors vraiment pas, de replonger !

Il était évident qu'elle n'avait aucune envie de me voir. C'est vrai que notre dernière rencontre avait été plutôt corsé et c'était terminée sur une note plutôt amer. Notre relation aurait pu être bien différente si elle n'avait pas été si entêtée et jalouse. D'accord ! J'ai aussi mes responsabilités mais je n'en pouvais plus de me sentir épié, et d'endurer ses cris de jalousies. Dès que je m'adressais à une fille, je passais un sale quart d'heure. Si au moins je l'avais trompée. J'aurais mérité ses crises, mais c'était pas le cas.

Je n'étais pas vraiment du genre rancunier, même si durant la dernière année, je j'avais pas chercher à la revoir. Je me disais que le temps arrangerait peut-être les chose et qu'elle finirait par oublier mais vraisemblablement, ce n'était pas le cas. Nous étions pas fait pour être ensemble cependant, cela ne lui enlevait pas ses qualités, ni ces défauts d'ailleurs, mais personne n'est parfait, et moi non plus ! Je trouvais juste dommage qu'elle éprouve toujours cette rancœur envers moi. Lui avais-je fais autant de tord ?

Je n'allais pas me formaliser pour si peu. Elle me lança au visage, de façon la plus directe qui soit, qu'elle n'avait aucune envie de me voir. De mon point de vue, ce n'était pas une raison pour être désagréable.

- Je ne te le reproche pas mais je suis tout de même heureux de te voir quand même !

Je ne tenais pas à forcer la note et me prendre une baffe devant les autres clients présents dans la boutique. Je décidai donc de faire, ce pour quoi j'étais ici, prendre le Comète 420 pour James et partir. Sans rien ajouter je me présentai au comptoir pour prendre le balai.

- Bonjour je viens chercher le Comète 420, au nom de James Potter, s'il vous plait !

Je payai le vendeur et je me préparai à quitter la boutique mais je ne pus faire autrement que m'arrêter auprès d'Ann et la saluer un dernière fois avant de partir.

- Salut Ann ! Ne te prends pas un Cognard en pleine tête !

Je ne lui disais pas ouvertement de prendre soin d'elle mais c'est ce que ça voulait sous-entendre. Ann n'était pas du genre fleur bleue, alors de lui sortir le grand jeu ne servait à rien à part peut-être la mettre hors d'elle-même.

Je sortie sans regarder derrière moi, faisant comme si de rien n'était. Néanmoins, j'aurais aimé pouvoir lui parler un peu de tout et de rien, savoir comment elle allait, sa vie, sa carrière. Malheureusement, je devais sûrement rêver en couleurs mais je ne marchait pas trop vite, au cas où...

Je me tenais droite, je le regardais dans les yeux mais en réalité, je n'en menais pas large. J'avais même, pour la première fois depuis plusieurs mois, envie de pleurer. Tandis que lui me disais qu'il était heureux de me voir. Une information qui me fît l'effet d'un coup de poignard dans le coeur. Des mois, des mois entiers de travail, de remise en question, de "non tu ne l'aimes pas" suivi de "c'est pas un garçon pour toi" pour arriver sur du "de toutes façons je suis mieux célibataire", des mois pendant lesquels personne non plus ne m'avait soutenu. Parce cette relation avec lui je ne l'avais jamais vraiment assumée. Alors avouer qu'elle me faisait mal d'être terminée ... Ca m'avait été impossible.

Je ne trouvais pas quoi répondre, il me doubla pour aller récupérer le balai de Potter. J'avais la gorge encore plus nouée. Un des motifs de notre rupture, c'était parce qu'il passait toutes ses soirées avec ses potes, Potter en tête mais avec Lupin et Petigrow jamais loin. Et le pire c'était que j'avais pas le droit de savoir ce qu'ils faisaient. Jamais non plus il ne m'avait présentée comme étant sa petite amie, non, Sirius m'avait soigneusement tenue à l'écart de tout ce qui faisait sa vie. Inutile de vous dire que j'étais sûre qu'il avait un secret qu'il ne voulait pas me dire. A la vérité, j'en avais appris plus sur lui par Regulus que par lui-même.

Il repassa près de moi, je fermais les yeux tandis qu'il me disait indirectement de prendre soin de moi. Non, je n'interprétais pas ses propos. C'était juste que je le connaissais par coeur. Il parlait souvent par allusions, et par sous-entendu.

"Ouais, salut ..."

Je voulais dire quelque-chose d'autre mais j'avais la vois complètement étranglée. Puis ma vue se brouilla et mes joues se mouillèrent ... Je pleurais ! J'étais effarée par ma réaction. Ca ne m'était pas arrivé depuis cette fameuse semaine que j'avais passée au fond de mon lit à pleurer parce qu'il n'avait pas cherché à me retenir. Quoi, j'étais compliquée ? Oui sans doute un peu. J'aurais simplement voulu qu'il tienne à moi autant que je tenais à lui.

"Je vous prends ça ... Merci beaucoup Orville, je repasserai demain pour ce que je vous ai commandé."

Inutile de rester ici. Demain j'enverrai une de mes co-équipières chercher ce que je voulais, l'endroit me rappellerait trop Sirius. Ignorant les interrogations de mon vis-à-vis, je sortais en essuyant mes yeux, en vain j'avais beaucoup de mal à m'arrêter de pleurer. Je marchais vite, en regardant le sol, j'avais pas envie de croiser le regard des autres.

Ce qui devait arriver arriva : je me cognai dans quelqu'un.

"Pardon je vous avais pas vu."

Je remontais la tête, toujours essuyant mes yeux. Dîtes moi que je rêve ... Il marchait à une vitesse d'escargot en plus de ça ? J'aurais voulu être méchante, et l'envoyer sur les roses bien comme il fallait mais ma voix s'étranglait à nouveau. Je ne parvenais à articuler qu'un :

"D ... Désolée ..."

Désolée de quoi ? De tout en fait. Maintenant que je me retrouvais à nouveau devant lui, je ne savais pas quoi faire. Je n'arrivais pas à croire que je me mettais dans un état pareil ... J'affrontais des joueurs de Quidditch plus redoutables les uns que les autres, des Batteurs qui envoyaient des boulets de canon sans même avoir une boule au ventre. Et c'est Sirius Black qui me tenait en échec.

Je marchait d'un pas lent avec espoir de pouvoir parler à Annasophia un peu plus longuement. Je suis loin d'être aussi con que j'en ai l'air. Malgré la réaction glaciale d'Ann en me voyant, je sais que le fait de me revoir lui fait quelque chose, bien plus qu'elle veut bien l'admettre. En fait, je dois avouer que même moi, je ne pensais pas me sentir aussi bizarre en la revoyant, après un an.

Habituellement, lorsque je rencontre d'anciennes conquêtes, je ne ressens rien du tout. Bien sûr, la carte du charme et toujours de mise mais cette fois, c'est bien différent. Ce que j'ai partager avec Ann va bien au delà du simple flirt ou une fréquentation passagère. Pour être tout à fait honnête avec moi-même, elle est la première, sans doute la seule, et unique fille que j'ai jamais aimé.

J'avoue être trop orgueilleux pour le lui avoir avouer mes véritables sentiments. De mettre fin à notre fréquentation a été difficile mais malheureusement inévitable. Elle était d'une jalousie maladive et j'étais incapable de supporter ses crises plus longtemps.

De la revoir aujourd'hui me faisait tout drôle. J'espérais, peut-être inconsciemment, qu'elle ait changé, du moins que sa jalousie se soit quelque peu dissipée. Pas que je voulais rependre notre relation là où on l'avait laisser, enfin où je l'avais laissé serait beaucoup plus juste, mais de savoir les dégâts que j'avais fait en mettant fin à notre relation.

Anna sortit de la boutique tête baissé et marcha dans ma direction sans regarder où elle allait. Évidement elle ne pu faire autrement que me foncer dessus et s'excusa gentiment avant de lever les yeux vers moi, s'essuyant les yeux. Elle avait pleuré ? À cause de moi ?! Je m'attendais à une méchanceté de sa part mais étonnement elle parvint à me dire qu'elle était désolée.

J'étais bouche bée devant sa réaction. Pour qu'elle réagisse de cette façon, elle ne devait pas être dans ces meilleurs jours.

- Ça ne va vraiment pas ?! Un verre ça te dit ? Je sens que tu as une crotte sur le cœur qui doit sortir. C'est ton jour de chance ! Allez viens et pas de discussion !

Je passai mon bras autour de ses épaules pour l'entraîner avec moi et empêcher qu'elle tente de se défiler et me dirigeai vers les Trois Balais.

"Salle petite raclure de fesses de Troll, j'aurais voulu ne pas te recroiser aujourd'hui. Tire toi de mon chemin, je te jure que c'est heureux pour toi que je n'ai pas encore ma batte parce que je te l'aurais carrée entre les deux yeux. Maintenant bouge de là, et laisse moi passer."

Ca, c'était ce que je rêvais de lui dire dans mes rêves les plus fous. Dans la réalité, j'étais stoïque, les lèvres serrées et une boule dans la gorge qui m'empêchait de parler et de l'envoyer chier correctement.
J'aurais tellement voulu qu'il parte ! Mais à part ça il restait bêtement à me regarder. 

Ça ne va vraiment pas ?!

Mais si. Très bien.

Un verre ça te dit ?

Non.

Je sens que tu as une crotte sur le cœur qui doit sortir. C'est ton jour de chance ! Allez viens et pas de discussion !

Il était la dernière personne à qui je voulais me confier. Et puis d'ailleurs, je n'avais pas envie de me confier, je n'étais pas ce genre de fille. De toutes façons pour me confier il aurait été bien que je puisse comprendre ce qui m'arrivait et c'était loin d'être le cas. Totalement incapable de répliquer, je le laissais me mener dans la salle du pub qui n'était pas loin, le Chaudron Baveur, mais je ne décrochais pas un mot. J'avais les lèvres littéralement collées, je tripotais le bord de ma robe. Ce qui témoignait, chez moi, d'un signe de nervosité.

Comme je ne disais rien, Sirius commanda pour moi une bierraubeurre, et je le regardais par dessus ma chope avec un regard assassin.

"Tu parles d'un jour de chance." réussis-je à dire au bout d'un quart d'heure.

"J'en aurais eu plus en me cassant une jambe sur le chemin ! Pourquoi est-ce que tu m'as emmenée ici ? De quoi tu veux que je te parle ? On s'est pas tout dit le jour où on a rompu ? Tu crois que j'ai envie d'entendre encore de ta bouche combien je suis insupportable et castratrice ?"

Ma voix tremblait, mais au moins j'arrivais à parler. Le truc c'était que maintenant que j'avais commencé on aurait du mal à m'arrêter. Je pris une gorgée avant de continuer.

"Aaaaaah c'est sur que j'étais pas la plus sympa. Tu me reproches d'être jalouse, possessive ... Il t'est jamais venu à l'idée que ça pouvait me faire mal que tu préfères passer une soirée avec James et me laisser toute seule le soir de mon anniversaire ? Que de me fâcher avec ma mère, à cause de toi ça n'a pas été difficile à vivre ? Tu sais qu'on ne se parle toujours pas depuis ce jour ? Tu crois que ça m'a fait plaisirs de passer à côté de l'amitié de Regulus qui est quelqu'un de réellement gentil, juste parce que tu m'as demandé de me tenir à distance de lui ? Tu crois que ça me faisait plaisirs de te voir flirter, ou même faire ton petit numéro sur d'autres filles ? "

Je marquais une pause avant de continuer, un peu plus calmement. Mais je me sentais tellement furieuse que j'en tremblais.

"Je n'ai pas connu tes amis, tu ne m'as jamais présenté à personne en tant que ta petite amie. Aux yeux de tous j'étais un de tes flirts, comme les autres. J'ai compris trop tard que c'était certainement ni plus ni moins ce que j'étais pour toi."

Car Sirius ne m'avait jamais dit s'il m'aimait. Le jour où je lui avais confié mes sentiments, il s'était contenté de m'embrasser, un  peu plus fougueusement que d'habitude, certes. Mais il ne m'avait pas répondu.

"De toutes les questions que je t'ai posé, n'en retiens qu'une seule : Est-ce que tu as cru que j'étais autre chose qu'une fille ? Une fille avec des sentiments, des états d'âme."

J'eus un rire froid, et bu une grande gorgée de Bierraubeurre. Maintenant que j'avais lâché mon fiel, et mis de côté ma fierté pour quelques minutes, les larmes roulaient sur mes joues. Mais je ne tenais pas à ce qu'il sache combien notre rupture m'avait détruite, et surtout que je ne m'en remettais pas.

     
     

     
     

     
      TDEBOUT LES MORTS !!!M'en vais vous frotter, moi...

     

     

     

Cela faisait maintenant une petite heure que je suivais ce pleutre de Sirius. Non mais regardez-le, celui là ! Du haut de ses dix-neuf ans, il me fais peine à voir. Cette démarche de petit moins que rien, et ces cheveux ! Il serait peut-être temps de songer à les couper ! De mon temps, on savait se tenir, surtout lorsqu'on était un Black ! Non mais franchement... Franchement !

Ce qui était pratique avec le fait d'être mort, c'est qu'on n'était pas obligé d'être vu. On pouvait même traverser les murs... Et cela faisait un moment que j'observais ce petit crétin ! Il parlait désormais avec une fille et l'avait invité à boire un verre. Mais la gamine ne semblait pas bien heureuse de le suivre... A croire qu'il ne savait pas s'y prendre. Et il l'emmenait au chaudron baveur... Et pourquoi pas l'allée des Embrumes? C'était tellement plus romantique... Non mais quelle nouille, quelle nouille !

Finalement, je me décidait à lui donner un coup de pied aux fesses. Il n'allait jamais la ramener dans son lit à cette vitesse là. Non, franchement, il me faisais presque de la peine. Décidant de me joindre à leur table, je n'apparaissais qu'à ses yeux. Lui seul pouvait désormais m'entendre et je comptais bien en faire mon affaire.

Pauvre nouille ! Tu vois bien qu'elle pleure d'amour pour toi !!! Les jeunes, de nos jours... On ne peut plus leur faire confiance.

Croisant les bras, je regardait la jeune fille de la tête aux pieds et me permettait un petit commentaire, comme j'en avais l'habitude.

D'ailleurs je ne sais pas ce que tu lui trouves, c'est un sacré cageot.
       

     

      © Jawilsia sur Never Utopia
     

     

J'étais de nature têtue et j'acceptais rarement me faire dire non ! En fait, jamais je laissais une situation me filer entre les doigts sans réagir. Je tenais à ce qu'Ann crache le morceau en me disant pourquoi elle m'en voulait autant ! Je suis loin d'être un imbécile, même si à première vue j'en ai l'air. Je savais que je n'avais pas été le garçon parfait, dont toutes les belles-mères souhaitent pour leur fille mais pas au point qu'elle ne veulent plus me voir ni même entendre parler de moi !

J'avoue, jamais je ne lui avais dit que je l'aimais, du moins pas avec ces mots. J'en avais toujours été incapable, tout comme aujourd'hui d'ailleurs. Néanmoins, Annasophia a toujours été la seule fille que j'ai aimé et aimerai jamais mais j'avais agit envers elle comme un chien et c'est pas un euphémisme. En tant qu'animagus du chien, j'avais tendance à suivre mon instinct animal, plus que ma nature humaine. J'aimais plaire, me faire remarquer et j'étais fidèle...surtout à moi-même. Je n'avais jamais trompé Ann, cependant mon envie de plaire aux autres était plus fort que moi et c'est sans doute ça qui avait blessé Annasophia le plus.

De la revoir m'avait ouvert les yeux, me faisant réaliser à quel point je tenais à elle, malgré ses crises de jalousie et son comportement parfois intempestif. Je ne voulais pas rater ma chance même si je sentais que c'était perdu d'avance. J'étais perspicace et je n'allais pas baisser les bras avant d'avoir tout fait pour la récupérer.

Une fois installés au pub, je commandai deux bierreaubeurre et c'est à ce moment qu'Ann laissa sortir son fiel. Je l'écoutai sans rien ajouter. Je ne voulais pas l'interrompre et me faire dire mes quatre vérités, par un autre qu'un des maraudeurs, me faisait bizarre. Elle pleurait et je ne savais pas trop si c'était un trop plein d'émotion, la rage ou un mélange de tout ça qui était l'origine.

J'entendis soudain une voix qui me semblait familière, venue d’outre tombe, quand finalement mon arrière-arrière grand père Phineas m'apparut. J'ai bien cru faire une attaque de le voir assis à la table avec nous. C'était un véritable cauchemar. Je n'avais qu'une envie, c'était que mon vieil asticot d'ancêtre retourne pourrir six pied sous terre et me laisser en paix. Malheureusement, ça lui gâcherait beaucoup trop son plaisir et je ne pouvais rien y faire à part l'endurer. J'essayais de me concentrer sur les paroles d'Anna mais le vieux grincheux jouait au psychologue en me disant, qu'elle pleurait d'amour pour moi. Il ne manqua pas de passer un commentaire désobligeant à son égare, ce qui me fit sortir de mes gonds, au même moment que ma charmante compagne me posait une question.

"De toutes les questions que je t'ai posé, n'en retiens qu'une seule : Est-ce que tu as cru que j'étais autre chose qu'une fille ? Une fille avec des sentiments, des états d'âme."

Tu me prends pour un attardé mental ou quoi ?

Les mots avaient sortis de ma bouche plus vite que je ne l'aurais voulu. Bien sûr, ils s'adressaient à mon aïeul mais puisque j'étais seul à le voir, elle devait penser que c'était ma réponse à sa question.

Je me confondis en excuse jetant un regard noir à Phineas au passage.

- Je m'excuse Ann, ces mots ne s'adressaient à toi. C'est à... une petite voix dans ma tête. Je...je crois que je deviens complètement fou.

Je n'allais pas dire que je voyais le fantôme de mon arrière-arrière grand-père. Elle ne me croirait sûrement pas de toute façon. De plus, elle penserait que je profite de sa sensibilité pour me moquer d'elle, et c'était tout le contraire. Je fermai les yeux quelques secondes espérant qu'en les ouvrant, mon aïeul aurait disparu, ce qui ne fut pas le cas. Je m’efforçai de l'ignorer.

- Bien sûr que non, Ann. Je n'ai jamais voulu te blesser intentionnellement mais j'ai eu peur de mes sentiments et j'ai fuis comme une lâche mais...

*...Je t'aime ! Mais dis le bon sang, sombre idiot ! Ce n'est que trois petites syllabes à dire. Qu'est-ce que tu attends, dis-les avant de la perdre encore une fois et pour toujours cette fois.*

Je pris une profonde inspiration avant de finalement parvenir à lui dire ce que je n'avais jamais été capable de prononcer

-...Je t'aime Annasophia Whisp !

C'était sortit ! Jamais je n'aurais cru pouvoir dire ces mots à quelqu'un un jour. Je craignais le payer au prix fort mais ça m'était complètement égal maintenant.

"Un attardé mental ? Certainement pas ! Mais un sacré fumier par contre ..."

Je lui lançais le regard le plus méprisant possible, son excuse était nulle. S'il continuait à se comporter comme ça je ne resterais pas plus longtemps. Je cramponnais mon sac à main, prête à partir.
Ce qui s'ensuivit ne me plu pas du tout. Je sentais venir la grosse déclaration d'amour, forcée, provoquée parce que je venais de dire. Et je n'étais pas prête à l'entendre, parce que je savais que si jamais ces trois petits mots fatidiques auraient sur moi l'effet d'une bombe atomique. J'en avais rêvé avant, mais il me semble que je ne les avais jamais autant crains de toute ma vie. Je n'étais plus sa petite amie.

"J'me tire. J'en ai assez entendu et je t'ai dit ce que tu voulais savoir."

Très vite, j'attrapais ma veste et la jetais sur mes épaules, mais en partant je traversais une masse glacée, comme l'impression de passer à travers une cascade. Surprise, je frissonnai. J'avais pris comme un énorme coup de froid en quelques secondes.

"Qu'est-ce que c'est que ce truc ?"

Et c'est là que les 3 mots que je redoutais le plus tombaient comme un couperet. "Je t'aime", dans la bouche de Sirius, c'était vraiment trop bizarre, trop inhabituel et trop beau pour le croire. Je lui faisais dos, je ne voulais pas le regarder, et puis j'étais gelée à cause de ce truc que j'arrivais pas à identifier. J'étais encore en colère contre lui.
Tout en remontant la fermeture de ma veste, je me retournais vers lui, histoire de me faire encore plus mal, et lui disais enfin.

"Je ne comprends pas ce que tu veux Sirius ..."

Et très sincèrement, j'étais perdue. Je ne comprenais pas dans quel but il me faisait cette déclaration maintenant. Voulait-il reprendre notre relation, ou tout simplement m'informer de cet état de fait ? M'attirer dans ses filets et que je retombe dans le panneau ? Quand nous nous étions quitté nous nous étions dit des choses horribles, comment pouvait-on passer de ça à "je t'aime" ?

D'ebout les morts !!!M'envais vous frotter, moi...

J'éclatais de rire. PA-THE-TIQUE !!!! A se demander comment ce jeune bipède avait réussi à avoir une petite amie !!!

HAHAHAHAHAHAHAHA !!!!! Non mais je rêve.... "je t'aiiiiime, Annamachin !!!" J'ai honte d'être ton arrière-arrière-grand-père !!! Je pourrais dire que ça vient de l'autre branche de ta famille, mais tes parents étant tous les deux mes descendants, je ne peux même pas trouver cette excuse ! Comme quoi, maintenant que je suis mort, je peux le dire, la consanguinité n'a pas toujours du bon !!!!

C'est alors que la jeune fille traversa mon corps transparent. C'était très désagréable, comme sensation ! J'avais l'impression que mon sanctuaire était violé !!! Quelle petite pédante !!!

Pwah !!! Elle peut pas faire attention où elle marche, celle là ?! Ha! Pour une fois que tu t'étais trouvé une nénette de sang pur, il faut que tu te plantes. Double crétin !!!!

© Jawilsia sur Never Utopia

J'avais encore pépé, qui m'écorchait les oreilles avec ses commentaires. Je soupirai un peu exaspérer me demandant, quand il allait prendre congé, oubliant qu'il avait l'éternité devant lui contrairement à moi...dommage ! Fallait que je l'endure ! De toute façon, je n'avais rien à faire de lui. Je devais réparer mon erreur avec Ann.

Il était évident qu'elle me prenait pour un taré. C'était d’ailleurs ces propres mots. Elle avait raison sur ce point. J'avais raté ma chance la première fois et je n'arrivais plus à regagner sa confiance.

Elle tourna les talons pour s'éloigner de moi et traversa mon aïeul. Je grimaçai en imaginant la sensation désagréable qu'elle dû ressentir.

"Qu'est-ce que c'est que ce truc ?"

- Personne que tu n'aurais aimé connaître

Dis-je à vois basse en regardant le vieux grincheux. Je tentai d'ignorer mon arrière-arrière grand-père et me rapprochai d'Annasophia, qui me demandai ce que je voulais.

- Toi, Anna, toi et personne d'autre ! Malheureusement, j'ai joué avec tes sentiments, sans doute la pire erreur de ma vie et je le regrette, mais il est trop tard maintenant.

Je la regardai un moment mais quoi que je dise, je savais qu'elle ne me croirait plus à présent. À sa place, je crois que j'aurais plus confiance non plus. Il était rare que j'étais à cours de mots mais là, c'était le cas. De plus, il y avait l'ancêtre qui me regardait ne manquant pas une occasion de passer ses petits commentaires.

- Je te laisse tranquille, si c'est ce que tu souhaites.

Ce fut à mon tour de tourner les talons et partir. Que pouvais-je ajouter de plus ? Je n'étais pas du genre à baisser les bras si vite mais avec mon aïeul qui commentait ma discussion avec Annasophia, commençait à me donner mal au crâne et m'empêchait de me concentrer. Comment me débarrasser, de ce vieux sénile, une fois pour toute ?!

Perdue, je ne sentais plus mes jambes sous moi. Comme le jour où il s'était pointé chez moi et qu'on s'était officiellement mis ensemble (mais officiellement cachée en fait, oui, vous comprenez pas, bah laissez tomber !) Je ne pensais pas que les évènements prendraient une tournure aussi étrange.
Sirius répétait qu'il me voulait, moi et moi seule. Qu'il avait joué avec moi et qu'il le regrettait.

J'aurais voulu lui répondre, mais j'étais incapable de desserrer les mâchoires et d'articuler quoi que ce soit. Tout était confus ... J'avais mis des semaines à me remettre de notre rupture et voilà que par quelques petits mots il me faisait littéralement plonger. J'avais le coeur serré, ratatiné comme une espèce de pruneau déshydraté, et je m'accrochais désespérément à la bandoulière de mon sac. Pourtant j'essayais vraiment de parler. Quand enfin je parvins à ouvrir la bouche, rien ne sortit.

Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne savais pas comment lui dire, et surtout, je ne comprenais rien aux sentiments. Ni les siens, ni les miens. J'aurais voulu être capable de lui pardonner, de mettre ma fierté de côté, et de revenir dans ses bras, mais j'avais aussi très peur d'avoir de la peine à nouveau. Je ne savais pas si, cette fois, je serais capable de tenir le coup ... Si ça en valait la peine. Et pourtant il m'avait montré une chose ... c'était que les sentiments étaient encore présents.

Il me tourna le dos, et par réflexe, j'attrapai le bas de sa veste pour l'empêcher de partir, comme si je n'avais pas contrôlé mes doigts. Sauf que je ne savais toujours pas quoi lui dire. J'avais besoin de savoir ce que je ressentais pour lui. Mais aussi ce qu'il ressentait pour moi. Alors j'allais lui demander quelque-chose, qu'il n'avait jamais fait avant. Assumer ce qu'il venait de dire. Jamais il ne m'avait embrassée en public.

"Embrasse-moi. Ici, devant tout le monde."

C'était là le seul moyen de savoir s'il était prêt à passer à une autre étape avec moi, et si j'étais capable d'envisager de recommencer avec lui. Enfin, j'en mourrai surtout d'envie.

À peine avais-je fais demi tour, qu'elle attrapa mon bras, me demandant de l'embrasser. Je sentis mon cœur rater un battement. J'eus l'impression, l'espace d'un moment, que le temps venait de s'arrêter, qu'il n'y avait personne d'autre qu'Ann et moi. Je me retournai pour la regarder dans les yeux. Elle se tenait là, devant de moi son regard reflétait autant le défi, que la crainte, l'envie que la haine.

J'encadrai son visage entre mes mains, approchai mes lèvres des siennes et l'embrassai comme jamais je ne l'avais fait auparavant. J'oubliai bien vite les gens autour de nous, nous observer au passage. Mes lèvres quittèrent finalement les siennes sans que mon regard ne se détourne du sien, attendant son verdict.

Je sentais presque l'haleine froide et fétide de mon aïeul au dessus de mon épaule qui devait bailler d'ennui mais j'avais décidé de l'ignorer du mieux que je pouvais. Peut-être allait-il par de fatiguée de perdre son temps et partir enquiquiner quelqu'un d'autre ?!

- Est-ce que ça répond à tes questions ?

HJ : désolée si c'est moyen mais j'ai perdu mon post une fois je suis un peu découragée de recommencer ^^

Je défiais littéralement Sirius du regard en lui demandant une telle chose, et j'en avais conscience. Mais il fît ce que je lui avais demandé sans se préoccuper des regards autour de nous, ce qui était totalement inédit, même si ça ne changeait rien au fait que tous, étaient de parfaits inconnus.
Pourtant, le baiser qu'il me donna m'envoya droit dans les étoiles, et je ne pu faire autrement que de lui rendre parce qu'il déversait en moi toute l'affection et les sentiments dont il était capable. Quand nos lèvres se séparèrent, je n'étais plus tout à fait moi-même. J'en frissonnais même.

Evitant de croiser son regard, je mordis mes lèvres et dirigeais mes yeux vers le sol sur un point imaginaire situé entre mes chaussures. Jamais encore, je n'avais baissé la tête devant Sirius Black, ni devant quiconque d'ailleurs. Il y avait des milliards de questions qui se bousculaient dans ma tête, s'entrechoquant en faisant des étincelles qui me filaient mal à la tête.
Mais la vraie qui valait la peine d'être posée c'était "Est-ce que je suis capable d'encaisser d'être avec lui ?" et ça rien n'était moins sûr, je n'avais qu'à me souvenir de l'état dans lequel j'avais été à notre rupture, je n'avais quasiment rien mangé pendant 3 jours. S'il m'aimait, pourquoi ne m'avait-il pas retenue ? Inutile de vous dire que j'étais complètement larguée. Il était autant sinon plus compliqué que moi.

"S'il n'y en avait qu'une ..." Dis-je entre mes lèvres.

Et après ça je me risquais à le regarder à nouveau, mais un regard pleins d'appréhension, mélangé à de la rancoeur. Parce que c'était un fait, je lui en voulais encore pour ce que j'avais subi l'année dernière, parce que je m'étais infligé beaucoup trop de peine. Je ne savais pas quoi faire. Ecouter mon coeur et risquer de souffrir encore ? Ou alors rester derrière la muraille que je m'étais constituée en quelques mois ? Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'avais dit sans réfléchir.

"J'ai quelqu'un."

Y avait ce ... je ne sais pas trop quoi avec Barty. On ne s'aimait pas, on s'appréciait un peu, on avait de la complicité, mais c'était surtout un type avec qui j'envisageais absolument aucun avenir, et c'était reposant d'une certaine manière, mais il n'y avait pas de sentiments. Ceci étant, qu'une fille aie quelqu'un dans sa vie, ça n'avait jamais tellement préoccupé Sirius pour avoir qui il voulait ... Mais je verrai peut-être comme ça, ce que ça lui ferait. J'étais consciente, aussi, que je jouais à un jeu dangereux.

Ann me regardait d'un air de défi mais je la connaissais par cœur. Je voyais presque le petit hamster, dans sa tête, courir dans sa roulette, cherchant quoi dire, ce qui soutira un sourire de mes lèvres. Qu'allait-elle me sortir comme excuse cette fois ? En fait je m'attendais à n'importe quoi de sa part, mais pas à ça !!!

Elle fréquentait donc quelqu'un ?! Ça ne devait pas être très sérieux mais ces mots me donnait la sensation d'une lame chauffée à blanc qui me transperçait le cœur tout en tournoyant. J'avais vraiment tout gâché avec elle. Je compris qu'il était trop tard pour nous. Une histoire était impossible. J'avais beau l'aimer comme un fou, et elle aussi m'aimait. Je le savais, je ne pouvais tout simplement pas l'expliquer, mais c'était une certitude.

Malheureusement, une relation entre nous ne pouvait que nous détruire au lieu de nous unir. Lily me l'a déjà dit et même répéter. Nous étions pas faits l'un pour l'autre. L'idée de la laisser partir me déchirait de l'intérieur mais je l'aimais trop pour lui gâcher la vie. La meilleure chose que je pouvait faire pour elle, pour nous  deux en fait, était de lui souhaiter bonne chance dans la vie et la laisser libre.

- Ah...je...je suis très heureux pour toi...Je te souhaite d'être choyée et j'espère qu'il saura pendre soin de toi mieux que je ne saurais le faire de toute façon.

Je baissai le yeux pour reprendre mes esprits et arriver à me contenir sans laisser rien paraître mais je sentais que tout s’effondrait.

- Quoi que tu penses de moi, je te donne raison ! Je n'ai jamais été le preux chevalier promettant mers et monde à sa douce. De toute façon, je ne crois pas être capable de t'aimer comme tu le souhaiterais. On finirait par se détester, si ce n'est déjà fait et même se détruire.

Je pris une profonde inspiration avant de poursuivre ma tirade.

- Restons...amis ! C'est dans cette relation qu'on a toujours eu le plus de succès, tu crois pas ? Enfin, je ne m'attends pas à ce qu'on se donne rendez-vous pour boire une bierreaubeurre et papotter du bon vieux temps mais au moins, agir l'un envers l'autre de façon conviviale si nos chemins ont à se recroiser. c'est ce qui est le mieux pour nous deux je pense...

Si je le voulais, j'avais la possibilité de dissiper le malentendu. De dire à Sirius que je l'aimais et que je voulais être avec lui. Je ne lui demandais pas la lune, je ne voulais pas de ses promesses et je n'attendais même pas de lui qu'il soit un prince avec moi. Tout ce que je voulais c'était qu'il me laisse être à ses côtés sans avoir honte de moi. Qu'il me présente à ses amis, bref, que nous vivions normalement, sans nous occuper du reste comme des jeunes de 20 ans normaux.

"Je n'ai jamais voulu ça ... et tu le sais très bien ! Tu me connais mieux que personne, tu l'as dit toi même ! J'aurais ... simplement espéré qu'un jour tu sois juste content d'être avec moi. Que tu m'emmènes sortir de temps en temps, que tu me présentes tes amis ... J'ai jamais été dans ta vie. J'ai toujours été à côté.
Je ne suis pas en train de dire que tous les torts te reviennent. Je sais parfaitement ce que je suis ... Je connais mes défauts. Ma jalousie était à la hauteur de mes sentiments. Mais tu n'as retenu que ça ... "

J'arrivais à parler ! Je me surprenais toute seule. Et à parler sans l'insulter tous les trois mots en plus. Ca, c'était vraiment inédit.
Je laissais ensuite le silence s'installer, lourd de sens. Et je ne cessais pas de le regarder. J'étais partagée entre la supplication, le dégoût, l'attachement, et le rejet.

Ainsi, c'était comme ça. Sirius me laissait m'en aller. Je ne voulais pas être son amie. Si cela devait finir comme ça, alors je ne voulais plus jamais le voir. Je ne voulais plus de lui ni de personne. Rester seule c'était encore le meilleur moyen de ne pas souffrir. Je n'étais pas faite pour me mélanger avec les gens. Sirius Black était apprenti Auror. Il combattait les forces du mal ... Mais il n'était même pas fichu de me garder près de lui, j'avais envie d'éclater de rire.

"Tu peux te battre pour des causes qui te dépassent. Mais tu n'essayes même pas de te battre pour moi. C'est pour ça qu'on ne sera jamais ensemble."

On avait beau ne pas se supporter, on s'aimait sincèrement. Mais là, je regrettais de ne plus parler à ma mère à cause de lui. Ma relation avec Sirius avait fracturé ma famille. Je m'étais battue pour lui ... Mais si je lui en avais parlé, peut-être aurait-il compris l'ampleur des dégâts ? Je n'avais jamais été du genre à me confier.
Je le regardais encore une fois. Peut-être la dernière. Et je serrai mon sac contre moi comme si c'était un doudou. Déjà les larmes remontaient ...

"Et ... Et pourtant ..."

Une boule d'angoisse se forma dans ma gorge. J'avais le coeur au bord des lèvres ...

"Et pourtant je t'aime."

Mais j'étais trop fragile pour supporter cet amour. Je baissais la tête et tournai les talons, direction la sortie.